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dixit Einstein

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Message  calispera Jeu 20 Oct 2016 - 17:34

En partant de l’échange :

https://hopeanddreams.forumactif.com/t2941-la-tete-de-toto-et-les-joies-de-l-industrie-musicale-moderne#96898

J’avais envie de répondre, mais c’est du hors sujet, alors je suis venue créer un échange ici, quitte à ce que personne ne le lise;)

transpirator a écrit:en y réfléchissant, je me demande s'il y a des domaines où l'être humain arrive à ne pas reproduire les schémas anciens ou qui sont "en devant de gondole" et développer une autre façon de faire... car je le vois dans d'autres domaines que la musique...

il est évident que le système en place et ceux qui en vivent et le font vivre (pour continuer d'en vivre finalement) n'accepte que difficilement d'être ébranlé par d'autres façon d'envisager et d'organiser les choses et finalement ne reconnaît que ceux qui essaient de devenir ses semblables...quand il n'a pas réussi à les absorber d'une façon ou d'une autre.

faut une sacré ténacité et de profondes convictions pour exister en dehors de ces schémas...

Einstein disait : "La manière de penser qui a généré un problème
ne pourra jamais le résoudre"

Toute notre société de consommation est fondée sur des bases problématiques, et les solutions qui apparaissent sont initiées à partir des mêmes types de raisonnements qui ont causé les problèmes. On est donc en droit de croire que ces solutions sont à terme tout aussi problématiques, sauf exceptions.

En fait, tant que nous tentons de résoudre des problèmes intrinsèques à la mentalité de consommation, de profit, d’économie de marché, avec les règles qui prévalent actuellement, on ne peut sortir du cadre.

Et pour sortir du cadre, il est impératif d’apprendre à penser totalement différemment. Et pour cela il faut travailler sur nos propres modes de fonctionnement internes : faire un grand nettoyage du cerveau en quelque sorte. Et très peu de gens en sont au stade de faire de telles remises en question.

Car nous sommes tous persuadés de faire preuve de bon sens, d’être logique, etc ; d’être capable de gérer nos pensées et raisonnement etc. Or il n’y a rien de plus faux.

Donc tant que les initiatives proviennent de gens qui fonctionnent comme on a toujours fonctionné, on n’avancera qu’à très petit pas, et on risque de ne pas avancer assez vite pour sauver la peau des générations futures. Cependant, il y a un effet boule de neige, qui fait que ceux qui font des remises en question ont une influence assez importante autour d’eux (sans être des personnes de pouvoir pour autant), et ces personnes sont de plus en plus nombreuses, même s’il me paraît impossible de les quantifier. De plus, les évolutions chez les gens sont toutes partielles et donc l’impact qu’ils ont autour d’eux est lui aussi partiel.

Bref, il y a du pain sur la planche;)

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Message  CC Rider Ven 21 Oct 2016 - 10:53

Ca n'a rien à voir ton sujet, je pense, mais je prends la liberté d'un hors sujet en collant là un lien vers un clip dont je pense que le sujet va t'intéresser
C'est le nouveau Moby.



avec le manifeste qui va avec...

Nous avons construit de grandes cités. De grandes industries. De grands
systèmes. Ces systèmes étaient censés nous protéger, nous rendre libres,
mais au lieu de cela ils ont pollué notre air, tué les animaux, charcuté la terre –
et nous ont détruits. Nous pensions avoir résolu les problèmes de production
alimentaire et de distribution des richesses, mais nous sommes plus
malheureux que jamais.
These Systems Are Failing est le nom de mon nouvel album. C’est mon
premier album sous le nom de Moby & The Void Pacific Choir.
J’ai approché cet album comme un enfant de quatre ans qui mangerait tout ce
qu’il aime pour le petit-déjeuner : de la glace, le chien, sa petite voiture et des
toasts. J’y ai mis tout ce que j’aime : du punk, du post-punk, de la new-wave,
de la rave euphorique et des hurlements.
J’ai fait écouter cet album à des amis de l’industrie musicale et ils ont dit :
« Humm, c’est quand-même assez violent ». Donc je suis rentré et j’ai rajouté
de la violence.
Je ne peux pas offrir de solutions, juste soulever des problèmes.
Quand certains de mes compères d’âge mûr tentent de s’adapter au marché de
la pop, le résultat est totalement anecdotique et déprimant. Voir des musiciens
faire semblant d’être jeunes et dans le coup me remplit d’une profonde
tristesse. J’ai 50 ans : pourquoi le nier ?
Les fruits du compromis artistique sont pourris.
These Systems Are Failing a été créé à Los Angeles. J’y ai déménagé il y a six
ans et c’est vraiment une ville bizarre. Il y a tellement de vide. D’obscurité
aussi. Il y a le désert à l’Est, un vaste océan à l’Ouest, et une confluence de
cultures au milieu. L’art dans cette ville est étrange et ses paradoxes
absolument fascinants. Ça vous change forcément.
The Void Pacific Choir tient son nom d’une citation de DH Lawrence : « Les
gens à L.A se satisfont de ne rien faire et de fixer le vide pacifique ». Le vide
est souvent perçu comme quelque chose de vaste, sombre, effrayant, étrange
– le vide sombre et malveillant de Nietzsche qu’il ne faut pas observer trop
longtemps sous peine qu’il vous observe à son tour. Donc j’aime le paradoxe
linguistique d’un vide pacifique et paisible – un vide inoffensif.
La pop reste un vecteur intéressant et pertinent. Ce n’est peut-être pas la
meilleure façon d’examiner la minutie des politiques en détail, mais il est
toujours bon de faire de la musique qu’on aime tout en parlant de problèmes
qui nous préoccupent et ne font pas perdre son temps à l’auditeur.
La musique complexe et les idées complexes ne sont pas nécessairement
compliquées à écouter. Et les sujets graves ne doivent pas nécessairement
constituer une expérience pesante pour l’auditeur. Ils peuvent tout de même
être joyeux. Bad Brains parlait du péril Nazi dans ‘Big Takeover’, mais c’était
de la pure énergie euphorique.
J’ai conscience d’être vague et intransigeant et ésotérique. Je vois la phrase
These Systems Are Failing comme un point de départ pour que les gens se
demandent « De quel systèmes parle-t-il ? » et qu’ils examinent peut-être le
monde autour d’eux d’un peu plus près.
La démocratie fonctionne encore, et les systèmes technologiques aussi, donc
il y a de l’espoir. Il en faut.
Mais ce qui est clair, c’est que nos meilleurs choix sont en train de nous tuer.
Nous sommes séparés de ce que nous étions auparavant. Nous détruisons le
monde, et nous sommes toujours malheureux. Gros, malades, stupides, et
anxieux : ce ne sont pas des façons de vivre.
These Systems Are Failing
Laissons-les défaillir
Changer ou mourir.
#TheseSystemsAreFailing
thesesystemsarefailing.com
Moby & The Void Pacific Choir.
Los Angeles, Californie. 2016


Dernière édition par CC Rider le Ven 21 Oct 2016 - 13:11, édité 1 fois
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Message  calispera Ven 21 Oct 2016 - 11:47

CC Rider a écrit:Ca n'a rien à voir ton sujet, je pense, mais je prends la liberté d'un hors sujet en collant là un lien vers un clip dont je pense que le sujet va t'intéresser
C'est le nouveau Moby.

https://www.youtube.com/watch?v=VASywEuqFd8&feature=share

avec le manifeste qui va avec…

Wouaw, génial le clip, et monstrueux à la fois vu la perspective prise. Cependant, c’est d’un réalisme déroutant ; surtout la dernière image.
Quand j’ai vu la masse de gens avancer avec leur GSM, j’ai anticipé la falaise qui suivrait ; c’est vraiment la réalité actuelle, à peine symbolisée.

Pareil pour le suicide de la femme qui se jette de l’immeuble. On ne la montre pas, mais quand on voit les GSM se baisser, on pense au concert de Springsteen (ou de n’importe qui d’autre).

C’est exactement dans ça qu’on est (avec la téléréalité, les selfies, les concerts que plus personne ne regarde, ….)

Et on ne peut commencer à changer que quand on est conscient qu’on est soi-même dedans. Beaucoup de gens critiquent comme s’ils n’étaient pas partie prenante de la déroute. Or l’important c’est de se rendre compte qu’on y prend très activement part et quasi continuellement. Et ce n’est pas suffisant, c’est juste le point de départ. Et actuellement, environ 20 à 40 % des gens se trouvent à ce point de départ.

Autre remarque, le clip est très fort tourné sur l’aspect GSM, mais il y en a bien d’autres.

Je me suis marrée quand j’ai vu la femme au café faire défiler des hommes pour son rendez-vous. Excellent ! (ça aussi ça me rappelle du Springsteen qui faisait pareil, sans avoir besoin de GSM – cf bouquin).

Mais bon, ce n’est pas ce clip non plus qui va changer grand-chose.

Le clip de Moby se regarde sur un pc ou un  GSM, il a été créé avec une technologie probablement assez poussée, il sera diffusé à grand coup de pub et marketing, il générera de gros profits, et finalement il critique ce qu’il est lui-même. Mais c’est tout de même un premier pas.
Car c’est bien le dégoût de tout ça qui force à faire un pas de côté.

La conclusion du texte est pas mal aussi :
« Nous sommes séparés de ce que nous étions auparavant. Nous détruisons le
monde, et nous sommes toujours malheureux. Gros, malades, stupides, et
anxieux : ce ne sont pas des façons de vivre.
These Systems Are Failing
Laissons-les défaillir
Changer ou mourir. »

Changer ce n’est pas « lutter contre » ce qui ne va pas (ça c’est le mode de raisonnement qui fait perpétrer le problème – et que pourtant tous les opposants utilisent) ; changer c’est en effet laisser tomber ce qui ne va pas, et construire tout autre chose tout à côté, comme ça, l’air de rien, avec un esprit qui n’a plus rien à voir.
Changer, c’est aussi se relier à ce qu’on était avant, ou plutôt à ce qu’on est vraiment. Se libérer de nos addictions, se désidentifier de la violence et des jeux de pouvoir, se reconnecter au coeur et à l’intuition, être capable de mettre la rationalité au second plan (et toute la technologisation qui va avec), comprendre que nos pensées nous mènent en majorité en bateau, être bien plus au clair avec nos émotions, … et comprendre que ce qui ne va pas à l’extérieur, n’est que le reflet de ce qui ne va pas à l’intérieur. Car sur l’intérieur on a tout le pouvoir, et cela se répercute à l’extérieur.

Un grand merci en tout cas CC Rider, tu as été prudent en disant que ça n’avait rien à voir, car à mes yeux, c’est visé très très très juste;)

Je serais curieuse de connaître l’impact de ce clip dans les semaines qui viennent, car ce n’est vraiment pas anodin, et je suis très contente en tout cas d’apprendre son existence dès sa naissance:)

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Message  transpirator Lun 24 Oct 2016 - 12:57

CC Rider a écrit:Ca n'a rien à voir ton sujet, je pense, mais je prends la liberté d'un hors sujet en collant là un lien vers un clip dont je pense que le sujet va t'intéresser
C'est le nouveau Moby.

https://www.youtube.com/watch?v=VASywEuqFd8&feature=share

avec le manifeste qui va avec…

moi je trouve que symboliquement c'est pas du tout hors sujet...

calispera a écrit:
Et pour sortir du cadre, il est impératif d’apprendre à penser totalement différemment. Et pour cela il faut travailler sur nos propres modes de fonctionnement internes : faire un grand nettoyage du cerveau en quelque sorte. Et très peu de gens en sont au stade de faire de telles remises en question.

Car nous sommes tous persuadés de faire preuve de bon sens, d’être logique, etc ; d’être capable de gérer nos pensées et raisonnement etc. Or il n’y a rien de plus faux.

calispera a écrit:
Changer ce n’est pas « lutter contre » ce qui ne va pas (ça c’est le mode de raisonnement qui fait perpétrer le problème – et que pourtant tous les opposants utilisent) ; changer c’est en effet laisser tomber ce qui ne va pas, et construire tout autre chose tout à côté, comme ça, l’air de rien, avec un esprit qui n’a plus rien à voir.
Changer, c’est aussi se relier à ce qu’on était avant, ou plutôt à ce qu’on est vraiment. Se libérer de nos addictions, se désidentifier de la violence et des jeux de pouvoir, se reconnecter au coeur et à l’intuition, être capable de mettre la rationalité au second plan (et toute la technologisation qui va avec), comprendre que nos pensées nous mènent en majorité en bateau, être bien plus au clair avec nos émotions, … et comprendre que ce qui ne va pas à l’extérieur, n’est que le reflet de ce qui ne va pas à l’intérieur. Car sur l’intérieur on a tout le pouvoir, et cela se répercute à l’extérieur.

j'espère que ça non plus...

http://deep-profiling.com/

j'aime beaucoup cette toute petite chose... qui est devenu un de mes outils de "recentrage"... quand je me retrouve dans le clip de Moby  affraid  pour continuer d'essayer de faire bouger les lignes (make the stones roll  Smile  ) avec mon modeste pouvoir...

et désolé si c'est "très fort tourné sur l'aspect GSM" Wink
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Message  calispera Lun 24 Oct 2016 - 18:54

transpirator a écrit:
http://deep-profiling.com/

j'aime beaucoup cette toute petite chose... qui est devenu un de mes outils de "recentrage"... quand je me retrouve dans le clip de Moby  affraid  pour continuer d'essayer de faire bouger les lignes (make the stones roll  Smile  ) avec mon modeste pouvoir...

et désolé si c'est "très fort tourné sur l'aspect GSM" Wink

J'ai été voir le site, et malheureusement je ne peux pas tester cette appli : je n'ai pas de GSM Wink (ovni qu'on dit de moi Shocked  )

Alors j'ai quand même regardé en partie les deux vidéos. Au début, ça ne me parlait pas beaucoup. On est dans les mots, on reste en superficie.

C’est très intellectuel, et pas très ancré dans le vécu.

A un niveau très concret par rapport à l’application, tout d’abord, se connaître soi ne passe pas par le jugement : ni par le jugement de soi-même, ni par le jugement des autres. Or c'est le principe même de l'application si j'ai bien compris. En fonction des questions, on se juge d'une certaine manière soi-même (même si indirectement), et si on demande à quelqu'un d'autre de le faire pour soi, on se laisse juger par les autres (le pire moyen de vraiment se connaître), et au final, c'est carrément l'appli qui va nous dire qui on est.

Je le ferais bien volontiers, comme on fait un test psy dans les magazines psy, mais à mes yeux, ce n'est pas une approche efficace pour savoir mieux qui on est, ce qu'on veut, comment y arriver, pourquoi, et pour parvenir à moins déconner sur cette planète Terre.

Apprendre à savoir comment je fonctionne ne peux pas passer par : tenter de savoir ce que je pense de comment je fonctionne; et encore moins par : tenter de savoir comment les autres pensent de comment je fonctionne.

C'est un peu comme si je demandais au moteur de ma voiture de me dire ce qu'il pense de lui-même. Je caricature, mais pas tant que ça.

Et pour en revenir à la petite citation d'Einstein :
"La manière de penser qui a généré un problème
ne pourra jamais le résoudre"

Se poser des questions sur nos valeurs, le sens qu’on donne à nos vies, ce qui pourrait nous rendre heureux est une bonne chose, ça va de soi ; mais ce n’est pas par là qu’on résout les problèmes de vie que l’on rencontre, et encore moins pour résoudre ceux à l’échelle de la société et à l’échelle mondiale.
C’est un peu comme si on demandait au moteur comment faire pour réparer la panne dont il fait l’objet.

A 30 ans, nous n’avons plus qu’environ 5 % de nos pensées qui sont conscientes (l’image du moteur n’est donc pas si caricaturale que ça). Et je n’ose imaginer ce qu’il en est à 60 ans Wink . Le reste n’est qu’habitudes, automatismes, conditionnements, oublis, refoulements, etc.

Les remises en question qui vont devoir être nécessaires pour ne pas foncer dans le mur, sont donc bien plus profondes que ça.

………..

