Wrecking ball, votre avis sur l'album

trouvé hier soir dans les bacs...

écouté dans la voiture, au casque et à plein régime avec mon vieil ampli...

et a tourné plusieurs fois depuis ce matin...

une bonne surprise : c'est le premier que j'écoute en entier et à plusieurs reprises à la suite depuis "Tunnel of love" et "The ghost of Tom Joad"...

je trouve l'album cohérent et j'aime le boulot au niveau du son et des sons. Les clins d’œil à différents styles et à différentes sonorités s'agrègent bien avec une assise rythmique basse batterie guitare dont les couleurs sont bien variées (ce que je n'avais entendu depuis longtemps chez BS). J'ai le même sentiment pour la voix : beaucoup moins uniforme et où, suivant les morceaux et les instants, j'ai retrouvé des accents de The river, Nebraska, Tunnel of love...

pas encore eu le temps de me plonger dans les textes, mais déjà j'ai le sentiment de retrouver ce qui me plait : quelqu'un qui a envie et qui essaie d'avancer, (sans révolutionner, on est d'accord)...

bref, ce disque me ravi : il a du souffle, il y a des intentions et j'y entends un Springsteen impliqué...

de quoi me réjouir à l'avance pour le 5 juillet...

en ecoute depuis hier et j'aime vraiment, de tres belles chansons , ça donne la pêche !!!! swallowed up est incroyable
La voix feminine de Rocky ground est magnifique, American land tres "dropick Murphys". Un plaisir a écouter.

Acheté hier chez Fargo à Paris (merci du tuyau) avant de regagner ma province bordelaise.

Écouté aujourd'hui en boucle. Une fois sur ma chaîne, une fois en voiture puis au casque.

Bon d'accord, je sais, je m'enthousiasme facilement dès que c'est Bruce. Là j'ai pleuré plusieurs fois de bonheur tellement tout cela me ravit. Les compos sont là, la hargne, l'inspiration (une sorte de synthèse de la décennie écoulée entre Rising/SSB et autres).

Ce disque, je l'ai écouté le poing levé tellement il donne envie de se lever et de se battre dans cette période difficile que le monde traverse. Bref, selon moi, le disque à faire en 2012. Y'en avait pas d'autres.

Bruce pour moi c'est "No retreat, no surrender". Et là, c'est exactement ça. Sans Danny, sans Clarence mais avec un E. Street à géométrie variable qui fait ce qu'on lui demande (comme d'hab cela dit) capable de sonner tantôt soul, tantôt rock ou pop ou comme un vrai marching band. Death to my hometown sur scène ça va être une tuerie.

Et quelle voix, plus les années passent, plus il me bluffe. Vivement demain matin que le moteur de ma voiture tourne encore à plein régime avec ce disque.

j'espère vraiment ressentir demain à mes premières écoutes les sentiments que tu décris.

Par contre :

sonic boom a écrit: un E. Street à géométrie variable qui fait ce qu'on lui demande (comme d'hab cela dit) capable de sonner tantôt soul, tantôt rock ou pop ou comme un vrai marching band.

..le ESB ne joue quasiment pas sur le disque....

..le ESB ne joue quasiment pas sur le disque....

D'où mon terme de géométrie variable.
Mais bon l'esb même s'il ne joue pas "trop" sur ce disque... n'en est pas moins présent ici et là quand il faut.

sonic boom a écrit: (une sorte de synthèse de la décennie écoulée entre Rising/SSB et autres).

Entièrement d'accord.
Le terme de synthèse est important car il ne s'agit pas d'une collection de morceaux avec une vague ligne rouge thématique (Magic: un bon disque mais qui a toujours sonné un peu terne pour moi, au disque comme en concert). On sent une véritable cohérence à l'écoute de cet album. Certains titres me plaisent moins que d'autres mais on écoute le tout d'une traite.

sonic boom a écrit:

..le ESB ne joue quasiment pas sur le disque....

D'où mon terme de géométrie variable.
Mais bon l'esb même s'il ne joue pas "trop" sur ce disque... n'en est pas moins présent ici et là quand il faut.

Je crois que l'enregistrement de cet album, c'est vraiment d'abord Bruce et Ron Anielo en binôme, avec tout un tas d'overdubs selon les besoins de chaque titre par la suite...

Il y a Max, Steve et Clarence sur deux ou trois titres (à peu près les mêmes) : 'Wrecking Ball', 'LoHaD' et le bonus 'American Land'.
Mais pas de Gary Talent, pas de Nils Lofgren ni même de Roy Bitan.

