Re: Vos concerts à venir (et vos impressions)

bucheron Mar 29 Mar 2016 - 20:49

taker5962 a écrit:Ce soir, Francis Cabrel au Zénith de Lille....
Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Un peu peur que ce soit mou (et ce le fera sans doute) mais je tenais à le voir une fois.....

22h49, c'est bon, je ne pas pas interférer avec ta soirée.
Boire beaucop de café avant :-)
Vu le talent de compositeur du gars, aller le voir en concert n'est sans doute pas la plus mauvaise idée qui soit. Oui, ça se tente.
Je n'aime pas les formules définitive mais je pense ne jamais retourner le voir. Normalement un concert ça fait un truc, les notes, l'épiderme... bah là rien du tout. Ah si, interprétation nickel, zicos nickel, tout parfait bien propre comme sur les disques. D'ailleurs a bien y réfléchir ça se trouve c'était un play-back !
Je me suis fait chier comme jamais, je suis passé au travers. Incroyable tant j'ai d'admiration pour son travail. Mais rien de rien.

taker5962 Mer 30 Mar 2016 - 6:57

Petit retour sur hier.
Premièrement, salle pleine à craquer, 5 000 personnes, pour le premier des deux soirs à Lille (complet également pour la seconde date). Public très âgé, ça m'avait beaucoup moins choqué à Thiefaine par exemple. Soit, pas un problème en soi.
4ème rang, dans la rangée du milieu, j'ai pu amener mon matos pour enregistrer.

Alors comme Bucheron, j'ai beaucoup d'admiration pour son travail en général. Même si In Extremis parait mou, les morceaux passent l'étape du live correctement. Par contre, c'est sur les classiques que ça craint un peu. Encore et encore à l'acoustique, pareil pour la Dame de Haute Savoie, une version revisitée de la Corrida... à l'accordéon en guise d'intro... Alors sur certains classiques ce n'est pas choquant du tout (C'est écrit, Je t'aimais je t'aime et je t'aimerai, Petite Marie)... Mais parfois, choquant, et un peu désolant.

Sans compter un public d'abrutis fini, 4 gros c*ns qui hurlaient à la mort chaque refrain au début du show, heureusement que la sécurité a fait en sorte qui se taisent. Couplé à ça, un son vraiment épouvantable (visiblement une constante au Zénith de Lille) : très faible, un écho désagréable...

Un peu mitigé pour le moment. Heureux d'avoir pu le voir une fois, tant je l'ai écouté. Mais sans doute la dernière fois. Sinon, qu'il précise la prochaine fois sur l'affiche que c'est une tournée acoustique =D (je n'ai jamais aussi PEU entendu un batteur...)

CC Rider Mer 30 Mar 2016 - 7:37

La rumeur dit qu'il se réserve car on lui a proposé de remplacer Brian Johnson pour les quelques dates d'ACDC a venir.
Pour l'instant il se tâte le Francis Suspect

taker5962 Mer 30 Mar 2016 - 7:56

j'ai toujours dit que encore et encore en version hard se prêtait bien à des pogos survoltés...

CC Rider Dim 3 Avr 2016 - 8:54

Concert magnifique hier soir à la Philarmonie
1h30 très haut perchée. après deux titres de "chauffe", petits soucis et d'accordage de son puis demande de baisse de l'éclairage (trop de reflets dur les guitares d'apres Verlaine) Une fois que sa chambre a été bien rangée, le décollage a été merveilleux.
En pleine forme et très inspiré, le guitariste New Yorkais a donné, avec cette délicatesse qui caractérise son jeux et sa présence. Le groupe joue dense et serré.
"Marquee Moon" en entier, puis une impro sublime d'une quinzaine de minutes en rappel ou s'entrechoquait les rythmes, les breaks et les fulgurances sonores.
Très intense et plutôt émouvant tout ça.

L'expo sur le Velvet est très intéressante et vaut carrément la visite.
Beaucoup de documents très éclairants sur la du brève carrière de ce groupe et de ses membres.

Michel Dim 3 Avr 2016 - 9:27

Un autre son de cloche !

Pas facile de confronter la réalité avec la légende. Je me souviens d’un superbe concert de Television à l’Olympia en 1977, et d’un autre très brouillon en 2004 au Bataclan.
Ce soir le groupe doit jouer son album culte "Marquee Moon" avec sa formation quasi originelle seul Jimmy Rip remplace Richard Lloyd à la deuxième guitare.
Le son est plutôt mauvais (un comble pour la salle) et Verlaine a du mal à accorder sa guitare, il passe d’ailleurs de longs instants à se réaccorder entre chaque morceau ce qui casse la dynamique du show.
Et globalement c’est assez décevant, Verlaine a le charisme d’une huître, l’interprétation des morceaux est souvent approximative et il chante faux. Puis il se plaint des éclairages rouges trop violents ( !)
L’idée était peut-être de renouer avec l’esprit des clubs de NYC des seventies, le Max’s ou le CBGB ou encore l’esprit garage band, dans ce cas c’est réussi.
Dommage car les chansons sont très mélodiques, mais excepté une belle version du titre "Marquee Moon" on reste sur notre faim.
Le pire est le rappel, relativement long, comparé à la durée du show d’une heure quinze, qui est une ennuyeuse improvisation où Verlaine se perd complètement, c’est presque du mauvais Grateful Dead, un comble pour un ex-groupe new-wave.