En regardant un peu plus loin la vidéo, vers la minute 20, le discours commence à m’intéresser. Vincent Cespedes, commence à expliquer, non plus comment est faite l’appli et comment l’utiliser, mais son objectif. Son objectif c’est de savoir ce qui nous définit. Il appelle ça des valeurs, moi j’appelle ça plutôt des qualités ou des défauts, et si c’est plus neutre, des caractéristiques.
Il donne l’exemple de quelqu’un pour qui le contrôle est important. Or à mes yeux, ce n’est pas une valeur. Quelqu’un pour qui le contrôle est important, c’est quelqu’un qui a vécu des pertes de contrôle assez destructrices dans le passé, et qui a trouvé comme unique solution, d’éviter à tout prix dans sa vie d’avoir encore à les vivre, et donc il cherche à tout contrôler. Cela n’a rien à voir avec une valeur, ce serait plutôt une sorte de défaut appris, mais qui peut très bien être résolu, si on va cicatriser les peurs (bien enfouies en général) liées aux expériences passées.

De plus, son argument c’est de dire qu’il faut apprendre à vivre avec ces « valeurs » et apprendre à accepter les « valeurs » des autres, et même les exploiter pour certaines. Ca me fait un peu peur ça. Car, si on a des qualités, et des défauts bénins, nous avons presque tous aussi des défauts qu’on ferait mieux de résoudre, surtout quand ces défauts nous rendent assez destructeurs (pour nous-mêmes ou pour les autres). Je pense qu’à un certain stade de conscience dans la vie, nous avons tous la responsabilité d’apprendre à évoluer, et non pas d’apprendre à vivre avec nos défauts.

Entendons-nous, il faut dans un premier temps se connaître, ensuite accepter qu’on a ces défauts, mais idéalement tout de même, on a intérêt à apprendre à nous passer de ces défauts. Il ne s’agit ni de les masquer ni de les combattre, mais de les sublimer, et ça c’est une autre paire de manches;)

Or le discours de Vincent Cespedes c’est apparemment de dire : connaissez-vous, et acceptez-vous comme vous êtes, et mutuellement aussi, et surtout ne changez rien. Selon lui, ces « valeurs » sont nos choix, ou nous correspondent. J’ai un sacré doute Wink De plus, il prétend qu’après l’âge de 30 ans il est quasi impossible de changer. Là je n’ai pas de doute du tout : c’est totalement faux, mais il faut connaître le bon chemin pour y arriver, et actuellement on n’est qu’en phase de découverte dans ce domaine-là, mais les choses vont de plus en plus vite.

S’il est important de savoir de quoi est faite notre part d’ombre (en gros : nos défauts), il me paraît essentiel d’aller plus loin à partir d’elle. Dans un premier temps, on est bien obligé de faire avec, mais évoluer consiste à la transformer. Car c’est elle notre plus beau trésor, c’est d’elle que vient nos meilleurs potentiels. Et pour transformer cette part d’ombre, au-delà de l’accepter, il faut parvenir à en tirer l’essence. Nos ombres partent toutes de nos peurs, et si nous devenons capables d’apaiser et de gérer nos peurs, nous découvrons alors ce qu’il y a derrière l’ombre. C’est là qu’on résout les problèmes sans lutter contre eux, sans les masquer, sans les fuir, mais bien en jouant avec l’alchimie de notre cerveau pour les transformer en solution => et on rejoint Einstein et sa citation Wink

PS : à 35 minutes j’ai arrêté, ça commençait vraiment à me pomper ce genre de langage;)

et désolé si c'est "très fort tourné sur l'aspect GSM

En fait, justement. C’est le genre typique de mode de fonctionnement où on va tenter de résoudre un problème avec le mode de pensée qui a créé le problème. On a tous nos nez sur nos smartphones, et ce sont nos smartphones qui vont soi-disant nous apprendre à mieux nous en sortir, allons donc Wink


Désolée d’être si dure hein Wink j’exprime juste mon opinion, je ne demande pas à ce qu’elle soit partagée. Mais je sais aussi que ceux qui ont découvert le bruit de leur propre moteur, et appris à l’écouter, ne seront pas forcément indifférent ou contrarié par mes propos.

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Message  yvvan Lun 24 Oct 2016 - 19:15

Shocked

ça vous arrive de voir le merveilleux du monde, quand même un peu?
ça vous arrive de vous lever le matin en vous frottant les mains devant le plaisir de la journée qui s'annonce?

je précise que la question est sans ironie aucune et très premier degré, à lire ce sujet, il semble être anormal d'être à l'aise sinon heureux...
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Message  transpirator Lun 24 Oct 2016 - 22:31

Waouhhhhh…

Cool les filles et les gars… mon grand-père (John Wayne  Very Happy  Wink  ) aurait dit "HHHOOO Bijou…" en tirant sur les rênes…

Mon premier post répondait à un commentaire de CC sur un autre sujet… ne me faites pas le coup "Groundhog Day"…  What a Face

Mon intervention exacte est :

transpirator a écrit:

moi je trouve que symboliquement c'est pas du tout hors sujet...




j'espère que ça non plus...

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j'aime beaucoup cette toute petite chose... qui est devenu un de mes outils de "recentrage"... quand je me retrouve dans le clip de Moby  affraid  pour continuer d'essayer de faire bouger les lignes (make the stones roll  Smile  ) avec mon modeste pouvoir...

et désolé si c'est "très fort tourné sur l'aspect GSM" Wink

Pas fait d'analyse philosophique ni de pub, juste parlé d'une appli qui me sert perso ("un de mes outils") de temps en temps (bien après d'autres choses) sans pour autant faire de prosélytisme ni annoncer un miracle…


Pas dit que tout est noir ou annoncé l'Armageddon, juste voulu dire que quelques fois je peux me sentir "comme" dans le clip (désolé si je croyais que le "symboliquement" dit en réponse à CC était clair)…


Juste pour vous rassurer, ma réponse est aussi au premier degré : V.Cespedes ne fait pas partie de l'alimentation de ma pensée philosophique et je me lève depuis 55 ans en me frottant les mains (et en prenant mon pied Wink)…

Ma grand-mère (Calamity Jane  Very Happy ) aurait dit : "Un jour j'ai du poulet à manger et le lendemain les plumes"…

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Message  calispera Lun 24 Oct 2016 - 23:11

yvvan a écrit:Shocked

ça vous arrive de voir le merveilleux du monde, quand même un peu?
ça vous arrive de vous lever le matin en vous frottant les mains devant le plaisir de la journée qui s'annonce?

je précise que la question est sans ironie aucune et très premier degré, à lire ce sujet, il semble être anormal d'être à l'aise sinon heureux...

En ce qui me concerne, oui, de plus en plus souvent même.

Parce que j’apprends à voir le beau même dans le pire. Parce que j’ai décidé d’être optimiste (ça rend plus heureux, et surtout plus efficace, car c’est un moyen de croire en ce qu’on fait).

Et puis aussi car mes croyances (non religieuses), me font penser que tout n’est pas perdu, dans le sens que nous allons vraiment vers des changements spectaculaires et positifs, et que pour le moment les semences sont encore en train de germer sous terre avec quelques pousses visibles, et l’hiver nous donne ses dernières couches de neige, mais la fonte est pour bientôt.

Pour rester dans les citations, j’aime aussi celle-ci :
« Les arbres qui tombent font beaucoup de bruit, les forêts qui germent ne s'entendent pas. »
Elle est de Gandhi.

Le tintamarre actuel est assourdissant dans presque tous les domaines. On paie vraiment cher les erreurs et la mauvaise foi de quelques uns, et l’indifférence ou l’aveuglement de la majorité. Mais une grande partie des gens sont en train de se réveiller. Ca se voit en filigrane dans l’actualité, ou dans les conversations, parfois il faut lire entre les lignes, parfois c’est plus évident mais depuis un peu plus d’un an, c’est de plus en plus visible. C’est comme si on avait deux mondes en parallèle qui sont intriqués l’un dans l’autre. L’un dérive à gogo et ça va de pire en pire, le monde du fric, des paillettes, de la violence, et de tous les abus. Et s’il garde le dessus (ce qu’il a pour l’instant encore), on n’ira plus très loin ; et puis l’autre, paisible, serein, qui se construit en confiance en catimini mais avec une énorme puissance pas encore très visible.

Et comme les choses s’accélèrent, la courbe est lente à démarrer, mais les choses s’amélioreront de plus en plus vite.

Et si pas, … et si pas, il faudra apprendre à faire avec ou partir plus vite que prévu.

Et pour que le meilleur arrive, ben je tente à mon échelle de donner ce que je peux de manière la plus cohérente possible. Ca au moins ça donne du sens. Et plus je vais dans cette direction, plus ça a du sens.

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Message  calispera Lun 24 Oct 2016 - 23:21

transpirator a écrit:Waouhhhhh…

Cool les filles et les gars… mon grand-père (John Wayne  Very Happy  Wink  ) aurait dit "HHHOOO Bijou…" en tirant sur les rênes…

Mon premier post répondait à un commentaire de CC sur un autre sujet… ne me faites pas le coup "Groundhog Day"…  What a Face


Pas fait d'analyse philosophique ni de pub, juste parlé d'une appli qui me sert perso ("un de mes outils") de temps en temps (bien après d'autres choses) sans pour autant faire de prosélytisme ni annoncer un miracle…


Pas dit que tout est noir ou annoncé l'Armageddon, juste voulu dire que quelques fois je peux me sentir "comme" dans le clip (désolé si je croyais que le "symboliquement" dit en réponse à CC était clair)…


Juste pour vous rassurer, ma réponse est aussi au premier degré : V.Cespedes ne fait pas partie de l'alimentation de ma pensée philosophique et je me lève depuis 55 ans en me frottant les mains (et en prenant mon pied Wink)…

Ma grand-mère (Calamity Jane  Very Happy ) aurait dit : "Un jour j'ai du poulet à manger et le lendemain les plumes"…

Peace dixit Einstein 2530688037

Moi j’ai juste pris la balle au bond. Tu proposes un site, et j’ai été titillée, et puis quand j’écoutais, j’étais plutôt pas d’accord, et comme tous ces sujets me tiennent à coeur, il ne me faut pas grand-chose pour m’en faire parler, donc j’y ai été allègrement. Mais il n’y a ni reproche ni attaque dans mes intentions. Juste quand on me parle de choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord et que le sujet me passionne, ben j’ai du mal à rester muette.

J’aurais pu garder tout ça pour moi pour pas faire de remous, mais en même temps, puisque c’est écrit, qui dit que ça n’intéressera pas quelqu’un, donc voilà, j’ai posté

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Message  calispera Mar 25 Oct 2016 - 15:41

Comme je vois tout de même que l’échange est suivi, je me permets de venir en rajouter une couche.

Je vous promets que j’ai créé l’échange et écrit les précédents messages sans connaître ce dont je vais vous donner la référence ci-dessous.

Depuis les dernières semaines, je suis avec beaucoup de curiosité la saga sur le CETA et le gouvernement wallon. Et je me pose des questions quand on nous informe sur les menaces qui pèsent sur la Wallonie ou sur un ultimatum etc. Ca me paraît très incohérent, mais je me disais que je devais manquer d’information.

Si l’importance du CETA et ce qui se passe actuellement avec le non de la Wallonie ne vous chatouille pas, pas la peine de lire la suite.

Jusqu’à présent je pressentais pas mal de choses, mais les infos n’étaient pas claires pour mettre les points sur les « i ». Or aujourd’hui, la télé belge francophone publie sur le net un article avec la vidéo du discours du Ministre-Président de la Wallonie, Paul Magnette, qui explique la totale à ce sujet pendant plus de 20 minutes.
Et en la regardant, je suis assez subjuguée par la qualité et la profondeur du discours, vraiment quelque chose de très rare, et autant dire que Magnette est vraiment très très remonté.

De plus, ce qu’il explique confirme tout ce que j’avais compris et balaie tous mes doutes. Mais ça va surtout bien plus loin que ça, il apparaît que ce que je pressentais dans mes précédents messages, est en train d’atteindre la sphère politique, et ça c’est un énorme bond en avant, raison pour laquelle je viens rajouter une couche.

Je précise que je ne parviens à m’identifier réellement à aucun parti en Belgique, et certainement pas avec le parti socialiste (parti de Paul Magnette), même si, il est clair que je me positionne à gauche, côté vert, et côté très alternatif. Je précise aussi que je ne suis pas wallonne, mais bruxelloise. Et je suis de moins en moins la vie politique belge, bruxelloise, wallonne ou flamande.

Le présent message ne se veut pas de couleur politique, je propose de regarder derrière, plus loin que ça, l’aspect : « le mode de raisonnement qui a créé le problème ne pourra pas le résoudre ».
Car pour moi, c’est bien de cela qu’il s’agit, et la verve de Paul Magnette dans cette vidéo ne me semble pas feinte. Cela montre surtout l’importance qu’il donne à ce qu’il fait. Et j’avoue admirer son éloquence sans avoir de prompteur, et en ne jetant pas trop souvent le regard sur son texte. Il sait vraiment de quoi il parle. (faut dire que ça fait 7 ans que ça dure et qu’il aura été drillé par ses collègues, les ONG et autres citoyens prêts à en découdre avec les méthodes tordues de la Commission européenne).

Alors, de quoi s’agit-il : du discours qu’a tenu Paul Magnette le 16 octobre dernier devant le parlement wallon et des caméras du monde entier pour déclarer son non actuel à la signature du traité du  CETA. Je reprécise que je l’ai découvert seulement aujourd’hui (25/10) via l’article de la RTBF suivant :

http://www.rtbf.be/info/dossier/ceta-la-wallonie-defie-l-europe-et-le-canada/detail_ceta-la-wallonie-irreductible-resistante-au-centre-du-monde-mediatique?id=9439597

Et, malgré que cette vidéo dure plus de 20 minutes, je vous propose de la regarder, jusqu’à la minute 14 environ, après ça reste intéressant, mais c’est moins lié au sujet du présent échange.



Je ne m’attendais pas à ce que Paul Magnette se situe si près d’un changement de manière de faire de la politique. Et cela implique bien sûr tout le train d’autres élus, d’ONG, de citoyens, etc qui l’y ont mené.

Ces dernières années, j’ai compris que, pratiquement quel que soit le parti au pouvoir s’il est élu démocratiquement et n’est pas extrême (dans presque n’importe quel pays), au bout du compte, il appliquera grosso modo la politique que les citoyens sont prêts à voir appliquée. Quand le peuple évolue, les décisions politiques évoluent avec lui, peu importe que le gouvernement soit à gauche, au centre ou à droite. Ca va moins vite avec un gouvernement de droite, et il arrive que les gouvernements de droite détricotent des progrès amenés par la gauche, mais ça arrive quand même. Et il arrive même que des gouvernements de droite adoptent des avancées plutôt prônées par la gauche (style Sarkozy qui prône la taxe Tobin). Et parfois, ce sont les gouvernements de gauche qui freinent des deux pieds l’évolution des choses, en pratiquant une politique de droite (style Tony Blair s’activant avec G.W. Bush pour attaquer l’Irak contre de prétendues armes de destructions massives).

Donc, le principal (dans ce que j’ai compris actuellement) consiste à ce que ce soit les citoyens qui évoluent (ou se réveillent). Quand la masse évolue, les décisions prisent par les politiques évoluent aussi. Je sais que ce n’est pas aussi tranché que ça, je parle de long terme surtout. Mais il m’apparaît de plus en plus évident que le citoyen a bien plus qu’un simple droit de vote. Que même s’il n’est pas engagé socialement ou politiquement, le fait qu’il évolue dans sa façon de fonctionner est partie prenante de l’évolution générale de la population.

Et je me dis que, si Paul Magnette en arrive à choisir un nouveau mode de fonctionnement tel qu’il le présente dans la vidéo, c’est que en  Wallonie, la population a dû vachement le porter. Et il en parle d’ailleurs. Et là, je me dis oui, on a avancé d’une manière fulgurante. Paul Magnette n’est pas le premier politicien à agir de la sorte, mais ça reste assez rare en général. Et ce qu’il est en train de faire, c’est de créer une première étape qui ne pourra être suivie que par d’autres, et qui forcément sera suivie par de plus en plus de gouvernements (et peuples qui les poussent). Et si on peut le faire pour le CETA, pour le TTIP, on le fera pour le climat, pour l’environnement, pour les droits des femmes, des holebis, des autres cultures, des autres religions, des réfugiés, etc. Ca bouge d’ailleurs déjà pas mal dans plusieurs de ces domaines.

Les changements spectaculaires du futur ne sont pas encore tout à fait là, mais ici on a un premier coup de semonce contre une porte qui y mène, et un sacré coup il me semble.