Je cois que Bruce a indiqué en interview que la genèse (puis le développement) de l'album étaient celle d'un projet solo.

Cela fait un moment que Bruce ne travaille ainsi en studio et cela ne changera probablement plus désormais.

Mais sur le fond, on est d'accord, il y a quelques moments qui sonnent E Street Band sur cet album.

J'ai attendu patiemment la sortie et l'ai déniché tranquillement hier "in the supermarket". Après les tonnes de commentaires lus par ici, je peux enfin me faire mon opinion sur ce nouvel album, même si mes commentaires seront courts ....
Concernant le packaging, je sais maintenant que "Lohad" se sentira un peu moins seul sur sur l'étagère, il aura un nouvel ami juste à côté de lui pour lui tenir compagnie, c'est exactement le même format....
Mais sur le contenu, la galette tournera sans aucun doute plus souvent que son prédecesseur...
Déja trois écoutes : 1/ auto radio dans la caisse, 2/ sur la chaine hi fi, 3/ sur la chaine au casque...
Certes, ce n'est pas "l'album" de Springsteen que j'attendais réellement mais les deux première écoutes me laissent quand même un sentiment plus positif que négatif...
...Beaucoup de variétés et d'originalité dans les morceaux et leurs sonorités, tantôt rythmés, tantôt plus lents...
...Ca lorgne pas mal sur les Seeger Sessions et ça me plait bien puisque j'avais vraiment apprécié ça à l'époque..."shackled and drawn", "death to my hometown" et "we are alive" sont donc les morceaux auxquels
j'ai le plus rapidement adhéré....
"we take care of our own" est sympa mais ne me procure pas l'effet que m'avait procuré en guise d'ouverture "Radio nowhere" par exemple...mais ca reste un bon titre pour ouvrir les futurs concerts je pense...
"This Depression" et "Jack of all trades" ne m'ont pas emballé au départ mais je les apprécie de plus en plus au fil des écoutes, même si l'apport de Morello ne m'apparait pas essentiel.
"Rocky ground" est un titre....curieux, limite déroutant...mais devrait finir par me convaincre...par contre, j'ai du mal à l'imaginer live celui là...
"Land of hope and dreams" et "Wrecking ball" permettent de retrouver le son E street (un peu) et laisse une petite place à Clarence sur ce disque...
"American Land", identique à la version live...sans surprise...
Les deux morceaux qui pour l'instant restent réellement en retrait sont "Easy Money" et "You've got it"
"Swallowed up", d'une extrême noirceur, mais complétement envoutant...la voix du boss me transporte complétement, mais plus dans un cauchemar quand dans un rêve...LE TITRE de l'album pour moi...

LE TITRE de l'album pour moi...

Pour moi aussi alors que j'avais fait une plaisanterie plus tôt à ce sujet, n'y croyant pas vraiment puisque c'était un bonus. Il y a du Dennis Lehane là-dedans, du Boston, du Glasgow, du Dublin sous le pluie. Ce titre donne de la classe à l'album. Je rêve d'un album composé de chansons crépusculaires et hantées de ce calibre, et je ne parle pas forcément de chansons lentes... Ravi de savoir qu'il sait le faire, et je croise les doigts pour qu'il le refasse.

Ecouté l'album plusieurs fois quand il a fuité sur internet.
Avec la réelle volonté de le trouver réussi mais aussi un peu comme un devoir à faire, en fait.
Plus écouté depuis, aucune envie.
Et je ne parviens même plus à me souvenir si je l'ai déjà viré de mon disque dur ou si c'est une opération qu'il me reste à faire...

d'un artiste américain qui offre sur son site une analyse des morceaux de l'album, notamment Rocky Ground :

http://greggchadwick.blogspot.com/2012/02/gospel-and-blues-of-rocky-ground.html

J'aime beaucoup l'album. Une certaine homogénéité se dégage. C'est vrai qu'il s'écoute d'une traite. Le Boss le démontre encore une fois, il vit avec son temps. Il parle de notre société actuel. Un bel album qui pour moi aussi est supérieur à The Rising, Magic ou WOAD. Certains titres en live doivent être une pure merveille. Le Boss est toujours le Boss !