Donc, oui, je reste optimiste, et plus que jamais.

Et dire que ça fait des années qu’on en parle du TTIP et que les manifestations en tous genres se succèdent à Bruxelles contre le TTIP. Et ma réaction était de penser que c’était vain de manifester (s’opposer stimule ce à quoi on s’oppose (what you resist persists)). Mais j’ignorais que des arbres silencieux ont fait du bon boulot en coulisse. Et c’est là je pense toute l’efficacité que peuvent avoir les ONG. Et les manifs ne sont finalement que le sommet de l’iceberg, et ça, je l’avais perdu de vue.

Bref, voir cette vidéo m’a fait un sacré choc. Positif, cela va sans dire. Même si ce n’est pas encore gagné.

Si vous vous sentez concernés par rapport aux conséquences nocives d’un  CETA tel que la commission européenne l’a proposé, cette vidéo va vraiment vous plaire.

Et en marge, j’apprécie le gros pied-de-nez que cela représente pour les nationalistes flamands qui ont tout fait pour tout régionaliser, et qui finalement sont pris à leur propre piège.

Et puis, ça me donne envie de déménager en Wallonie Wink

calispera

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Message  calispera Ven 28 Oct 2016 - 11:49

Bon, je vois que l'échange est lu par tout de même pas mal de monde. Donc je soupçonne que certains parmi les gens qui viennent y jeter un oeil, sont un brin intéressés. J’espère que les autres ne sont pas trop masochistes Wink

Comme je présume que l'actualité en France ne vous donnera pas certains détails concernant les derniers événements sur le  CETA, un peu trop belgo-belges en apparence, voici l'interview du jour de Paul Magnette par la RTBF (hier soir en fait).

http://www.rtbf.be/info/dossier/ceta-la-wallonie-defie-l-europe-et-le-canada/detail_paul-magnette-il-faut-parfois-desobeir-a-l-europe-dans-l-interet-de-l-europe?id=9442065

Ce n'est pas aussi fort que le discours du 16 octobre, mais tout de même, ça fait plaisir à entendre.

Ce n'est bien sûr qu'un son de cloche, et il est probable qu'à l'avenir on découvrira des failles à tout ça. Mais il y a tout de même une attitude tout à fait différente de ce dont on a l'habitude de voir, de la part de quelqu'un qui est au pouvoir (car les beaux discours bien tranchés, on en a l'habitude de la part des gens qui parlent pour être élus, mais une fois au pouvoir c'est tout différent).

Et puis, voici aussi un commentaire canadien, via la presse, que j'ai particulièrement apprécié aussi, qui permet de prendre mieux la perspective et voir que, malgré les apparences, il ne s'agit pas du tout de la Wallonie mais de toute l'Europe (aussi extrait du site de la RTBF) :

Dans le Journal de Montréal, Mathieu Bock-Côté défend bec et ongles la Région wallonne. "Vive la Wallonie... libre!", le titre annonce la couleur. Le chroniqueur parle en effet d'un "grand événement" et d'une Wallonie qui vient "de se transformer en grain de sable démocratique."

Il argumente: "On crache sur les Wallons. On les accuse d’être fermés au monde. D’être contre le progrès et la modernité. Mais le fait est que les grands traités internationaux sont généralement négociés bien au-dessus de la tête des peuples, et cela, dans le plus grand secret. Et là, boum! Un petit État oublié de tous dit: non merci. Ou du moins, pas maintenant. Et pas à ces conditions. (...) Les élites mondiales ne le prennent pas. Elles y voient un scandale. De quoi le peuple se mêle-t-il ? De quoi les Wallons se mêlent-ils ? On faisait semblant de leur demander leur avis. On ne le voulait pas pour de vrai."

Trop vraie la dernière phrase.

Et pour en revenir, une fois de plus, à la citation d'Einstein; je pense que pour se donner des chances d'aller vers de nouveaux modes de fonctionnement, de manière à résoudre nos problèmes, et concernant l'actualité : il faut commencer à parvenir à voir les germinations des nouvelles positives. Parfois, des nouvelles apparemment négatives, sont le signe d'un changement positif. Car par exemple, quand on touche le fond, on ne peut que rebondir.
Je pense aussi à d’autres types d’articles comme par exemple ceux qui publient les avoirs des plus gros CEO, etc. Ce sont des mauvaises nouvelles en soi, mais le fait qu’elles soient publiées obligent à sortir d’une acceptation tacite de l’inacceptable. Et ce genre d’articles se multiplie pas mal ces dernières années.

Mais il y a aussi toutes ces minuscules nouvelles locales qui germent un peu partout (les villes en transitions, les incroyables comestibles, et déjà plus anciennes :  banques alimentaires, restos du coeur, .... j'en oublie, et des meilleures). Toutes ces initiatives sont en train de se multiplier et se diversifier un peu partout. Et forcément cela force à changer la gestion de nos communes ou municipalités ; forcément cela force les politiques à considérer autrement leurs citoyens ; forcément cela fait évoluer ceux qui y participent ou ceux qui les découvrent. C'est encore relativement lent, mais cela va crescendo, et dans 10-20 ans, on sera probablement tous impliqués car tout ça va se généraliser, et les politiques ne seront plus là que pour légiférer afin de permettre, d’encadrer, de favoriser, de protéger ces initiatives (plutôt que de les récupérer comme par le passé – ce nouveau type d’attitude politiques est déjà parfois pratiqué en fait). Et en même temps la plupart d'entre elles seront tellement petites et locales et généralisées que les politiques n'auront plus le pouvoir là-dessus et les gens évolueront suffisamment pour gérer cela correctement d'eux-mêmes.

A un niveau individuel c’est une révolution lente, car changer nos habitudes, nos modes de pensées, nos comportements, nos actes de tous les jours, ça ne peut pas se faire en un déclic. Cela prend des années. Le plus long c’est la germination, le fait de devenir conscient de la nécessité de passer à autre chose, et la majorité des gens n’y est pas encore. Et c’est sans compter sur les connexions qui se créent entre les gens en processus de changement, et qui accélèrent le processus par contamination. C’est exactement comme pendant les concerts du Boss. Il le dit lui-même. Un simple regard échangé et voilà que la lumière s’allume et que quelque chose de plus grand que lui le porte, jusqu’à la fin du concert et contamine tout le public.

Je l’avais déjà fait remarquer. Il commence la plupart du temps son concert, les yeux rivés au sol, regardant peu souvent le public. Et son regard est encore comme absent. Et puis, quelque chose se réveille en lui, et il met le feu à la baraque.

C’est un phénomène que tout le monde peut connaître, c’est quand on stoppe le mode de pensée purement rationnel (sans l’arrêter tout à fait), et qu’on redonne les rennes au coeur (et ce n’est pas réellement une métaphore, car au niveau biologique, il s’agit bien de cela, le coeur étant lui aussi très riche en neurones).

Et c’est bien là le changement du mode de pensée qui peut apporter les solutions.

Si à un niveau individuel les choses se passent lentement, à un niveau planétaire, cela peut se produire extrêmement rapidement, dans le sens que, quand des millions de gens s’y mettent, les changements deviennent très vite visibles. C’est comme si, à partir de la pénombre, des millions de briquets s’allument, et s’intensifient pour finir par éclairer comme un phare, puis comme un soleil.

Dans un premier temps, cela ne va pas arrêter la machine à fric des multinationales avec le train de pollutions, exploitations, injustices, consumérisme idiot, et toutes les dérives de décadence qui vont avec et qui touchent une grande partie de la population qui a tendance à se conformer à la mode, à ce qu’on voit à la télé, ou tous simplement à ce que le voisin, le collègue ou le cousin fait. On est tous là-dedans à un degré ou un autre, avec la présence d’un esprit critique plus ou moins acéré, mais malgré tout, partie prenante de cette grande mascarade.

Mais le nombre de gens qui sont tombés de ce train grandit, et forcément, ce train va finir par s’essouffler.

Ce n’est pas gagné car le rôle de la télé, de la télé réalité, des réseaux sociaux, du GSM, des jeux vidéos, de la violence cinématographique, …. , poussent fortement à rester dans le train, et à dégrader les comportements (cf la vidéo de Moby) et à perdre la conscience de qui on est vraiment.

Etant tombée du train il y aura bientôt 20 ans, je vois vraiment que les choses changent et de plus en plus vite. Dans les deux sens (plus d’horreurs et de décadence de manière très visible et très relayée par les médias d’une part, et plus d’évolution positive de manière discrète et peu relayée par les médias d’autre part), mais j’ai confiance, car les gens continuent à tomber du train et finiront par être majoritaires et à aider à faire descendre les irréductibles.

Et j’ose espérer que plus ce processus avancera, moins la violence sera prégnante dans nos vies et surtout dans les autres pays.

Certains verront du bisounoursisme dans mon propos. Oui, peut-être…. On en reparlera dans 10-20 ans Wink

Il y a à peine 10-20 ans, quand je parlais de mes convictions, tout le monde quasi sans exception me prenait pour une débile, ou au mieux, une marginale. Depuis 3-5 ans, je peux me permettre de l’exprimer à quelques personnes, et ces derniers mois ou années, nettement plus de gens peuvent entendre ce genre de propos, sans pour autant vouloir les jeter à la poubelle.

De mon point de vue, oui, les choses sont déjà en train de changer. Et en Wallonie, on vient d’allumer un gros projecteur.

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Message  CC Rider Sam 29 Oct 2016 - 10:13

Une tribune d'un certain Mr Destexhe à propos de cette histoire d'échanges commercial, avec un point de vue bien différent que celui donné par tout ceux qui aujourd'hui érigent la moindre résistance à un acte héroïque anti système.
On a aujourd'hui un paquet de mecs prêts à se draper des habits salutaires de héros (de baudruche), entre les populistes xénophobes et les électoralistes professionnels, le tout en s'essuyant allègrement les pieds sur les institutions (tous pourris etc etc).
Ok pas de problème, mais de mon point de vue il est de plus en plus urgent de poser les choses avec un peu de recul sans chercher à chaque angle de rue un nouveau "héros" conquérant de liberté pour tous. Individu qui aujourd'hui n'existe pas vraiment.

Qui se rappelle aujourd'hui du contenu de "nuit debout", par exemple? Dernier combat démocratique hexagonal, paraît il, romantique comme tout, totalement faisandé par des manipulateurs populistes au bout du bout?
C´est chouettement joli les belles idées et les chouette slogans.


Alain Destexhe est sénateur belge. Ancien secrétaire général de Médecins sans frontières (MSF) et ex-président de l'International Crisis Group, il est, entre autres, l'auteur de Mouvement flamand expliqué aux francophones et Lettre aux progressistes qui flirtent avec l'islam réac.

Paul Magnette, le «ministre-président» de la Région wallonne, est finalement revenu à la raison. Un «accord intra-belge» entre les sept (!) gouvernements du pays a donc été trouvé. Pas une virgule du traité n'a été changée, comme l'a affirmé le Premier ministre belge, Charles Michel, mais des «éclaircissements» auraient été obtenus. L'affaire laissera cependant des traces, tant au niveau belge qu'européen.
Souverainistes, écologistes et une grande partie de la gauche française ont érigé Paul Magnette en nouveau croisé de l'anti-mondialisation.
De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, de Natacha Polony à Nicolas Hulot, souverainistes, écologistes et une grande partie de la gauche française ont érigé Paul Magnette en nouveau croisé de l'anti-mondialisation.
Pourtant, la Wallonie était à deux doigts de se tirer une balle dans le pied. Moteur de l'économie belge jusqu'à la Seconde guerre mondiale qui permit en son temps de faire de la Belgique une des premières puissances industrielles du monde, la Région est aujourd'hui aux abois. En cause, une reconversion ratée et un secteur des services à la traîne. Le déclin dure depuis plus de 40 ans. La Wallonie survit grâce aux perfusions de la riche Flandre et, dans une moindre mesure, de l'Union européenne. Pourtant située au cœur d'une des régions les plus prospères d'Europe, elle se place péniblement à la 54ème place des 98 régions européennes. Les entrepreneurs wallons et même l'Agence publique à l'Exportation et aux Investissements Etrangers étaient très favorables au CETA.
Le refus initial de Paul Magnette relève d'abord d'enjeux électoraux
Le refus initial de Paul Magnette relève d'abord d'enjeux électoraux. En perte de vitesse et concurrencé sur sa gauche par le PTB, le Parti du Travail de Belgique, d'origine maoïste et toujours marxiste, le PS wallon avait besoin de redorer son blason à bon compte. Opération réussie, qui masque provisoirement son incapacité à redresser une Région qu'il dirige depuis…1945. Le puissant parti socialiste, implanté dans toute la société - à tel point qu'il comptait, il n'y a pas longtemps encore, davantage de membres que son homologue français - s'est toujours voulu un parti responsable. Au gouvernement fédéral depuis le début des années 1990, il a avalé sans broncher les couleuvres de la libéralisation économique. Seule l'inédite configuration politique actuelle où il est au pouvoir en Wallonie et à Bruxelles, mais pour la première fois depuis 20 ans, écarté du niveau fédéral, autorise ce grand écart, impossible à imaginer lorsque son Président, Elio Di Rupo, était Premier Ministre, de 2011 à 2014. Un accord similaire signé à cette époque avec la Corée du Sud n'avait d'ailleurs soulevé aucune objection. Et les questionnements éthiques socialistes sont à géométrie très variable: d'accord pour vendre des armes à l'Arabie Saoudite via la FN d'Herstal, fabrique d'armement que la Région wallonne détient à 100%, mais opposés à développer des échanges commerciaux avec le démocratique et pacifique Canada!
C'est l'unité de la Belgique que Paul Magnette et le PS mettent en périlo
Au-delà de ces aspects électoraux, c'est l'unité de la Belgique que Paul Magnette et le PS mettent en péril. Les Flamands, qui contribuent à 90% des exportations belges vers le Canada, fulminent et parlent d'une «erreur historique qui aura des conséquences». Pourquoi une Flandre prospère qui vote à droite devrait-elle éternellement lier son destin à une Wallonie socialiste et syndicalisée, ravagée par le chômage et la pauvreté? Une Wallonie-boulet qui non seulement coûte cher mais qui désormais n'hésite pas à braver l'Europe tout entière. Chaque famille flamande verse en moyenne mille euros par an à la Wallonie. Et un professeur d'économie a calculé qu'une Wallonie indépendante devrait diminuer de moitié ses dépenses publiques, tout en supportant une dette de plus de 150% de son PIB! Le PS, qui s'est toujours présenté comme le chantre de la Belgique fédérale, constitue désormais le principal carburant du nationalisme flamand.
Enfin, la Belgique s'est toujours voulue le bon élève européen. L'Union réservait jusqu'ici à d'autres membres comme le Royaume-Uni, la Grèce ou les pays du groupe de Visegrad, la place du trublion de la classe. Non sans risque, Paul Magnette a créé un précédent en prenant le contre-pied d'une longue tradition politique. Bruxelles a tendance à prendre pour acquis son statut de siège des institutions européennes. Un jour, les Eurocrates se lasseront peut-être de cette ville/région dysfonctionnelle qui ne fait pas grand-chose pour mériter le titre de capitale de l'Europe. Paul Magnette vient de leur donner un bon prétexte: si, au Berlaymont siège de la Commission et au Juste Lipse, le siège du Conseil on ne peut même plus compter sur la Belgique…
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Message  calispera Sam 29 Oct 2016 - 20:57

Il est intéressant en effet de recadrer en ce qui concerne le parti socialiste, pour lequel j’ai dit dès le départ ne pas vouloir faire la promotion. Mais je ne partage certainement pas ce qu’en dit Destexhe.  Cela dit, mon but n’était pas d’amener un débat sur le terrain purement politique (dans le sens : défendre des idées de partis politiques), même si bien sûr les opinions que je défends se retrouvent plus souvent dans certains partis politiques que dans d’autres. Et d’autre part, je l’ai dit aussi, je me doute bien sûr que ce que si on creuse un peu dans les événements des derniers jours, tout n’a pas été parfait dans l’attitude des représentants Wallons.

Il est à noter aussi que Destexhe est quelqu’un de droite, qui, via ses provocs régulières, flirte franchement avec l’extrême droite. Il a réussi à se faire exclure de l’équipe communale de son parti.