Contrairement à Magic et WOAD qui sont allés direct dans le placard, celui la a tourné plusieurs fois déjà... un signe sûrement

Mon avis se rapproche fortement de celui Devil l'Aulnésien

Après plusieurs écoute ,je suis maintenant convaincu qu'il fallait attendre la sortie pour une écoute d'un seul trait du p'tit dernier .
on sent un effort dans l'enchaînement des titres,bien à leur place ,comme en concert!j'avais un peu peur quant à la reprise des 3 titres déjà connu ,wrecking et american ressemble beaucoup à ce qu'il en avait fait sur scène mais la tonalité donné fait qu'ils s'intègrent bien avec le reste .lohad ,légèrement accéléré par rapport à 2000 me semble t'il cela la rend plus nerveuse et ce n'est pas désagréable !bonne surprise avec Rocky ground ,bon album dans son ensemble .
je penses que le bonhomme avec cet album montre qu'à 62 piges et 17 albums ,est encore plein d'imagination (musicalement) et qui sait ou il nous emmèneras pour le prochain !! quelques pistes s'ouvrent à lui maintenant ...
Thanks boss

Je l'aime bien cet album.
Il est solide.

Comme d'hab depuis quelques années maintenant, la première écoute ma effrayé.
Une histoire de retrouvailles perpétuelles, d'histoire en cours, de rapport avec un type dont les chansons me touchent depuis...36 ans.
Punaise quand même...

Une histoire de désir qui, que je le veuille ou non, revêt toujours une attente, un fantasme, des souhaits intimes, lesquels sont régulièrement battus en brèche par cette fameuse première écoute.
Après, dans mon rituel que j'ai, je vis avec l'album, je le promène avec moi, l'écoute, le réécoute, le laisse prendre la place. Ou pas.
Cette fois c'est donc "oui".
Je l'écoute depuis une quinzaine de jours.

Mais pas en entier.

Parce que si c'est un album du boss, c'est aussi un album de producteur.
Et qu'un producteur dans le domaine du rock, est pour moi comme un arbitre dans un match de foot: moins on l'entend, meilleur il est.
Là on l'entend un peu trop à mon goût.
Ou trop souvent.
En tous les cas suffisamment pour que je m'éloigne de quelques passages de l'album très régulièrement.
J'adore l'ouverture, et l'enchainement des deux premiers titres, la sauvagerie finale de "Easy Money", les petits cris que signalait joliment Bill H.
"Shackle & Drawn" est un peu "en trop" et enquille avec "Jack", dont j'aime beaucoup le début avant de décrocher complètement avec ce pont capable d'accueillir un bataillon de 35 tonnes et ce solo final tout pas beau qui me rappelle plus Christopher Cross que Bruce.
"Death of My Hometown" me plait plus dans la version live vue chez Jimmy Fallon parce que dans le rythme de l'album, je trouve qu'elle ne s'imposait pas forcément là. Trop de groove celtique à ce moment là du cd.
"This Depression" est le reflet exact de ce que j'essayais d'expliquer à propos des producteurs.
Trop produite, cette chanson s'en va dans des méandres qui me laissent sur la bas côté.

Et puis suivent les premières notes de "Wrecking Ball" et jusqu'à la fin de "Lohad", j'y suis , j'y reste.
Et j'y suis bien.
Avec la larme et l'émotion à fleur de peaux sur les quelques notes que propose Big Man dans "Lohad", parce que ces notes à ce moment là arrivent comme une évidence, suffisamment loin dans l'album pour qu'on ait même oublié d'y penser.
"We are Alive" est trop le cul entre plusieurs chaises et me déçois.
Là aussi trop de prod pour une petite chanson de fin d'album.

"Swallowed Up" est vraiment un drôle de truc qui va demander encore un peu de temps, juste histoire de trouver le jour ou mon humeur sera raccord.
Mais j'aime bien.
Par contre dans ma gravure que je me suis faite pour ne pas abimer la zoulie pochette lors de chaque écoute, j'ai fait sauter "American Land", truc qui me hérisse le poil tant en Seeger version qu'en live final qu'en ce que tu veux.

Un dernier truc encore: il n'y a pas photo entre le son que propose le mp3 et ce qui est sur l'album.
Ce truc est produit pour bénéficier d'un peu plus d'espace que ce que propose les compressions et les gamelles qui sont au bout.

A l'arrivée pour moi donc, un solide album du boss.
Et c'est déjà vachement bien comme çà.

Question dont je ne trouve pas de réponses sur les sites ...
Le vinyle est-il vendu avec le CD ? 20€ pour un CD et un vinyle,ça me semble peu ! Pourtant Amazon affiche un disque 3 avec la tracklist de base,en complément des face A et B ...
Quelqu'un pour m'aider ?