Sa tribune confortera tous les lepeniste, nationalistes, racistes, lobbyistes de multinationales etc. On pourrait débattre sur son contenu, mais sincèrement, non seulement cela ne m’intéresse pas, mais surtout je pense qu’on a intérêt pour le forum à éviter d’entrer dans ce genre de polémique, et ce n’était pas du tout l’objectif de cet échange.

Donc  pour moi, tout cela s’éloigne et prend la tangente vers une discussion plus politique que je préfère éviter sur le forum.

Je vais donc tenter de rester en dehors des idées purement politique. Ce que je tiens surtout à faire remarquer c’est ce qui a été fait cette semaine par les Wallons qui ont refusé d’accorder leur signature pour le CETA faute de pouvoir d’abord renégocier ; c’est une sorte d’aïkido politique. Mieux que David contre Goliath, le petit a utilisé la force du grand pour défendre son intérêt, sachant que son intérêt, il le défendait également plus largement que pour sa petite région.
C’est un des axes de la non violence, de la non coopération.
Et donc, en contraste, ceux qui ont voté hier contre l’accord sur les annexes modifiées du CETA, en Wallonie et à Bruxelles semblent justement rester en dehors de ce mode de fonctionnement (mais je n’en suis pas sûre).

L’idée (et Magnette le précise plusieurs fois dans les vidéos), n’est pas d’aller contre le fait de signer un accord, ni contre le Canada, ni contre l’Europe. L’idée c’est de ne pas signer n’importe quoi parce qu’on nous dit de le signer sans lire et dans l’urgence.

C’est un peu ce qu’on a tous appris à faire dans la plupart de nos décisions au niveau individuel. On lit rarement les contrats qu’on signe (cf Bruce;) ), on accepte souvent l’inacceptable, parce qu’il nous est présenté implicitement (et qu’on n’a de ce fait pas tout à fait conscience qu’on tente de nous l’imposer sans nous y forcer explicitement). On suit le courant, et on n’ose pas faire trop de vagues quand les choses nous irritent un peu. On s’écrase dans pas mal de situations, et plus on est marginal ou membre d’une minorité ou de plusieurs minorités ; ou encore, plus on est sous le pouvoir de nos interlocuteurs (parents, éducateurs, patrons, institutions) ; plus on va avoir tendance à le faire. Les hommes, blancs, white collar, universitaires, hétéros, de culture occidentale et plutôt chrétiens, au-delà de 40 ans, sont donc un peu moins concernés (je ne cite qu’eux, pour éviter de citer tous les autres, ce qui serait plus long à faire ; mais cela explicite ce dont je parle).

Or ici, des ONG (de type ATTAC, Greenpeace, mais bien d’autres, plus aussi les syndicats, très actifs en Belgique) ..., toutes ces associations on fait un boulot de fourmis depuis des années pour amener les dirigeants à prendre conscience qu’il y avait des failles énormes ; que la commission faisait les choses en secret pour les masquer le mieux possible ; et ils ont mis dans la balance le fait que les parlements belges avaient le pouvoir de se faire entendre (ce que les pouvoirs régionaux d’autres pays n’avaient pas comme pouvoir et qui est une particularité de la Belgique depuis les derniers accords de régionalisation).

Déjà pas mal de villes belges s’étaient déclarées hors TTIP et CETA. Et elles ne sont pas les seules, car elles sont aussi nombreuses dans toute l’Europe.

C’est vraiment tout un mouvement d’arbres silencieux qui a fait le boulot. Magnette est à saluer car il a pris le train en mouvement et qu’il a assumé de porter le chapeau puisque c’est lui qui est à la barre pour la Wallonie, et il l’a fait avec brio. Les autres parlements n’ont pas trop bougé car leur majorité n’est pas aussi à gauche qu’en Wallonie, et donc que les freins étaient nettement plus importants en leur sein. Mais ils se concertaient et 4 de nos parlements sur 7 refusaient tout de même de signer le CETA  jusqu’à hier. Et ils ont accepté de le signer hier - avec toutes les précautions qui leur permettent à présent de refuser de le signer ultérieurement ou de s’en retirer à tout moment. Et il est vrai que le texte de base du CETA n’a pas bougé d’un iota, mais tout ce qui a été négocié y est annexé et est contraignant, donc, cela modifie intrinsèquement l’accord lui-même. C’est là aussi la force de l’attitude wallonne : on leur a présenté un accord inchangeable ; ils ne l’ont pas changé, mais ont changé les conditions extérieures à son application, qui intrinsèquement changent donc l’accord.

Bon tout ça c’est pour la cuisine intérieure.

Pour en revenir au refus de signer qui ramène au sujet de l’échange ; il ne s’agissait justement pas de pure opposition. Le but restait constructif. Et c’est là que je ne suis (du verbe suivre) pas ceux qui voulaient éjecter l’accord dans son ensemble. Ca c’est pire que tout, c’est stimuler les gens d’en face à fonctionner encore plus à l’opposé de ce qu’on cherche (what you resist persists).

Pour moi c’est là qu’est tout le challenge : parvenir à se faire entendre sans être dans la pure opposition. Cela dit, c’est aussi nuançable, il aurait probablement été plus profitable et efficace de négocier plus en profondeur et plus longtemps. Car créer un traité pendant 7 ans, forcer à sa renégociation en même pas 15 jours et ne laisser que 24 heures pour les parlements pour les signer ne me paraît en effet pas honnête. Mais j’ignore la teneur des pressions et menaces qui ont été faites sur la Wallonie. Les multinationales ont des pouvoirs très certains et certainement pas des plus beaux. Peut-être connaîtra-t-on les dessous de tout cela dans quelque temps.

Trouver les solutions avec des nouvelles manières de penser implique aussi de découvrir la couleur des lunettes avec lesquelles nous percevons la réalité, et cela va jusqu’à pouvoir devenir capable de choisir si on met des couleurs ou pas à nos lunettes et à choisir lesquelles et dans quelles circonstances. C’est en fait un travail d’épluchage d’oignon. Toute notre personnalité, toutes nos connaissances, sont basées sur des croyances construites en édifice (depuis tout petit). Et en faire tomber quelques unes peut donner l’impression de mettre à mal tout l’édifice. Il est donc tout naturel de tenter à tout prix de refuser les remises en question car les peurs de se perdre ou plutôt de perdre pied, sont énormes (alors qu’en réalité c’est tout l’inverse qui se passe :  plus on nettoie, plus on y voit clair et plus on se sent à l’aise).

Et plus on avance en âge plus l’édifice devient édifiant et les lunettes se noircissent. Non seulement la construction est bardée de renforts de toutes part. Bien souvent les fondations se lézardent et il faudrait bien aller consolider, mais les couches et surcouches de bétons et de ciments qui renforcent l’édifice de l’extérieur sont tellement nombreuses et fortes, qu’on n’a plus trop accès à l’intérieur.

Et toutes nos blessures émotionnelles que nous accumulons avec l’âge et que nous ne prenons pas la peine d’aller guérir (souvent tout ça se passe à un niveau inconscient, et en particulier tout ce qui est de l’ordre du trauma) ; tout cela s’accumule, et les protections qu’on se construit par rapport à ces blessures vont aussi faire qu’on se rigidifie. Vieillir peut consister alors à devenir des gens très négatifs, ou très râleurs ; des gens très rigides à l’esprit très étroit : qui ne savent plus sortir de la boîte ; ou encore des gens renfermés sur eux-mêmes, incapables de sortir des murs qu’ils ont construits tout autour d’eux-mêmes, et puis enfin, quand cela se lézarde trop de l’intérieur, cela mène aux sénilités et aux maladies de société.

La sagesse de l’âge, dans la société actuelle, où les coups ne manquent pas, devient plus rare.

Pour en revenir à ton commentaire CCRider :

Qui se rappelle aujourd'hui du contenu de "nuit debout", par exemple? Dernier combat démocratique hexagonal, paraît il, romantique comme tout, totalement faisandé par des manipulateurs populistes au bout du bout?
C´est chouettement joli les belles idées et les chouette slogans.

Je suis en partie d’accord, même si je reste vraiment enthousiaste par ce qu’a fait Magnette.

Pour moi le changement ne viendra pas de quelque mouvement politique que ce soit (ni des nuits debouts, ni des indignés, ni des forums sociaux, ….). Le changement doit être bien plus profond que ça. Et comme je l’ai déjà dit : c’est quand la population aura véritablement changé de l’intérieur que les politiques suivront (et c’est là que mon enthousiasme se trouve pour ce qui s’est passé en Wallonie, c’est un premier grand phare, mais encore isolé). Le véritable changement il ne peut pas se faire ailleurs que dans nos têtes. Les résultats à l’extérieur ne viendront qu’ensuite. Des millions de gens, même des centaines de millions de gens sont déjà dans ce processus, mais il faudra encore attendre avant que cela ne se voit vraiment.

Et donc on n’est pas dans le registre de l’opinion politique, ni du raisonnement philosophique, ni des croyances religieuses, il s’agit d’aller encore plus loin que la psychologie ; je parle bien plus d’un changement neurologique : changer les connexions neuronales dans notre cerveau.

Il s’agit réellement d’un saut d’évolution qui est indispensable à la survie de notre espèce, et il est aussi important si pas plus important que l’acquisition du langage, ou celle de l’écriture. L’humain est en voie de prendre la responsabilité de la gestion de ses pensées. Et tant qu’il ne l’aura pas fait, il ne sera capable que d’utiliser des solutions du passé qu’il tentera d’aménager avec des technologies actuelles qui ne font qu’emmêler encore un peu plus les nœuds desquels il tente de se dépêtrer.

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Message  yvvan Lun 31 Oct 2016 - 20:59

calispera a écrit:Donc pour moi, tout cela s’éloigne et prend la tangente vers une discussion plus politique que je préfère éviter sur le forum

J'ai quand même un peu l'impression qu'une bonne partie de ce qui suit cette phrase est une discussion politique.
Et ce n'est pas un reproche: la politique, normalement, quand elle est discutée avec de la nuance, de la distance et de la mesure, ça peut être quelque chose de noble. S'intéresser à la vie de la cité et au bien commun, c'est quelque chose de noble.

Sinon (c'est trop long), l'idée qu'il y aurait d'un coté, des moutons qui suivent le mouvement, et d'un autre, des éclairés qui savent...

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Message  calispera Mar 1 Nov 2016 - 18:21

yvvan a écrit:
calispera a écrit:Donc pour moi, tout cela s’éloigne et prend la tangente vers une discussion plus politique que je préfère éviter sur le forum

J'ai quand même un peu l'impression qu'une bonne partie de ce qui suit cette phrase est une discussion politique.
Et ce n'est pas un reproche: la politique, normalement, quand elle est discutée avec de la nuance, de la distance et de la mesure, ça peut être quelque chose de noble. S'intéresser à la vie de la cité et au bien commun, c'est quelque chose de noble.

Je suis d’accord et pas d’accord avec toi. J’avais précisé que j’évitais de parler de « politique des partis ». Sachant tout de même que je frôlais le sujet de près. Mais l’idée n’était pas d’entrer dans le sujet politique, mais de profiter de ce qui se passait dans l’actualité à un niveau politique pour parler de quelque chose qui n’en fait pas tout à fait partie.

J’ai vu depuis encore un débat télé sur le net avec un représentant de quasi chaque parti francophone (belge) autour de la table, et c’est loin d’être constructif. La plupart étaient environ sur la même longueur d’onde, mais personne ne laisse parler l’autre, et finalement il n’y a pas débat, juste des gens sourds et sur la défensive qui s’écharpent. C’est pas que je leur jette la pierre, car vu les propos de certains, ça donnait envie de ruer dans les brancards – mais c’est pour dire que dans ce domaine-là, les dérives sont vite arrivées quand on a des opinions qui s’opposent.

Et si on se met à faire ça sur un forum - donc via le net, par écran interposé, et cachés derrière des pseudonymes - on est sûr de s’empoigner, d’attirer les trolls et les provocateurs, et de ne certainement plus parler du sujet de l’échange.
Vraiment le genre de choses à éviter sur les forums.

Sinon (c'est trop long), l'idée qu'il y aurait d'un coté, des moutons qui suivent le mouvement, et d'un autre, des éclairés qui savent...

Oui, c’est en effet sans doute l’effet que ça donne, et pourtant je ne pense pas que ce soit ainsi. Je parle de tendances. J’imagine que si on avait des données précises, on pourrait tracer une sorte de courbe de  Gauss (la cloche des statistiques), ou plutôt une demi courbe, concernant les populations concernées en mettant sur un axe la tendance mouton, et sur l’autre la conscience des modes de pensée.

En fait, ce n’est pas aussi cartésien que cela. Chacun évolue dans un domaine plus que dans d’autres déjà. Et bien souvent, assez peu au niveau psychologique ou neurologique. En fait, dans mon chef, on est plutôt tous des moutons sans exception, mais certains moutons sont un peu plus chèvres que d’autres;)
C’est étudié déjà en partie en psychologie sociale, ou sociologie. On a parlé des créatifs culturels, et j’ai entendu d’autres dénominations récemment (je n’ai pas retenu le nom). Tout ça reste encore assez flou.

Cependant, l’aspect mouton est très très prégnant tout de même. Et je le dis sans me considérer hors du lot. Nos conditionnements sont vraiment partout. 95 % de nos pensées inconscientes à 30 ans, ça ne nous laisse pas beaucoup de place pour faire des choix éclairés.
Et il ne faut pas croire que ceux qui travaillent sur eux-mêmes aient mis à jour tant de pensées que ça.

En psychologie on parle de l’attitude de « survie ». Tant que les gens font comme le père de Bruce Springsteen (exemple le plus connu ici;) ), à faire ce qu’il faut pour survivre, et pour faire vivre l’entourage, ils n’ont pas trop de choix de vie devant eux. Bruce lui-même reste quand même une énorme exception. Et ça fait plus de trente ans qu’il est en thérapie, et à mes yeux, il n’est pas tellement du genre créatif culturel, même si certains de ses propos montrent qu’il a fait un chemin incroyable pour dire ce qu’il dit, mais ce n’est pas dans tous les domaines.

Dans les classes moyennes on a un peu plus le choix que chez les chômeurs, les minimexés etc. Mais c’est sans compter la télé, les GSM, les pubs, si pas la pression de l’entourage, et énormément d’autres choses ; qui nous dictent en général nos choix. S’écarter des grand-routes de consommateurs, de téléspectateurs, de clients de réseaux sociaux, de conducteurs, etc. par choix, c’est finalement pas si courant que ça.
Et s’écarter de ces grand-routes ne consiste pas encore à changer réellement de l’intérieur, même si c’est un début.
Et en général quand on se met à travailler sur soi, on n’est pas très « éclairé » comme tu dis, mais plutôt plus confus qu’avant, car on découvre le « bazar » (comme dirait Arno) que c’est là-dedans (autant dire que ça pousse à la modestie).

Cela dit, arrêter de s’identifier totalement à son mental, c’est déjà un grand pas : on arrête de croire toutes les bêtises qu’il nous serine en permanence, ou du moins on peut tenter d’y arriver Wink - je grossis le trait bien sûr, mais tout de même, c’est fou ce que ce ronron, ce moteur peut nous harceler avec des conneries qui nous rendent la vie impossible. Et tant qu’on l’ignore on le croit comme si c’était vrai (comme quand Bruce se fait avaler par la dépression ou les crises de panique).

Donc le contraste : moutons – éclairés, ben ça ne me parle pas trop. D’autant plus que quand on fait du chemin dans sa tête, on ne peut le faire que pour soi. C’est un truc qui se fait en solo. On ne peut de toute façon pas changer les autres. Donc les gens qui font ce chemin n’ont pas de pouvoir sur les autres. Mais il est vrai qu’il existe de plus en plus de méthodes efficaces et rapides pour aider à faire ce chemin, et les gens qui dispensent des formations ou thérapies, ou écrivent des bouquins dans ces domaines peuvent être « éclairants ». Il est quasi impossible de transmettre ce genre d’apprentissage. Ce n’est plus de l’ordre de la connaissance, de l’information, de la compréhension intellectuelle. Il s’agit bien plus de pratique et d’engagement personnels.
C’est un peu comme apprendre à écrire : c’est une technique à apprendre, mais une fois qu’on sait manier le stylo et qu’on connaît les mots, ça ne donne pas du tout le contenu de ce qu’on va écrire.

Et en évolution personnelle, je ne pense pas savoir qu’il existe un chemin particulier à suivre, à part la pratique de techniques (dont la méditation – non religieuse – est la plus connue, mais pas forcément la plus efficace de mon point de vue). C’est à chacun de créer le sien, en fonction de sa propre configuration mentale. De la même manière qu’il n’est pas possible de proposer une schéma de configuration routière applicable à tous les paysages et tous les reliefs. Et nos paysages mentaux sont très très loin d’être standards, même s’il existe certaines constances pour certains groupes de gens dans certains domaines. Or il s’agit de milliards de connexions neuronales, et nous n’avons accès à aucun réel interrupteurs Wink.

Et quand je dis que ces gens n’ont pas de pouvoir sur les autres, c’est en même temps pas tout à fait vrai. Certains, s’ils sont allés assez loin, peuvent justement apporter des solutions qui ne sont plus basées sur les raisonnements qui ont créé le problème.

Malheureusement à l’heure actuelle, on n’a pas trop tendance à écouter ces propositions de solution, on s’écharpe dans les débats publics, on s’envoie des bombes, ou encore on prône les pires comportements via les séries, films, publicités, télé-réalités, qui fonctionnent purement comme des modèles. Même si le spectateur se croit complètement immunisé, ses neurones miroirs fonctionnent à fond la caisse, et il s’imprègne des modèles de violence, de harcèlement, de racisme, de misogynie, de mensonge, de manipulation, de provocation, et bien d’autres dérives, qui deviennent de véritables standards dans notre société sans qu’on en soit vraiment conscient. C’est le coup de la grenouille dans la marmite d’eau chaude (cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_la_grenouille)

C’est dans ce cadre que le sursaut de la Wallonie et tout le boulot qui avait été fait en amont, est un véritable séisme positif.

Bon, ben, tout ce qui précède, je l’ai écrit hier à la lecture de ton message.

Mais ça m’a tout de même travaillé cette nuit.

Le concept que la majorité des gens seraient des moutons et qu’il y aurait quelques éclairés, ça fait prétentieux et ça fait surtout peur. Et oui, forcément j’ai à la fois envie de ne pas passer pour une illuminée ou une prétentieuse, mais aussi j’ai envie de rassurer.

Et pourtant il y a un petit peu de vrai dans ta remarque. Un peu de la même manière que la personne qui raconte le récit dans le livre de Aldous Huxley dans « Le meilleur des mondes ».
Quand on parvient à prendre de la distance par rapport aux auto-routes de pensée de notre société et qu’on parvient à prendre de la distance par rapport à nos propres conditionnements, on regarde la société avec un regard un peu ahuri.

D’ailleurs, à ce sujet, si l’idée du livre de Aldous Huxley paressait effrayante jusqu’à il n’y a pas encore si longtemps; à présent, je pense qu’on peut considérer que la réalité a, dans certains domaines, et de manière moins intentionnelle, dépassé  la fiction.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Meilleur_des_mondes

Et en même temps, apprendre à fonctionner différemment dans sa tête, n’est pas plus dangereux que le fait d’avoir un QI élevé, ou d’avoir une formation universitaire poussée, ou d’avoir une compétence ou une expérience professionnelle très développée (comme peuvent l’avoir certains artistes, artisans, hommes de métier, etc.), ou de connaître plusieurs langues, ou d’avoir vécu dans plein de pays différents, …. . De plus il n’y a pas une étiquette, un diplôme, un chiffre pour le définir. C’est un processus, pas un acquis mesurable. C’est un chemin qui ne se termine jamais, et même ceux qui l’on commencé, ne sont en général pas très loin, vu le potentiel que cela représente. De plus, ce n’est pas écrit sur le front des gens, et il est donc très difficile de savoir qui en est où dans ce chemin. D’ailleurs ceux qui ont fait des recherches sur les « créatifs culturels » le font remarquer : ces gens ne se reconnaissent pas entre eux, et il n’existe pratiquement pas de moyens pour qu’ils se reconnaissent et se rassemblent.

Mais plus on avance sur ce chemin, plus le regard change, et plus on devient apte à trouver des solutions différentes  du mode de pensée qui a posé le problème.

Et parfois il s’agit de quelques déclics qui permettent d’y arriver, sans pour autant avoir fait tant de chemin que ça.

Aujourd’hui j’ai encore trouvé un article qui en fait bien la démonstration, c’est à nouveau belgo-belge, mais c’est juste à titre d’exemple :

http://www.rtbf.be/info/societe/detail_refus-de-visa-a-une-famille-syrienne-un-huissier-au-cabinet-francken?id=9445102

C’est à nouveau un cas de citoyens qui parviennent à amener le politique à agir autrement. Ce n’est pas gagné d’avance, mais ce genre de nouvelles est en train de se multiplier ces derniers mois ou dernières années. Et pas qu’en Belgique. La famille qui accueille le réfugié agit selon un mode de fonctionnement qui sort de la logique politique habituelle. On fonctionne à partir du coeur, de l’intuition, viennent ensuite seulement les arguments que leurs avocats vont défendre pour en arriver à ce qu’on envoie un huissier chez le représentant politique qui agit de manière inhumaine. Il n’y a rien de vraiment neuf, cela s’est déjà fait depuis longtemps.
Ce qui est à remarquer c’est que cela se multiplie (dans tous les domaines) et que les médias relaient – ce qui n’était pas le cas dans le passé.

Et ce qui est intéressant, c’est qu’il suffit qu’une personne commence pour que d’autres soient interpellées et se mettent à faire la même chose, et cela peut devenir alors un mouvement.

Et actuellement, des initiatives individuelles innovantes, ou très alternatives, se multiplient vraiment beaucoup. Certaines s’éteignent très vite, d’autres montent en puissance, et notre avenir dépendra de tout ça.

Et pour en revenir à l’idée du mouton; une fois qu’un déclic s’opère chez quelqu’un, si c’est un déclic de type solution (d’un autre type que ce qui a créé le problème), il y a aussi un très fort effet de contagion possible. Quelqu’un qui vit sa vie de manière hypnotique peut être soudain éveillé à la vue de quelque chose de cet ordre qui se passe devant lui. Exactement comme pendant le concert de  Bruce Springsteen, quand le coeur est touché, hop, on se réveille. Nous ne sommes pas des moutons, mais nous agissons comme des moutons tant que nous restons hypnotisés par le fonctionnement infernal de notre société.

Hypnotisés serait donc plus adéquat que mouton. Et il faut être conscient qu’on peut sortir de l’effet hypnotique momentanément et y retourner ensuite, par l’influence du monde ambiant qui nous replonge dans le train train habituel. Tout comme on finit par redescendre de son petit nuage quelques heures ou quelques jours après un concert du Boss.

Pour ceux que le sujet des pensées automatiques et pensées négatives intéresse, j’ai découvert un petit document aujourd’hui qui explique pas mal comment cela fonctionne dans notre cerveau, sans pour autant rentrer dans des théories compliquées. C’est même simplissime à comprendre :
http://www.montrealcbtpsychologist.com/userfiles/373150/file/French/Comment_surmonter_la_pensee_negative.pdf
Cela fait 8 pages

Well, ….oui c’est long, je sais, je ne sais tout simplement pas faire court. Si je résume ça n’aura plus aucun sens. Et puis, ce sujet compte énormément pour moi. Et enfin, tant que l’échange est visité et que ça m’amuse, pourquoi est-ce que je me limiterais Wink

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Message  yvvan Mer 2 Nov 2016 - 20:47

Si je comprends bien ce que je veux nous dire, tu parles d'une recherche personnelle et intérieure en la projetant un enjeu plus social... une quête de sens individuel que tu lies avec une autre collective, ce qui touche forcément plein de monde.

C'est assez frappant de voir à quel point certains vivent en incohérence avec eux même, ils n'aiment pas leur taf mais le font quand même, pas leur conjoint mais restent avec etc... ce déséquilibre là, c'est du toxique concentré, et la prise de conscience est sévère au départ... après, il suffit de s'arranger pour faire ce qu'on aime faire, et avec qui on aime le faire, sur le papier, c'est simple, mais pas forcément la route la plus facile. On ne peut pas offrir grand chose au monde si on n'a pas réglé ça avec soi même. C'est quand même grandement intérieur, personnel et individuel.

D'ailleurs, écouter des gens parler de ce qu'ils aiment faire, c'est généralement intéressant, et ça me semble être une approche opposée des connexions neuronales pour trouver son sens des choses...
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Message  calispera Ven 4 Nov 2016 - 23:40

Bon, j’ai écrit un fleuve, alors je l’ai coupé en quatre rivières, la première étant la plus longue.

yvvan a écrit:Si je comprends bien ce que je veux nous dire, tu parles d'une recherche personnelle et intérieure en la projetant un enjeu plus social... une quête de sens individuel que tu lies avec une autre collective, ce qui touche forcément plein de monde.

En quelque sorte oui. Mais l’expression « recherche personnelle » ne correspond pas vraiment. Pour moi il s’agit plus de comprendre une réalité incontournable.  Je ne crois pas possible de guérir la maladie de notre société ou civilisation en la réformant. Il est nécessaire de bouleverser les mentalités des gens qui la constituent avant de songer à réellement la transformer en profondeur. Car sinon on ne fera qu’une petite réformette qui n’aboutira nulle part, excepté à nous faire disparaître de la carte, ou en tout cas faire disparaître énormément de monde en laissant les survivants dans de très sales draps.

En fait, quand tu dis « recherche personnelle » je comprends une recherche de qui on est, une recherche du sens des choses, de nos désirs etc. Or ce dont je parle est nettement plus terre à terre. En caricatural ça consiste un peu à aller scruter toutes les pensées qui traversent notre mental (et les émotions qui bien souvent accompagnent), à chaque seconde de notre journée. Donc des dizaines de milliers de pensées. Et les remettre en question. Et ce travail là va changer le regard que nous avons sur tout ce qui passe à l’extérieur de nous. Donc, forcément, on va remettre en question notre interprétation de tout ce qui se passe autour de nous. Et on va interagir différemment par rapport à tout ça.

Cela va donc beaucoup plus loin que ce que tu exprimes, sans pourtant partir dans des grandes envolées philosophiques. Même si au bout du compte ça amène à changer le sens de nos vies etc.

Comme cela touche tant de choses au niveau personnel, c’est difficile à expliquer. C’est à la fois hyper complexe ou multiple, et en même temps très simple.

Et je pense qu’il faut être conscient que le monde est à l’image du fonctionnement interne des individus qui le composent. Si les gens évoluent intérieurement, le monde évolue aussi. Le lien est bien plus fondamental qu’on ne l’imagine.

A mon sens dans notre société, devant n’importe quel problème rencontré, et à quelque échelle que ce soit, la tendance est à brûler les étapes tout en ne respectant pas certaines priorités.
On fonce dans les problèmes en tapant dans le tas, en espérant que les nœuds vont se dénouer de la sorte.

Nos solutions sont très souvent à l’image de nos problèmes.

Personne ne songe à apprendre à dénouer des noeuds en fait. Et comme tout le monde continue à tirer sur les ficelles, on n’est pas prêt de dénouer quoi que ce soit. Et on se contente de mettre des pansements un peu partout, à construire des murs contre les invasions de toutes sortes, et pourtant le sang continue à couler, la misère prospère, la souffrance est partout.

Et quand quelqu’un se risque à agir différemment, vu qu’il est seul face à une meute qui tire sur tous les fils, son action n’aboutit que rarement.

Et à mon sens, les nœuds sont dans notre tête : tant qu’on ne part pas apprendre à dénouer des nœuds, on ne sera capable que de tirer sur les bonnes ficelles.

Il y a une autre citation qui symbolise cela assez bien aussi :
« Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d'un clou. » Proverbe africain.

Il serait donc temps d’aller apprendre à manier autre chose que le marteau Wink

C’est une affaire de priorité à mes yeux.

Je vais utiliser une autre image : c’est comme si on tentait d’apprendre à communiquer avec nos partenaires pour résoudre nos problèmes, en omettant d’abord d’apprendre à parler la même langue. On n’est donc pas prêt d’y arriver. Et l’apprentissage de la langue, est en grande partie indépendante de l’interlocuteur concerné par le problème, c’est soi qui doit l’apprendre, et idéalement, lui aussi.

Et l’apprentissage est graduel. Dans un premier temps on remarque de plus en plus à quel point les solutions rencontrées dans nos vies sont inadéquates. Cela ne veut pas encore dire qu’on a trouvé les bonnes solutions. Cela dit, côté solutions, je suis assez confiante. Comme on est 7 milliards, une fois qu’on cherchera dans le bon sens, on aura de  la ressource (et ça on peut déjà le voir dans les médias). Le plus important pour le moment c’est surtout de ne plus être freiné par ceux qui, dans le premier cas de figure, tirent les ficelles anarchiquement plutôt que dénouer les nœuds ; et dans le second cas de figure, sont sourds comme des pots (refusent de parler une langue commune).

Et une fois qu’on se lance, on se rend compte que c’est en effet très complexe, dans le sens que ça touche absolument tous les domaines de notre vie. Pour rester dans la comparaison avec l’apprentissage de la langue : cela requiert d’apprendre plein de vocabulaire, de règles compliquées, de déclinaisons, de conjugaisons, d’exceptions à foison, d’expressions à intégrer.
En plus concret, on va être confronté à découvrir nos « croyances » (tous nos préjugés en quelque sorte), nos blessures émotionnelles anciennes mais non guéries, nos automatismes et habitudes de pensées, nos comportements inadéquats. Il va falloir apprendre à rectifier tout ça, et en tenant compte que tout ça interagit et que nos raisonnements n’ont que très peu d’influence sur tous ces fonctionnements. Et c’est sans compter que le chemin est plein d’embûches : les peurs, les dénis, les résistances à faire ce chemin.

En fait, je ne suis pas en train d’insinuer qu’on devrait tous commencer à faire un travail intérieur. C’est illusoire.  Ce que je pense, c’est que plus il y aura de gens qui en font un (et ils se font de plus en plus nombreux pour le moment), plus ces gens auront une influence sur la mentalité générale. Et je parle d’influence, pas de pouvoir.

Je suis sûre que si on donnait une éducation adéquate à nos enfants, tant à l’école qu’à la maison; les enfants apprendraient à gérer leurs pensées avec une facilité déconcertante. Mais on n’est est absolument pas là du tout, on en est extrêmement loin. N’ayant pas atteint cette capacité en tant qu’adultes, nous sommes dans la totale impossibilité de l’enseigner à des enfants, nous n’en sommes même pas encore à en concevoir la nécessité.

Dès la naissance, l’apprentissage de la pensée se fait totalement sur le tas, en autodidacte d’une certaine manière. Et donc, une fois l’âge adulte, alors que les modes de fonctionnement cérébraux sont déjà bien incrustés dans nos neurones c’est un travail incroyable de commencer à aller mettre de l’ordre dans tout ça. Et c’est sans compter que c’est la pensée qui doit se réparer elle-même ; ce qui n’est pas une mince affaire.

Et, tant qu’on ne l’a pas fait, ben on continue à cafouiller dans tous les sens, tant au titre individuel (quoi que, certains s’en sortent encore assez bien – on n’est vraiment pas égaux devant l’éducation) qu’au niveau mondial, où là, c’est la totale.
Et on cafouille tellement bien, qu’on ne s’en rend même pas compte, et qu’en général on dit que c’est la faute aux autres, ou bien on adore fonctionner avec l’illusion que tout va bien, alors qu’on est en train de sombrer.
Très peu de gens se rendent compte de ça.

Et en fait on se laisse mener par les modes, les courants de pensée, les religions, les grands événements médiatiques, la télé réalité, les réseaux sociaux, et nos addictions, la pub, la consommation, etc. . Notre pensée est alors comme « encadrée » de l’extérieur. Et finalement, en plus de nos conditionnements et habitudes de pensée, il y a de la sorte pas mal de choses qui nous sont insufflées de l’extérieur. C’est sans obligation mais comme c’est là-dedans qu’on baigne, et que c’est plus facile, on prend ce qui nous est proposé. On ne se pose même pas la question la plupart du temps. C’est un peu comme un poisson dans l’eau, il n’est pas conscient qu’il est dans de l’eau, sauf si on l’en sort et qu’il ne sait plus respirer.