Charlie a écrit:Le vinyle est-il vendu avec le CD ?

Il y a bien un cd de l'album version 11 titres (comme sur le lp donc) qui est glissé dans le vinyle.

bill horton a écrit:

Charlie a écrit:Le vinyle est-il vendu avec le CD ?

Il y a bien un cd de l'album version 11 titres (comme sur le lp donc) qui est glissé dans le vinyle.

c'est la version que j'ai achetée pour 20€ en effet
(en attendant de me racheter une platine )

écouté pendant une bonne partie du WE et ca faisait longtemps (avec un cd du Boss) que je n'avais pas cette envie d'y retourner
comme disent certains plus haut, c'est bon signe !
bon, là je fais un peu une overdose, je vais me calmer ..

le moment le plus excitant commence à partir de "Wrecking ball", la piste 7 et j'y vais parfois directement.
Cette chanson se révèle ici sur disque, j'aimais la version live de 2009 mais celle-ci vaut aussi le détour.
Très très fort, à écouter très fort
L'enchainement "You've got it", "Rocky Ground" et LOHAD" est tout aussi excitant et le final sur "We are alive" est plutôt réussi.
Mais le début "We take care" est également bon à mon goût, elle résiste assez bien au temps et fera une ecellente entrée en matière pour le live.
La suite, j'aime moins, "Easy money", "Shackled", bof bof, trop "typées" comme dirait l'autre, "Death to my hometown" étant celle que j'aime le moins pour l'instant, rythme trop basique, refrain scandé ... (ca me fait vraiment pensé à la mort de "my hometown"
"Jack of all trades " et "This depression" sont quant à elles des ballades très réussies, très springsteeniennes je trouve et elles auront une place d'honneur en concert.

Une réussite donc à mon goût
ca faisait un bout ..

Une première écoute est toujours un moment particulier.
Un moment plus émotionnel, intuitif, que réellement réfléchi.
Même si on peut dès le "premier jet" déjà ressentir des choses concrètes et réelles, je suis de ceux qui préfèrent aussi laisser venir la musique en la laissant s'installer au fur et à mesure des écoutes.

Mon avis actuel est donc conditionné à cette seule première écoute, pour l'instant.
Mon verdict personnel est dans un premier temps la satisfaction d'avoir affaire à un "vrai" album, avec, comme le disent CC rider et Peter Pan, quelque chose de solide, d'homogène : un album construit.
...avec beaucoup de couches de peinture et de briques, de ciment. Aussi.
ça déborde un peu aux entournures question production.
...mais le boss n'a jamais vraiment fait dans la dentelle de ce côté là. Son côté "provincial" du New Jersey, peut-être.
Quand monsieur sort en ville, il veut faire briller les chromes.
Et ajoute souvent un peu trop de parfum à ses cols de chemise. C'est comme ça.
(...et c'est peut-être aussi pour ça que la radicalité d'un Nebraska ou d'un Tom Joad nous a bouleversé, car justement, on avait là un type sans fioritures, sans rien qui dépasse)

Bon, fin de ma métaphore
Ce surplus de prod ne me dérange finalement pas. C'est du Springsteen.
ça et là toutefois, c'est quand même "too much". Celles qui me restent sur l'estomac pour l'instant sont "this depression" et sa batterie 4km en avant du reste, et "we're alive" : je n'ai rien compris à cette chanson, c'est tartiné dans tous les sens, idées confuses....je m'y ferai peut-être, mais pour l'instant je suis resté étranger.
"death to my hometown" est passée sans que je ne l'écoute, rien ne m'a accroché.

Mais, comme CC ou kidboss, j'adore le début du disque (titres 1 et 2)
Ce 1er titre est vraiment excellent (j'y reviendrai !) et l'enchainement se fait bien avec Easy Money (très beau final). La suite me va pas mal, un peu redondante c'est vrai. Très jolie ambiance piano-fête foraine sur "jack of all trades"
...par contre : A quoi bon convoquer Morello sur disque si c'est pour l'utiliser comme cela ?????

la face B est le gros point fort : Wrecking ball est magnifique (Bruce a éliminé les coups de charley de la batterie de Max : je l'avais dit que ça sonnait mieux ainsi ! ) You've got it, très très intéressante.
Rocky ground, il faudra que je réecoute.
Le "rap" pourquoi pas, mais chantée par une choriste, ça m'a surpris : il avait qu'à le faire lui-même ,non ?
ce titre est étrange, il aurait du le pousser dans un esprit plus "Missing". Je le trouve frileux sur le coup.