Donc, on suit le courant, en participant à toutes les mascarades, et on pense comme les autres, et il est dès lors très difficile de penser autrement. On peut appeler ça des stéréotypes en quelque sorte. La difficulté de se démarquer est non seulement due au fait qu’on n’a pas conscience de tous ces processus et donc qu’on fait cela automatiquement, mais aussi, que lorsqu’on tente de se décaler ne fut-ce que légèrement, on devient moins bien intégré socialement et parfois même marginalisé. La tendance générale sera donc de se conformer.

Et à l’inverse, plus on se décale de tout cela, plus cela devient choquant. Par exemple, à titre personnel, je n’ai plus écouté de radio fm belge depuis des lustres. Excepté quand je suis chez quelqu’un qui écoute la radio, mais c’est rarissime. Et je n’ai pas de télé non plus. Donc la pub, je n’en vois et n’en entends quasi jamais, sevrée en quelque sorte. Et quand j’en entends à la radio : ça me paraît vraiment monstrueux. Je me demande comment on peut accepter d’écouter des radios qui nous flanquent de la pub 3-4 fois par heure, voire plus.

Or, dernièrement, j’ai remis une radio dans ma salle de bain, et donc j’écoute la radio une demie heure par jour. J’ai failli arrêter très vite, tellement la pub et le blabla me tapait sur le système. C’est vraiment ahurissant quand on n’est plus habitué (or jusqu’à il y a 15 ans environ, j’écoutais la radio comme tout le monde, et n’aimais pas la pub, mais ma réaction n’était pas aussi claire et importante).

Et bien, en quelques semaines je commence déjà à m’habituer à la pub dans ma salle de bain, et à ne plus m’en formaliser. Je continue à savoir à quel point elle est stupide, inutile, abrutissante, mais je deviens conditionnée à ne plus la voir (ou l’entendre) en quelque sorte. Et je me rends compte de ce fait (et via plein d’autres faits de ce genre), à quel point nous sommes complètement « abrutis » par ce qui nous entoure et qui nous paraît normal, alors qu’on vit dans un monde qui a complètement perdu la boule. Et donc, quand on est sous cette sorte d’hypnose, et qu’on accepte l’inacceptable par habitude, on n’est plus capable de voir que le sommet de l’iceberg des choses qui vont mal, alors que finalement c’est notre civilisation dans son ensemble qui a complètement déraillé.

Pour en revenir au côté complexe et simple dont je parlais plus haut. Le côté très simple, c’est que : quand on s’arrête de penser (comme par exemple en méditant) ; ou quand on fonctionne avec le coeur et l’intuition, en ne donnant plus la priorité aux pensées ; ou encore quand on arrive à gérer nos émotions et ne plus croire les pensées que ces émotions provoquent : là on a déjà une meilleure base pour avancer. Ce sont donc trois directions possibles pour commencer à apprendre à remarquer et observer comment on pense, sans toutefois vraiment apprendre à penser correctement.

Et, plus simple encore, quand on a le déclic du coeur, alors oui, on agit déjà nettement plus de manière cohérente et sensée (je donne des exemples plus loin dans le message).
A l’inverse, quand on s’obstine à fonctionner uniquement par le raisonnement : via la recherche de l’objectivité, via les références à la science à tout prix, via la logique cartésienne ; et qu’on fait fi de nos sentiments, émotions, intuitions : c’est désastreux.

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Message  calispera Ven 4 Nov 2016 - 23:43

C'est assez frappant de voir à quel point certains vivent en incohérence avec eux même, ils n'aiment pas leur taf mais le font quand même, pas leur conjoint mais restent avec etc... ce déséquilibre là, c'est du toxique concentré, et la prise de conscience est sévère au départ... après, il suffit de s'arranger pour faire ce qu'on aime faire, et avec qui on aime le faire, sur le papier, c'est simple, mais pas forcément la route la plus facile. On ne peut pas offrir grand chose au monde si on n'a pas réglé ça avec soi même. C'est quand même grandement intérieur, personnel et individuel.

Ce n’est déjà pas facile d’avoir la possibilité de faire ce qu’on aime faire, et ça ne suffit pas. Les gens ne vivent jamais à 100 % en cohérence avec eux-mêmes. On a tous nos travers. Et en général on ne tient pas trop à le savoir.
C’est déjà tout un travail de devenir plus cohérent.

Il y a des gens qui, en apparence, aiment leur taf, aiment leur conjoint, leurs enfants, ont une belle passion, et puis un jour, un détail déraille dans cette belle machine huilée, et tout s’effondre (Springsteen l’a vécu). La cohérence n’est pas toujours là où on croit.

Et à nouveau, la cohérence vient quand on arrive à vivre en fonction de son coeur plutôt que en fonction de sa tête. Mettre nos raisonnements en deuxième priorité c’est un truc qui choque dans notre société. Et pourtant, les gens qui suivent leur coeur, ont en général une vie qui se déroule avec beaucoup plus de fluidité, beaucoup moins de problèmes, etc.

Et ce que je dis là fonctionne à toutes les échelles : individuelle, communautaire, citoyenne et mondiale. Les pays dirigés par une majorité de gens de coeur évoluent bien plus vite que les autres. Pas côté technologies, PIB, richesses des citoyens etc. Mais bien plus dans le niveau de bonheur de la majorité, dans la présence de solidarité entre citoyens et de mécanismes de solidarité institutionnels, dans l’attitude face à d’autres pays. Je pense au Bhoutan par exemple qui ne fonctionne pas selon le PIB mais selon un autre critère basé sur le niveau de bonheur de sa population, le BNB – Bonheur National Brut.  Je ne connais pas assez leur fonctionnement, mais c’est très interpellant, et, si j’ai bien compris, c’est un pays qui évolue assez vite pour le moment.
http://www.consoglobe.com/bhoutan-patrie-du-bonheur-national-brut-bnb-cg

Les pays qui sont confrontés à des catastrophes économiques, rebondissent immédiatement par de la solidarité entre les gens. Et directement des tonnes de fonctionnements d’économies parallèles se mettent très vite en place. Car ils passent au mode de fonctionnement basé sur le coeur. On a pu voir ça en Grèce, mais encore bien plus en Argentine il y a quelques années (j’avais vu un documentaire là-dessus, très éclairant).

On l’a vu aussi avec les réfugiés (je n’ai pas trop suivi ce qui se passait en France, mais j’ose présumer que ça se passe partout pareil). L’an dernier des centaines de citoyens se sont magnés en Belgique pour aider à accueillir les réfugiés sans passer par de l’institutionnel. C’était une réaction de coeur et la mobilisation était grande.

On l’a vu également avec les attentats. Moi ce qui m’a frappé après les attentats de Bruxelles, c’est que les gens se parlaient beaucoup plus, entre inconnus, dans les transports en communs. Ca n’a pas duré dans le temps, mais pour moi tout ça c’est le signe que quand on passe dans le coeur, on fonctionne très différemment. Et les catastrophes nous y obligent. Je parlais de « tomber du train » dans un message précédent. Tomber du train ne se fait pas par choix. Mais cela peut être perçu comme une chance quand on arrive à rebondir positivement, sans reprendre le train.

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Message  calispera Ven 4 Nov 2016 - 23:48

D'ailleurs, écouter des gens parler de ce qu'ils aiment faire, c'est généralement intéressant, et ça me semble être une approche opposée des connexions neuronales pour trouver son sens des choses...

C’est vrai que l’expression « connexions neuronales » ce n’est pas très attirant par rapport à l’évolution personnelle. Nous ne sommes pas des machines. Mais il est vrai que tout cela est étudié dans les neurosciences actuellement. Et que les gens qui travaillent sur eux-mêmes, finissent par apprendre à faire fonctionner très différemment leur cerveau. La transformation du cerveau en est donc plus une conséquence qu’un objectif. Mais bien souvent les gens ont la croyance qu’on n’a pas la possibilité de changer à ce point. Et depuis une dizaine d’années, on est en train de découvrir que oui, et bien plus vite qu’on ne l’imagine. On a, d’une certaine manière, le potentiel de nous transformer de chenille en papillon en ce qui concerne l’utilisation de notre cerveau. Mais ce n’est pas si manichéen que ça. J’aurais plutôt tendance à penser qu’on est déjà tous capable de fonctionner comme des papillons par moment, et selon qu’on est plus conscient, qu’on a déjà fait du chemin ou pas, c’est le pourcentage de cette tendance qui va fluctuer. Certains seront dans des modes plus primaires 90 % de leur temps, voire plus, et d’autres parviendront à des modes de fonctionnement plus évolués dans 40, 50, ou plus de leur temps. Et quand des gens fonctionnement de manière plus primitive sont en présence d’autres personnes plus évoluées, ça les aide d’office à fonctionner automatiquement de manière plus évoluée. C’est là-dessus que je suis le plus optimiste. Il y a un effet d’entraînement certain. Et actuellement cela commence à se voir.

En fait, ce qui se passe dans notre société, c’est que les gens qui « tombent du train », sont en général ceux qui vivent une cassure dans leur vie et doivent donc s’en remettre ; que ce soit le chômage, une maladie, un deuil, un divorce, un échec, un accident, un viol, du harcèlement, une catastrophe, une guerre, une addiction, et bien d’autres encore, voire leur combinaison.

S’ils ne se mettent pas à courir pour rattraper le train et remonter dedans (ce qu’une bonne partie fait tout de même), il y a forcément alors un questionnement en profondeur qu’ils sont quasi forcés de faire. Et là ils entament en général un processus de changement, qui peut aller plus ou moins loin selon la personne en fonction de son profil de personnalité, de la taille du problème rencontré, et de l’importance qu’elle lui donne subjectivement. Ces gens vont donc se regarder le nombril pour tenter de s’en sortir. Et là on rejoint la « recherche personnelle » dont tu parlais.

Et quand on se regarde suffisamment le nombril on découvre le monde Wink

Je veux dire par là que quand on commence à changer pour résoudre nos propres problèmes, à un moment, on se sent vraiment concerné par les problèmes des autres, par les problèmes du monde.
Et là, on est au stade où on commence à vraiment changer, car on comprend alors que nos problèmes intérieurs fonctionnent en miroir avec les problèmes du monde extérieur. Et la compréhension des choses et du monde devient alors très différente. Et à ce stade, si on change, cela fait changer les choses autour de nous, presque intrinsèquement je vais dire. C’est là que ça rejoint la citation de Einstein. Une fois qu’on commence à changer nos modes de fonctionnement intérieurs, nos agissement sur l’extérieur commencent à avoir un impact tout différent, de l’ordre de nouvelles solutions qui sont cette fois de réelles solutions, ou en tout cas plus souvent de meilleures solutions, qui ne nous ramènent plus vers le problème sur le long terme.

Et donc, à mes yeux, tant qu’on tente de résoudre les gros problèmes dans notre société, et qu’on n’a pas fait ce travail sur soi, on se leurre, on se trompe de priorité, et donc, on obtient des choses, mais pas grand-chose finalement. Ca peut paraître débile ce que je dis là, mais plus j’avance plus cela me paraît évident. Et je n’ai pas inventé la poudre, je ne fais que répéter finalement ce que d’autres ont dit avant moi, mais disons que comme je l’expérimente à petite dose, ce n’est plus pour moi du perroquanisme ou de la perroquetterie, mais du vécu.

L’exemple le plus visible c’est l’usage du rapport de force. Si on résout la plupart de nos problèmes en utilisant le rapport de force, ben on n’a pas finit d’en baver de nos problèmes. Car il suffit que le rapport de force soit inversé pour une raison ou une autre, ou tout simplement parce qu’on n’a plus la force  d’imposer à l’autre notre solution, et v’la que le problème ressurgit de plus belle. Le rapport de force exige énormément d’énergie, puisqu’il faut garder la pression, le contrôle, la coercition de celui qui l’exerce sur celui qui le subit.

Quand on commence à résoudre les problèmes via d’autres moyens (il n’y a pas à ma connaissance d’auto-routes dans ce domaine), on commence à négocier, à chercher le consensus, à utiliser l’empathie, la non-violence, la médiation, la patience, la créativité, l’intuition, et sans doute plein d’autres choses auxquelles je ne pense pas en ce moment ou que j’ignore… et alors on va vers des solutions tout autres, qui, une fois mises en place, n’exigent absolument plus qu’on maintienne un rapport de force. Le problème est résolu alors pour de bon, et souvent, la relation avec la partie adverse s’est améliorée grâce à la découverte d’une solution qui satisfait tout le monde. C’est ce qui caractérise probablement les couples les plus solides, la capacité à résoudre les problèmes hors du rapport de force et qui fait alors grandir le lien.

Et à un niveau mondial, cela veut dire qu’on peut alors désarmer, laisser tomber les frontières, laisser tomber la compétition, faire chuter en flèche le travail des tribunaux, et sûrement bien d’autres choses du même genre.

Or, si certaines de ces autres solutions sont déjà utilisées actuellement, elle le sont trop rarement et bien trop de choses en sont encore résolues via le rapport de force. Et ce n’est pas l’unique mode de résolution de problème inadéquat, il y en a beaucoup d’autre, mais c’est tout de même celui qui domine.

Je ne sais pas dans quelle mesure tout cela peut faire sens quand on n’est au départ pas du tout concerné par tout mon blabla. Cependant, je vois que tout de même une petite centaine de personnes lisent cet échange. J’ose espérer qu’un dixième de ces personnes est intéressé ou même concerné par le sujet.

calispera

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Message  calispera Ven 4 Nov 2016 - 23:55

J’ai écrit ce qui précède hier (le 3/11) je poursuis aujourd’hui, car je rebondis sur l’actualité.

Voilà une sorte de preuve de ce dont je parle :
http://www.rtbf.be/info/insolites/detail_un-fight-club-grandeur-nature-organise-par-des-jeunes-en-espagne?id=9447251


Je n’ai pas vu le film « Fight club », mais me doute qu’il y a du baston à foison, inscrit dans un scénario fictif, qui sert à présent de modèle pour des jeunes ados qui suivent ce qu’on a tracé pour eux.
Les ados sont bien sûr bien plus vulnérables que les adultes, mais ce serait se leurrer de se croire intouchables en tant qu’adultes. Et c’est même justement le fait de se croire critique et non influençable qui permet de bien mieux se faire influencer. Les modèles publics dans notre société sont de plus en plus lamentables.

Barbara Kingsolver, une romancière américaine à succès, le dit dans l’un de ses livres (autobiographique) à  propos de la télévision, et qui cite elle-même quelqu’un d’autre :

“Personne ne se fait jamais tuer chez moi”, ainsi commence Charlie King dans une de ses chansons, qui continue ensuite par une litanie d’horreurs du même genre : “Personne ne se fait mitrailler, renverser ni poignarder/personne ne prend feu…”

Et à ce sujet, pour mettre des chiffres concrets, je peux ajouter ceci. Selon une recherche qui a été faite dans les années ‘70 à propos de la violence à la télévision :
« L'enfant américain moyen aura été témoin, à 18 ans, de 40 000 meurtres et 200 000 actes violents. »

Actuellement, le nombre a dû décupler, et à cela s’ajoute les aspects de manipulation, mensonge, malhonnêteté, culpabilisation, exhibitionnisme, voyeurisme, provocations, harcèlement,  j’en passe et des meilleurs, qui sont devenus totalement acceptés dans les comportements proposés à la télé, non seulement dans les fictions, mais à présent aussi dans la réalité. La télé réalité ayant permis de franchir le pas entre la fiction et la réalité.

Je ne résiste pas à ajouter quelques citations de Barbara Kingsolver car je les trouve jouissives :

« Les jeunes ne naissent pas avec la conviction que porter le nom d’une marque en lettres énormes sur un tee-shirt est un privilège immense pour lequel ils doivent consentir à payer quatre-vingt dollars. Il faut des années d’instruction minutieuse avant d’en arriver à cette logique-là. »

ou encore :
« Je demande à mes enfants, en principe de vivre sans objets inutiles et grotesques (par exemple des vêtements qui extorquent aux clients le droit de mettre l’étiquette à l’extérieur)…
…c’est un précepte beaucoup plus facile à suivre si l’on n’a pas une grande gueule dans la pièce qui leur propose toutes les dix minutes environ six nouveautés inutiles et grotesques sans lesquelles ils mourront. »

et d’en rajouter :
« Pourquoi certaines personnes ou nations, y compris la nôtre, persistent-elles à célébrer la violence comme une expression de désapprobation honorable?

Nos enfants grandissent dans un pays dont les hommes les plus importants, les plus influents - depuis les présidents jusqu’aux héros de film les plus sympa - résolvent les problèmes en tuant des gens. Tuer est à la fois rapide, efficace, et qui plus est viril.

Il est donc hautement prévisible que des garçons qui cherchent désespérément à être admirés et influents se tournent vers les armes et les bombes.

La croyance populaire nous enseigne que les nazis, les Marines américains, Terminator et la police de New York tuent pour des motifs différents. Mais, comme tous les parents le savent bien, les enfants sont très doués pour ignorer ou au contraire percer à jour les subtilités que nous inventons. Voilà sans doute ce qu’ils en retiennent : le crime est un instrument valeureux de châtiment et de pouvoir. »

« Nous avons appris à nos enfants, de mille façons différentes, parfois en brandissant les drapeaux du patriotisme, parfois avec des rires enregistrés en fond sonore, que le méchant mérite la mort. Mais nous oublions trop facilement un élément essentiel de cette formule : le “méchant” est défini par l’agresseur. N’importe lequel de nos enfants peut devenir un jour, dans l’esprit de quelqu’un le méchant à abattre. »

et elle ne s’arrête pas en si bon chemin ::
« Aucune bombe n’a jamais fabriqué ce qui pourrait exterminer la haine.

La vengeance ne soustrait aucun chiffre à l’équation du meurtre; elle ne fait qu’en ajouter. »

et pour terminer :

« Je dis que, quand l’ours de quatre cents kilos arrive tout au bout de la branche la plus haute, quelque chose va craquer. »

Pas encore dans l’overdose ? …..

Pour en revenir au fight club, cet article donne une info qui peut-être le début de quelque chose d’assez effroyable.
C’est une mauvaise nouvelle en soi. Cela  pourrait s’avérer pire encore si on comprend qu’en en publiant l’info, on donne forcément l’idée à d’autres qui ne vont pas hésiter à franchir le pas eux aussi. Et en même temps, cela peut être par-dessous une bonne nouvelle, car on montre de manière plus explicite via un mass média, l’influence réelle que peuvent avoir les mass média sur la jeunesse, donc sur les futurs adultes. Nous avons été éduqués dans des mentalités similaires. Et même si la télé et le cinéma ont moins eu d’occasions dans le passé de nous laver du cerveau de la sorte, il ne faut pas croire que nous n’aurions rien intégré des modèles de violences actuels ou passé. Et c’est bien de cela qu’il faut prendre la mesure. Ce que nous sommes capables de percevoir pour les autres, vaut pour nous aussi.

Plus souvent il y aura de telles nouvelles (où l’on mentionne que cela n’est pas acceptable), plus cela donne des clés de compréhension que nous vivons dans un monde où nous avons tellement bien intégré (de manière inconsciente) les vices, que nous les acceptons implicitement et même que nous allons parfois soutenir ceux qui les utilisent et même jusqu’à les utiliser nous-mêmes, en toute bonne conscience.

Et à un certain moment, nous sommes bien forcé de comprendre que quand nous pestons contre ce qui ne va pas, nous devons bien admettre que nous avons notre propre responsabilité dans ce quelque chose qui ne va pas, et que si nous voulons que ça change, nous avons intérêt à modifier notre part dans ce brouhaha.

Et lorsque la majorité joue à qui sera le plus con, on a tout de même intérêt à sortir du jeu Wink

Et je réinsiste, je ne dis pas ceci en regardant les choses ou les gens de haut, je fais partie du lot comme tout le monde en fait partie. Des parties de cons et des fight clubs, il y en a partout et tout le temps et à toutes les échelles. Personne n’est épargné. Mais nous sommes tous en droit d’aller chercher d’autres types de jeux, et surtout d’arrêter d’aller assister et supporter les plus cons Wink Et c’est à chacun de trouver à quoi cela correspond pour lui.

A mon propre niveau en tout cas, les concerts de Bruce Springsteen par exemple, font partie des autres types de jeux, mais il se peut que d’autres gens qui ont fait un autre chemin que le mien, les jugent comme des parties de cons.

Bon, à ce stade, à chaque fois que je relis, je trouve encore des trucs que j’ai écrits avec lesquels je ne me sens pas tout à fait en accord (pas assez bien exprimé, sujet à malentendu, maladroits, etc.) et aussi j’arrête pas de rajouter des paragraphes. Alors, je vais tenter pour cette fois de ne pas relire, et prendre le risque de poster, sinon je vais doubler encore la longueur d’ici demain, et je finirai par décider de ne plus rien envoyer tellement ce sera devenu long et imbuvable.

calispera

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Message  calispera Ven 11 Nov 2016 - 23:53

Me voilà de retour, avec Trump dans les baskets, en prime Wink

Ces jours-ci, l’élection américaine m’a tout de même pas mal fait réfléchir.

Car je la trouve être une très belle illustration de la citation de Einstein.
(Rappelez-vous : « La manière de penser qui a généré un problème ne pourra jamais le résoudre »)

Le système électoral très imparfait qui amène à n’avoir que deux candidats (tout comme en France d’ailleurs), a mené cette fois à devoir choisir, comme certains commentateurs l’ont faire remarquer de manière caricaturale, entre « la peste et le choléra ».

Hillary, pour de trop nombreux Américains, représente ce qui a toujours été fait : establishment, élite, trop d’accointances avec les leaders du pouvoir économique, (avec en prime beaucoup de raideur , et absolument aucun charisme). Et les gens n’en veulent plus, même une grande partie de ceux qui ont voté pour elle.

Et l’alternative à Hillary : la solution « nouvelle » pour ne plus faire comme on a fait par le passé, et c’est donc ce qu’ont choisi tous ceux qui voulaient le changement ; la solution c’est donc Trump, qui est pourtant lui même carrément issu de ce club de gens du pouvoir économique et qui n’a même jamais rien connu d’autre, et est donc complètement novice en politique ; mais qui surtout, a parfaitement démontré qu’il est un : menteur, manipulateur, provocateur, raciste, sexiste, sadique même (voir les vidéos de son émission de téléréalité), avec un égo surdimensionné au point de probablement consterner tous les psychiatres de la planète.

On a donc là, la parfaite solution à l’image du problème - une société où le mensonge, la manipulation, la provocation, le racisme, le sexisme, sont devenus des valeurs, si pas honorables, tout à fait courantes et acceptées, voire protégées. Ca vaut tout autant pour l’Europe. Et les médias en sont les principaux vecteurs actuellement, en particulier la télé et les réseaux sociaux.

Remarque : personnellement je pense tout de même que Hillary Clinton était mille fois préférable à Trump, et même que la plupart des présidents qui l’ont précédée ; car elle est bûcheuse, a déjà fait ses preuves mieux que quiconque, au niveau international de surcroît, elle connaît parfaitement ses dossiers, et elle  a déjà expérimenté la présidence de très près au côté de son mari, et elle aurait poursuivi ce qu’à commencé Obama. Lors de la présidence de Clinton (Bill), j’avais vu des vidéos d’elle dans sa jeunesse, et c’était quelqu’un de très combatif, avec des idées bien moins conservatrices que ce qu’on dit d’elle à présent. Il doit bien en rester quelque chose.
Cependant je reste abasourdie que la possibilité existe que des époux ou membres d’une même famille puissent avoir la possibilité de se succéder à la maison blanche. Ils sont plus de 300 millions et ils réussissent à ne réserver la maison blanche que pour une toute petite clique ; on est bien loin de la démocratie.

Cette élection prouve probablement que c’est en dehors de la politique qu’il faut aller chercher les changements à venir. Et, lorsqu’ils se matérialiseront, les politiques suivront forcément. Et l’élection de Trump pourrait être une bonne claque qui stimulerait à réagir et faire rebondir tous ceux de bonne volonté pour démarrer dans ce sens. (Ou alors il faudra attendre pire avant que cela n’advienne.)

Cette élection met également en exergue l’implacable pouvoir des médias et des sondages.

D’une part, l’incapacité des sondages à faire du bon boulot.  Et par contre leur capacité à fausser les élections, car les gens en tiennent compte pour aller ou pas voter ; et comme les sondages se trompent, on a la mauvaise personne qui obtient le poste (je caricature, car on n’en aura jamais réellement la preuve, mais il est difficile de ne pas y songer).

Et d’autre part, l’influence des médias devenue gigantesque sur la population ; alors que pourtant, les journalistes ne sont pas élus, et que le quidam choisit rarement consciemment ses sources d’information. Il suit le courant (on est habitué à une chaîne, à un journal et on ne se pose pas trop de question), on garde celle qu’on a toujours connu en général, et on ne diversifie pas ses sources. Et souvent même, on se pense assez critique pour déceler la moindre manipulation, alors que justement, parce qu’ on fait un peu confiance au média qu’on visite ; on est plus sujet à la manipulation. Or celle-ci consiste justement, par définition, à ne pas être décelée. Et donc, on se fait berner de bonne grâce. En plus, la plupart du temps quand des journalistes nous donnent de l’information qui nous manipule, ils n’en ont que rarement l’intention. Ils sont eux mêmes bernés, aveuglés ou trop stressés à faire le buzz et à répondre aux critères d’audimat qui exigent d’être les premiers à donner l’info, quitte à ce qu’elle soit fausse, déformée, etc.

Cette élection prouve également à quel point ce à quoi on s’oppose se maintient (what you resist persists). C’est d’ailleurs sur cela-même que toute la campagne de Trump a été basée, avec brio d’ailleurs.
Une partie du discours de Trump donnait un  message direct qui touchait son public à fond, et l’autre partie était de la provoc pure, qui ne heurtait pas particulièrement son public, mais qui par contre était destinée à heurter le plus possible ses opposants, sachant que ceux-ci allaient en faire leurs choux gras, et c’est cela même qui a créé toute la place qu’il a eue dans les médias et qui a permis qu’il soit élu.
C’est le principe utilisé par tous les populistes. Et les médias foncent dans le panneau en permanence, faisant indirectement eux-mêmes la publicité de ces gens, en croyant leur retirer toute crédibilité.
Le père Le Pen était arrivé au deuxième tour il y a quelques années exactement dans le même contexte, et sa fille risque de reproduire le scénario, et si les médias continuent comme ils l’ont toujours fait, cela peut lui donner de grandes chances de passer au deuxième tour.

Plus les médias tentent de contrer l’influence de quelqu’un qu’ils n’aiment pas, plus cette personne gagne du crédit dans une partie de la population. Cela a d’ailleurs été dit plus récemment aussi à propos des terroristes, et certains médias ont eu le courage de choisir de ne plus révéler leur identité.
Et à ma connaissance, les médias ignorent en grande partie leur propre rôle dans ce jeu de dupes. Et s’ils ne l’ignorent pas, ils ne sont pas encore assez mûrs que pour en tirer les bonnes leçons.
Et surtout, ils sont tellement aveuglés par la course à l’audimat, qu’ils hésitent rarement à retransmettre ce que les gens regardent volontiers, mais qu’ils ne recherchent pourtant pas. Car l’audimat ne mesure pas ce qui intéresse les gens, l’audimat mesure ce qu’ils regardent ; et ce n’est pas du tout la même chose. L’audimat mesure en fait bien plus la curiosité impulsive, la passivité, ou les comportements de facilité, plutôt que le réel intérêt des gens.

Donc si on résume et qu’on caricature un peu : les médias, en cherchant à faire de l’argent et donc à faire de l’audimat, choisissent de montrer les provocations de Trump, et c’est lui qui gagne les élections. (C’était en fait, à qui montrerait le plus rapidement, ou le plus grand nombre, de conneries qu’avait dit Trump.)

Je sais bien que ce n’est pas aussi simple que ça. Mais c’est tout de même une partie du problème, et elle n’est pas négligeable. Et le pire dans tout ça, c’est que les journalistes n’en ont absolument pas conscience, sinon ils arrêteraient ce cinéma.

Bref, on n’est pas encore sorti du problème, et on n’est même très loin d’avoir compris que la solution est bien loin ailleurs.

Cependant la situation inextricable actuelle force à faire des remises en question. Soit des étincelles de solution vont apparaître dans les mois à venir. Soit c’est qu’on n’est pas encore tombé assez bas.
Quand on touche le fond, on ne peut que rebondir et remonter.

Malheureusement, tant qu’on ne se réveille pas, des millions de gens meurent, souffrent, tirent le diable par la queue, alors que nous disposons de tout ce qu’il faut sur terre en biens, en moyens et en intelligence pour que cela ne se produise pas.

*********************

Ce qui précède, a été écrit le 9 novembre.

Aujourd’hui, ma réflexion va plus loin.

L’idée que Trump ait été élu surtout parce qu’il manipule, provoque, ment, etc. me paraît vraiment de plus en plus réelle.

Plus on focalise sur la manipulation, les mensonges, la malhonnêteté, et tous les travers, nombreux, qu’on lui reproche ; plus, soi-même (que l’on soit celui qui lit ou écrit sur le sujet) on reste attaché à ces valeurs. Pas qu’on les prône, ou qu’on les prenne comme modèle, mais elles restent nos références puisque toute notre attention leur est dédiée. D’une certaine manière, quel que soit le cas de figure : en se positionnant comme source de ces valeurs, en se positionnant comme victime de ces valeurs, ou encore comme opposant à ces valeurs ; cela restent les valeurs à partir desquelles nous fondons nos préoccupations (notre cerveau reste baigné de pensées liées à ces valeurs : que nous les approuvions ou non ; et cela conditionne le reste de nos pensées à aller dans le même sens). Et cela nous rend incapable de regarder dans une autre direction.

Or, si la solution se trouve hors du problème, garder le nez sur le type de pensées qui sont liées au problème, nous rend aveugle à la voir.
Les vraies solutions, durables sont ailleurs : là où l’attention est portée sur les valeurs inverses à celles précédemment citées, à savoir : la générosité, l’empathie, le respect, la solidarité, l’intégrité, l’authenticité, l’honnêteté, etc.
Connaître le problème est une chose (nécessaire) ; rester focalisé sur le problème ou sur l’état d’esprit qui y est attaché en est une autre, qui a pour conséquence de creuser le problème un peu plus.
Et c’est un mirage que nous avons tous, que de vouloir tenter à creuser toujours davantage le problème afin de trouver la solution : cela fait grossir le problème, on s’incruste même dedans.

Si on élargit le cadre : imaginez l’effet dévastateur que représentent les JT avec toutes les nouvelles négatives qui nous sont déversées, une demie heure durant, chaque jour, et à des milliards de gens, et qui représentent des vecteurs (valeurs) de violence, de compétition, de mort, de guerre, de crimes, et de tout ce qui ne va pas bien (les bonnes nouvelles ne font pas 10 % de l’actualité). Idem dans toutes les séries et films proposés au cinéma et en télé. Idem dans les sujets de la plupart des romans : voilà la direction que nous donnons à nos pensées pendant nos temps de loisir.

Je parle vraiment du mode de pensée. Quand notre cerveau est occupé ou préoccupé par toutes les valeurs négatives citées ci-dessus : qu’on y adhère ou pas, nos pensées baignent là-dedans, et la réalité s’aligne à cela, car nos lunettes sont celles des valeurs négatives.

Rappelez-vous, lors des attentats de janvier 2015, tout le monde était « Charlie ». Ce qui signifie que tout le monde s’identifiait aux victimes et au fait de s’opposer à Daesch. Et cela a continué lors de chaque attentat qui a suivi : le Bataclan, Bruxelles, Nice.

Cependant, il y a eu des glissements petit à petit dans les réactions. Et, en ce qui me concerne (j’habite Bruxelles), après les attentats du 22/3 à Bruxelles, j’ai remarqué un élan de solidarité. Les gens n’étaient plus revanchards. Certaines victimes directes qui ont réussi à témoigner publiquement peu après les événements, parlaient même carrément d’amour. Tout le contraire de la violence et de la haine que véhicule l’EI et qu’ils venaient de côtoyer. Cela s’est très certainement vu en France aussi.

Et là, je pense qu’on est dans ce que je tente d’expliquer : c’est-à-dire dans un état d’esprit qui crée les solutions. Et cela fait tâche d’huile. Et, dans le cadre des élections aux USA, c’est ce qui pourrait  mener à voter différemment, c’est-à-dire pour d’autres que des Trump (et des Hillary). Et dans le cadre des attentats en Europe, c’est ce qui mène à changer le terreau social où Daesch a proliféré.