Land Of Hope and dreams est extraordinaire.
Extraordinaire.
Cette intro phénoménale (quand la guitare éléctrique rentre ça explose, ça c'est très bien mixé et produit !) et Bruce qui nous surprend en coupant le groupe lorsque il attaque le 1er couplet, rompant avec nos habitudes. Sa voix est d'une expressivité sur ce début, c'est merveilleux une prise pareille !
La montée s'effectue en beauté, et comme le dit CC, on est soudain saisi par le sax, par la puissance de Clarence, qu'on attendait partout et qu'on avait presque oublié au fil des 9 chansons précédentes.
Là, soudain, je suis un peu "parti". 4 secondes. Suspendu dans mes pensées, dans la mémoire du Big Man.
et la suite m'a réembarqué, avec ce superbe final.
Une très grande chanson, excellement produite. (le mec qui tient la batterie...Aniello ? ...ou Bruce ??? maitrise carrément).

Swallowed up me fait penser à du Johnny Cash dernière période. Bruce nous fera un album comme cela dans 15 ans, on a le temps.

Au final, je ressors de ce premier 'crash test" avec l'envie d'y revenir vite, avec l'impression que pas mal de titres seront joués live bientôt, et que Springsteen a vraiment bien bossé pour ce nouvel opus.
Un album très riche de sens et de sons, qui exige en effet
-plusieurs écoutes
-une écoute à l'air libre : dégagée du mp3, et sur des supports réels ! c'est produit pour.

mathis a écrit:ça déborde un peu aux entournures question production.
...mais le boss n'a jamais vraiment fait dans la dentelle de ce côté là. Son côté "provincial" du New Jersey, peut-être.
Quand monsieur sort en ville, il veut faire briller les chromes.
Et ajoute souvent un peu trop de parfum à ses cols de chemise. C'est comme ça.
(...et c'est peut-être aussi pour ça que la radicalité d'un Nebraska ou d'un Tom Joad nous a bouleversé, car justement, on avait là un type sans fioritures, sans rien qui dépasse)

Bon, fin de ma métaphore

Je l'aime bien ta métaphore.
Elle représente assez bien le rapport conflictuel que j'ai avec Springsteen.
Sans fioritures, directement à l'os musicalement et dans l'épure au niveau des textes, il me bouleverse.
Ailleurs, comme sur cet album, il me laisse le plus souvent profondément indifférent.

.........Le pire n'étant jamais décevant ,je m'attendais au pire(après Magic et WOAD);et finalement après une première écoute attentive,cela s'écoute bien mais pas de grosses surprises:le couplet rap,c'est pas lui,dommage!J'aime bien tous les titres à consonnance country,j'ai aimé "Jack of all trades"autant pour le fond que pour la forme,mais là où on retrouve notre Bruce lyrique qui nous embarque et nous fait planer,c'est sur LOHAD,évidemment...Il est très fort dans toutes les chansons "cassons-nous d'ici". "Swallowed up",moi je la verrais bien avec la voix de Tom Waits..
Par contre sur d'autres titres,trop de voix,trop d'effets,trop de choeurs (aïe le choeur avec le violon,et le choeur avec la musique Irlandaise...).Ce n'est qu'une première réaction,mais je ne vais pas décoller comme j'avais décollé à la première écoute de certains albums.Moins embarquée qu'avec D and D,sans parler de Born in the USA et surtout des précédents.

de la pochette du vinyl, je m'attendais à un format double avec photos au milieu ou un extra, mais y a pas (hormis le CD c'est déjà ça) ;
bon ben maintenant c'est l'heure de l'écoute avec un vrai son, ça ne peut qu'améliorer l'impression d'il y a quelques jours (déjà plutôt pas mal et proche de l'avis de Mathis)...

Mieux que Magic mais en deça des grands classiques.
Cela reste très honorable. Sacré pêche à 62 ans.
J'aime pas la pochette. Livret impec' ( belles photos) et les paroles, pas mal.
Un tableau honnête voire proche de l'état d'esprit américain en ce moment.

Il est à l'écoute en entier ici
...
http://soundcloud.com/brucespringsteen/sets/wrecking-ball
...

Désolé si le lien a déjà été donné ..

heu oui je suis encore à la ramasse mais je me soigne...