Et ce n’est pas du bisounourisme. Ceux qui sont frappés de plein fouet (qui sont éjectés du train) n’en ont que faire du bisounourisme. Ils sont atteints profondément dans leurs tripes. Et si certains d’entre eux sont capables de parler d’amour, ce n’est certainement pas par romantisme naïf. C’est parce que, en touchant le fond, ils deviennent capables de retourner la médaille, d’extirper du pire le meilleur, de prendre conscience que nous sommes tous à double facette, et contenons tous de la peur et de l’empathie, de la haine et de la compassion. Et qu’à un moment, plutôt que de se laisser porter par les événements, de se replier sur soi, ou encore de réagir en miroir face à eux ;il faut choisir autre chose et renouer avec le meilleur de qui nous sommes.

Tout ceci, c’est en fait fondamentalement ce que prônent les religions, que ce soit le christianisme, l’islam, le bouddhisme, le judaïsme, le jaïnisme et sans doute la plupart des autres, y compris les chamanismes.

Pour ma part, j’ai en gros abandonné ma religion après mes 25-30 ans. Je ne suis pas devenue athée, mais je ne supporte plus les dogmes, la doctrine, et le fait de croire aveuglément en obéissant naïvement à des ordres humains qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’origine de la religion.

Par contre, c’est l’expérience, le vécu, qui m’aident à développer exactement les mêmes valeurs. Pratiquer cela n’est dès lors plus du tout quelque chose qu’on fait en décollant du plancher des vaches, avec un air inspiré, et des étoiles dans les yeux. Mais c’est quelque chose de très terre à terre, bien enraciné dans le réel, et qui part de la souffrance et non de la croyance à des choses extérieures à soi.

Et, je le répète, je ne tiens à convaincre personne. Je ne propose même pas de s’y essayer. C’est un chemin qu’on fait en solo, et qui doit partir de soi.

Par contre, si je m’exprime c’est parce que j’ai confiance dans le fait que je ne dis pas des conneries, et j’ai la ferme conviction que cela peut parler à certains qui entrevoient toutes ces notions, ou les vivent même de plein fouet. On a tout simplement intérêt à en parler.

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Message  calispera Mer 30 Nov 2016 - 13:14

Z’en avez pas marre ? Wink

Personne ne répond, mais tout de même plus de 450 personnes sont venues prendre le pouls de l’échange les jours qui ont suivi mon dernier message.

Ca me met en confiance et me fait douter. 450, c’est qu’il doit bien y en avoir au moins (?) 10 % qui lisent par intérêt, et ça me donne envie de continuer. Et en même temps, personne ne réagit aux derniers messages, et donc je ne sais pas trop ce que ça veut dire.

Mais, je vous avoue que l’actualité, et ce que je vois en continu ailleurs n’arrête pas de me donner des idées en rapport avec le sujet que j’ai créé sur le forum. Je poursuis donc dans ma lancée.

Tout d’abord, ces dernières semaines, surtout après l’élection de Trump et les commentaires qui s’en sont suivis, je suis frappée par la transformation rapide dans les modes de communication publique.
A priori, ce n’est pas nouveau, ça s’est installé insidieusement, mais à mes yeux, cela devient de plus en plus visible et rapide.

Je me rends compte qu’à ce stade c'est en fait devenu une épidémie, et cela ne semble pas prêt de s'arrêter. Bashing, manipulation, provocation, recherche du buzz, harcèlement sont devenus contagieux. A quelque échelle que ce soit. Dès que quelqu’un commence, il y a surenchère. Cela travaille sur nos émotions, et donc forcément il y a emballement du processus. Chacun veut avoir son mot à dire, et même, avoir le dernier mot.

Et à force d'en voir partout, plus personne quasi ne s'en offusque, et beaucoup en souffrent. Dans le passé, les médias (télé en premier) se sont permis (pour l'audimat) de laisser tomber certaines barrières. Le public a emboîté le pas sur le net et principalement sur les réseaux sociaux. Derrière un écran, et parfois dans l'anonymat, quasi tout devient permis. Et quand on est dans ce registre on est totalement inconscient des réelles conséquences de ce que l'on fait.

En fait, on est tous un peu concerné par le phénomène. Nous devenons même tous (ou presque?) un chouia manipulateur, basher, provocateurs, à nos heures, ou voyons notre entourage le devenir.
Et la société n’est pas à même de gérer cela. On se contente de faire valoir la liberté d’expression. On regarde, indifférent, impuissant, ou collaborant. Et les victimes n’ont pas trop de recours car il n’y a pas de séquelles ou dommages visibles.
Quand bien même quelqu’un tenterait de venir à leur secours, il devient presque automatiquement la cible lui aussi.
Jusqu’à présent nous n’avons pas de solution à cela, sauf des mauvaises solutions, celles qui viennent elles-mêmes du problème, et qui donc ne résolvent rien ou si peu, ou si temporairement.
Et je n’ose imaginer ce qui se passe derrière les portes closes quand on voit ce qui se fait déjà en public...

Depuis le Brexit et l’élection de Trump, les réseaux sociaux sont en particulier montrés du doigt. C’est même amusant de voir que les journalistes les pointent du doigt - comme si toutes les dérives y étaient nées - apparemment inconscients que les réseaux sociaux ne sont que la caricature non professionnelle de ce qui se fait dans les médias professionnels (mass médias) dont le journalisme est l’un des principaux piliers. Et dans ce domaine cela a incroyablement dérivé ces dernières années. (Ce n’est pas une attaque contre les journalistes à proprement parler, car eux (la majorité d’entre eux en tout cas) font ce qu’ils peuvent dans les conditions qui sont les leurs, et sont sans doute souvent, au moins en partie, inconscients des phénomènes sociaux dont ils sont les acteurs.)

En réalité , la concurrence entre le net et les mass medias qui jouent leur survie, crée également un emballement. Car pour garder leur visibilité, les médias doivent tenter d’aller plus vite ou du moins, aussi vite que le net. C’est donc la course au buzz, on ne vérifie pas, on publie pour ainsi dire quasi avant même d’avoir lu. Les hoaxs dans les médias se rencontrent de plus en plus.

Je l’ai déjà dit précédemment au sujet de Trump : si les journalistes ne s’étaient pas acharnés sur lui, les gens n’auraient sans doute pas emboîté le pas (what you resist persists). Cela dit, on commence à parler à présent dans nos journaux d’une réelle orchestration qui viendrait de Russie, est-ce un buzz/hoax de plus, une information qui va être avérée et développée dans les prochains mois…. ?

Pour en revenir à la télé, les premières véritables dérives sont apparues avec l’arrivée de la téléréalité, dans les années ‘90s ou début des années 2000.

Au début, la majorité des gens critiquaient la télé réalité. Mais comme ça rapportait tout de même (les gens regardent même ce qu’ils critiquent), elle s’est généralisée et est même devenue une référence.

Les belles réussites dans ces émissions ne sont tout de même que le sommet de l’iceberg de tout ce qu’il y a autour et que les caméras omniprésentes ont montré à tout le monde. Exhibitionnisme, voyeurisme, sadisme, manipulation, harcèlement, provocation, sont la marque de fabrique de tout ce qui est téléréalité.

Et actuellement les réseaux sociaux, forums, blogs, imitent tout cela à grande échelle mais de manière quasi non encadrée.

Et ces 20 dernières années ont vu poindre : le net, puis les GSM, puis la téléréalité, et plus récemment les réseaux sociaux.
Et avec la prolifération des modes de communication actuels, cela est en train de devenir un super n’importe quoi. Et  ce n’est sans doute que le début.

Je ne suis pas en train de critiquer l’existence des nouvelles technologies, je suis en train de parler de notre manifeste incapacité à les utiliser à grande échelle de manière responsable et constructive. Et cela pose forcément la question de savoir si c’est vraiment une bonne idée de continuer dans la fuite en avant de nouvelles technologies, coûte que coûte, pour soi-disant améliorer notre confort, notre bonheur, la communication….

Les dérives actuelles se sont installées suffisamment doucement jusqu’à présent, ça a fonctionné comme la grenouille dans la marmite. Tout le monde regarde, accepte, voire participe ou stimule ce qui se passe. Le jeunesse actuelle a été éduquée dedans et n’a pour ainsi dire pas connu autre chose.

L’accélération actuelle du phénomène pourrait tout de même réveiller du monde.

Les commentaires dans les mass médias commencent à le montrer. Des gens se posent des questions, de plus en plus. Des gens en souffrent, de plus en plus. Des gens se réveillent, de plus en plus. Mais malgré tout la majorité reste dans une fuite en avant.

En fait, explicitement, notre société (occidentale) continue à prôner des valeurs élevées : droits de l’homme, liberté, égalité, fraternité, etc. Mais implicitement, on est en train de complètement virer de bord.

Les comportements actuels dans la société sont de plus en plus violents. Les valeurs anciennes deviennent dénaturées, telles que :  la liberté d’expression à l’extrême, le plaisir facile, les profits monstrueux avec en corollaire le consumérisme et tous les comportements pervers déjà cités : exhibitionnisme, voyeurisme, sadisme, harcèlement, provocation, manipulation, mensonge, malhonnêteté, fraude, etc.

De plus en plus, il y a deux combats qui se jouent en parallèle. D’une part la solidarité, la justice, les droits humains, la défense des minorités, de la femme, des holebis, des étrangers, etc. Mais ouvrez les postes de télé, et c’est tout de même à 90 % du temps le contraire que vous y verrez. La compétition (sports et jeux), le consumérisme (publicité  et star système), la violence trash (thriller, policiers, guerres, science fiction), la perversité (dans certains émissions de divertissement et dans la téléréalité, ainsi que les séries à intrigues) ; et la totale dans les info (même si on les condamne dans ce cadre-là, c’est tout de même de cela qu’on parle).

Une part des autres émissions de parole vont souvent amener de la morale haut de gamme (certains documentaires, reportages, débats, etc.), et en parallèle on nous déverse en continu tout le contraire.

Toutes les heures que l’on passe devant la télé, on baigne donc dans ce monde-là (idem pour la majorité des films au cinéma et la majorité des romans et BD, et pire encore dans les jeux vidéos).

D’une certaine manière, c’est comme si la télé était un professeur qui nous dicte d’une part et à faible dose, la théorie (le haut de gamme moral) et nous proposait d’autre part et à très forte dose, la pratique (la part la plus sombre de l’humain dans tous ses états).
Tacitement, c’est donc bien la part négative qui est prônée au vu de sa proportion, même si le discours officiel s’en défend.

Et on s’étonne ensuite que les gens s’identifient et agissent en fonction de la part « pratique » proposée.
N’oublions pas l’effet des neurones miroir. Même si nous ne nous identifions pas à ce que nous voyons sur l’écran, il y a un travail qui se fait dans notre cerveau : tout ce à quoi nous sommes amenés à assister, le cerveau s’en imprègne, et apprend inconsciemment à imiter cela ; de la même manière que quand vous voyez quelqu’un bailler, vous vous mettez à bailler sans avoir pu choisir ou non de subir cet effet. Imaginez dès lors l’effet des milliers de tueries que l’on se coltine sur le petit écran.

Notre modèle moral apparent ou affiché sera basé sur des valeurs élevées, alors que dans la pratique nos valeurs sont bien moins reluisantes. Et forcément, comme tout cela se passe au compte gouttes, comme tout cela est intégré de façon conditionnée et inconsciente et que tout le monde ou presque regarde la télévision (98 % de la population), personne n’est en mesure de dénoncer quoi que ce soit. Même si je suis presque sûre qu’au moins la moitié des gens comprennent de quoi je parle, ne fut-ce qu’en partie.

Or, quand on baigne dans des pensées et des préoccupations négatives on est incapable de pouvoir nourrir autre chose, même si on tente de le faire. On est parfois même incapable d’imaginer que quelque chose d’autre existe.

Alors, cela peut vous paraître assez paradoxal de ma part de parler encore et encore de problèmes, alors que dans le sujet de l’échange je prône des solutions d’un autre ordre que les problèmes.

Je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord que moi-même je ne suis pas constamment du côté des nouvelles solutions, je navigue d’un côté à l’autre. Le glissement de la problématique vers les solutions est quelque chose qui se fait sur le long terme et pas de manière linéaire.

Je sais en tout cas que se noyer dans le problème ou le creuser ne consiste pas à le résoudre. Je tente donc de rester attentive à chercher ce qui se cache derrière les problèmes plutôt qu’en rester à parler des problèmes eux-mêmes.

D’autre part, je pense qu’il est possible de mieux comprendre le besoin de trouver de nouveaux types de solutions, en décrivant le type de failles de raisonnement qui se trouvent à la base des problèmes.

Et puis aussi, le fait de dénoncer certains problèmes consiste parfois en la solution. Car, beaucoup de problèmes  sont liés à des raisonnements implicites, des conditionnements. Mettre ces raisonnements et conditionnements en lumière force d’office alors d’en changer car une fois explicites, nos consciences ne peuvent plus les accepter.
Dès lors, toute information mettant des facettes implicites d’un problème en lumière peut être vecteur de solution.

Il ne s’agit donc pas de chercher à remuer les pensées négatives, à être critique ou réactionnaire. Il s’agit bien plus de devenir conscient que ce que nous considérons comme des bienfaits ou solutions,  ne sont en réalité encore que des sources du même problème.

De plus, ce dont je parle ici, c’est d’un cadre très large (média et réseaux sociaux principalement) dans lequel s’inscrivent énormément de problèmes, de négativité et de violence. Et avant de chercher à résoudre les problèmes qui y sont inscrits, mieux vaut savoir d’abord dans quoi baignent nos pensées au quotidien. Il serait illusoire de penser que l’on peut résoudre les problèmes, la négativité et la violence si on ne change rien au cadre d’abord.

Cependant, malgré que j’argumente beaucoup, je suis de plus en plus consciente que, à un autre niveau, à partir du moment où notre mental est manipulé par toutes sortes de sources extérieures, ainsi que par nos conditionnements et addictions, seul le coeur peut nous ramener en quelque sorte, à la raison. Et ça c’est un niveau de compréhension qui sort de la logique cartésienne, et dès lors les arguments ont très peu de pouvoir pour y mener. C’est l’expérience qui y mène.

******************
Ah ben voilà,  je viens d’apprendre l’existence des vidéos de Nicole Ferroni (je n’avais encore jamais entendu parler d’elle), et je découvre celle-ci : génial clin d’oeil pour cet échange :


J’aime bien pour plusieurs raisons, la plus évidente c’est l’idée du jeu othello. Mais juste avant, quand elle parle de la puissance de Trump, liée à son audience ; et qu’elle envisage que quelqu’un pourrait influencer Trump, plutôt qu’atteindre une audience supérieure à Trump : cette idée-là contient beaucoup de choses. Les solutions ne viennent pas forcément de là où on croit. Et il n’est pas nécessaire d’avoir un grand pouvoir pour les mettre en œuvre.
C’est aussi un peu la théorie du papillon qui, par un mouvement d’ailes, serait capable de provoquer un ouragan à l’autre bout de la planète.

Le saut d’évolution qui serait nécessaire ne viendra ni des politiques, ni des médias, ni des technologies, ni du pouvoir de l’argent, il ne pourra venir que de chacun des petits pions que nous sommes.
***********************

Il y a un petit conte qui exprime assez bien la responsabilité que nous avons concernant le type de pensée que l’on nourrit ou pas :

Nourrir le loup 

Un vieil Indien Cherokee racontait la vie à ses petits-enfants...
Il leur dit : " Je ressens un grand tourment.
Dans mon âme se joue présentement une grande bataille.
Deux loups se confrontent.
Un des loups est méchant: il "est" la peur, la colère, l'envie, la peine,
les regrets, l'avidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité,
les ressentiments, l'infériorité, le mensonge, la competition, l'orgueil.
L'autre est bon: il "est" la joie, la paix, l'amour, l'espoir, le partage,
la générosité, la vérité, la compassion, la confiance.
La même bataille se joue présentement en vous,
en chacun de nous, en fait.
Silencieux, les enfants réfléchissaient... Puis l'un d'eux dit :
" Grand-papa, lequel des loups va gagner " ?
Le vieux Cherokee répondit simplement :
" Celui que tu nourris".

calispera

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