Après avoir picoré quelques extraits ça et là ces dernières semaines, je découvre enfin avec bonheur ce nouvel opus. Sans doute rien de véritablement révolutionnaire (même si "Swallowed up" m'a bouleversée par sa noirceur et augure peut-être de futurs projets solos prometteurs), mais l'album est très cohérent même avec quelques effets musicaux un peu outrés parfois.

Le single "We Take care of our Own" offre une ouverture énergique et impulsive qui s'articule de manière très efficace avec les premiers titres. "Jack of All Trade" sonne comme un délicieux écho harmonique à l'atmosphère nostalgique et foraine de la "Jersey Girl". Les deux nouvelles versions de "Wrecking Ball" et de "Land of Hope and Dreams" sont formidables. Le surgissement de la voix de Springsteen dans LOHAD est splendide et l'arrangement qui mêle et démêle les voix instrumentales dans un dialogue brillant met en valeur le texte de la chanson. "You've Got It" paraît un peu à part car elle relève d'un genre plus folk (du moins au début) mais j'ai l'impression qu'elle était nécessaire dans une oeuvre qui revendique son appartenance à la culture américaine. Peut-être pour équilibrer la légère overdose irlandaise ?

La lecture des textes m'a confirmé le sentiment d'un réel changement dans le style narratif de Springsteen depuis quelques temps. Ce n'est pas dans les thèmes abordés qu'il a évolué quoiqu'en pensent les critiques qui découvrent en lui le révolutionnaire "indigné" de l'Amérique. Lui-même a récemment rappelé qu'il s'est toujours intéressé à cet écart entre le rêve américain et la dureté du monde réel des "hard times". Néanmoins il a peu à peu abandonné le point de vue du dramaturge qui met en scène un personnage (quitte à ce que celui incarne un groupe social) pour adopter celui d'un moraliste qui analyse les moeurs de son temps. On ne retrouve plus un seul prénom dans ses textes. Adieu Wayne, Mary, Kitty, même Mean Judge Brown, il n'y a plus d'individualisation du sujet. Je lisais récemment un article de Henning Mankell à propos de Dickens dans lequel il disait que ce qui faisait la force de celui-ci c'est que ses personnages ne sont pas une multitude anonyme. Dickens place chacun d'eux devant nous, l'un après l'autre en leur donnant une personnalité et une individualité, et grâce à ce procédé de mise en scène, Mankell souligne la force révolutionnaire du geste d'Oliver Twist tendant son bol pour réclamer plus de nourriture. Dans "Jungleland" ou dans "Incident...", Springsteen était lui aussi un conteur (storyteller) qui utilisait la musique comme un accessoire narratif pour mettre en place le décor de son histoire, d'où des intros d'anthologie...

J'ai l'impression que cette part d'imaginaire qui nous laissait plus libre d'interpréter nous-même les arrières pensées sociopolitiques a disparu: désormais Springsteen pose son jugement réfléchi sur le monde qui l'entoure, et les pronoms "we" et même "I" ont une visée plus universelle. C'est sans doute ce qui le pousse à puiser son inspiration musicale dans le vivier culturel américain (gospel, musique irlandaise, référence à J. Cash...) pour affirmer son appartenance à la communauté dont il se fait le porte-parole. C'est sans doute pourquoi j'éprouve parfois un sentiment plus distancié à l'écoute de ses chansons (je mets à part les projets solos). J'ai l'impression qu'auparavant on aurait entendu claquer la porte du shotgun shack (" the screendoor slams...") alors que dans "We take care of our Own", la référence à la Nouvelle Orléans est plus abstraite, comme un lointain écho à Woodie Guthrie "from the redwood forests to the New-York island". C'est peut-être un effet de l'âge ou un goût personnel pour une écriture plus "romanesque"qui m'entraîne vers ce point de vue...

En ce qui concerne les références religieuses, je ne crois pas qu'il faille trop insister sur le sujet. C'est une démarche classique dans le travail des écrivains américains de s'appuyer sur ce socle culturel biblique. J'avais trouvé la métaphore filée de "I'll work for your love" beaucoup plus originale: l'objectif était plus poétique il me semble...

En bref, cet album me ravit car la voix de Springsteen est toujours splendide: il joue très bien d'une scansion très travaillée dans les titres lents. J'attends avec impatience les 4 et 5 juillet prochains car sa chronique des "temps difficiles" a réveillé en moi de "grandes espérances" (Mankell n'est pas le seul à vénérer Dickens !)