L’impression d’avoir écouté un concert d’un groupe amateur qui faisait une pâle copie de l’original.

CC Rider Dim 3 Avr 2016 - 10:02

Le fait que Verlaine chante de manière fragile et qu'il soit d'une discrétion presque maladive sur scène, c'est pas nouveau.
Je me souviens d'un Olympia ou il accompagnait Patti Smith u il fallait des yeux de lynx pour l'apercevoir assis sur son ampli sans un coin de la scène.

Pour le reste c'est une question d'appréciation Smile

La première fois que j'assiste a un concert ou un album est annoncé comme étant joué en entier.
C'est forcément peu spontané dans les enchaînements, c'est sur, et laisse moyen la place à l'impro
Perso, passé les deux premiers titres avant et entre lesquels ils se sont accordé (a l'ancienne:)) j'ai trouvé le concert très intense, y compris cette impro sur laquelle j'ai trouvé Tom Verlaine loin d'être à la rue.
Mais le spécialiste des guitar héros c'est plutôt toi.
Moi ca je me fait pas trop Kiffer, je préfère les jeux plus "fragiles" et celui de ce type, me touche beaucoup. C'est même l'âme de ce groupe je trouve, bien avant les compos ou la perfection supposée d'une interprétation.
Sinon je vais voir Toto Smile

)

Michel Dim 3 Avr 2016 - 10:30

Comme quoi le ressenti peut être différent.

Tom Verlaine n'a rien d'un guitar hero , mais il n'est pas utile d'en être un pour faire une improvisation inspirée ce qui pour moi n' a pas été le cas .
On avait l'impression que le groupe répétait.

Le fait de jouer un album dans son entier ne me gêne pas spécialement, mais j'ai trouvé que l'interprétation était très moyenne. Deux solutions dans cet exercice, soit on colle à l'original soit on réarrange les morceaux. Là on était à mi chemin.
J'ajoute que le second guitariste avait un jeu original mais parfois pas vraiment en accord avec le style du groupe.

Par exemple au Bataclan en 2004, malgré les problèmes techniques (ce qui semble quand même récurrent chez eux), l'interprétation était plus intense, les solos plus brûlants, et l'émotion plus forte alors qu'hier on avait l'impression d'une prestation sur commande.

Michel Lun 4 Avr 2016 - 16:01

Retour à la Philharmonie de Paris, pour le concert de John Cal qui affiche complet
Beaucoup de monde sur scène et un va et vient impressionnant avec le Gallois fou au centre, des lumières sombres, et des light-shows inspirés de la Factory…
Il démarre, après avoir exhibé une banane, avec une version glaçante de "I m waiting for the "man" secondé par un quatuor de violons. On sent la pluie sur le trottoir de Lexington Avenue, le camé qui cherche le dealer avec ses 25$ en poche, comme une version musicale de Last Exit to Brooklyn d’Hubert Selby Jr.
Puis les Libertines entrent en scène pour une version un peu confuse d’ "European Son" suivi de "Lady Godivas Operation" avec Saul Williams, les yeux bandés (ben oui) assez moyen.
Mark Lanegan va casser la baraque avec un super "All tomorrows parties", puis John empoigne sur violon et c’est "Venus in Fur" grandiose. Les âmes mortes et les ombres des disparus planent dans cette ambiance lugubre.
Premier petit français Etienne Daho, dans un costume de marin, chante "I'll be your mirror", sa voix est quasi inaudible masquée par le son du groupe, Un peu loupé, une voix féminine serait mieux passée ;
Et Cale nous fait "The Gift", scandé comme un discours de candidat à la primaire, un peu long, mais connaissant Cale, on pouvait se douter qu’il jouerait ce morceau un peu chiant.
"There she goes again" ensuite avec Animal Collective dans une version électro qui ne restera pas, contrairement à"Sunday Morning" chanté par John Cale.
Retour des Libertines pour un "White Light White Heat" encore déjanté, un peu bancal, comme sur le disque. A noter que tous les titres ont été réorchestrés, que les musiciens sont nombreux sur scène, pourtant l’ensemble des morceaux sonne très Velvet, avec cet aspect, noir, morbide, souligné par les lumières sombres.
Comme on pouvait s’en douter Lou Doillon joue les Nico brune et chante « Femme Fatale ».
Elle a la bonne idée de ne pas chercher à imiter la voix claire de Nico mais nous en donne une version rauque et plutôt réussie.
Encore un superbe morceau avec Mark Lanegan, " Black Angel death song" et le violon qui crisse de John Cale.
"Run Run Run" avec les Libertines bien fait, suvi de "Heroin" avec Saul Williams. Pas facile de jouer cette chanson tant Lou Reed en a fait son hymne, mais l’interprétation est originale.
Et en final "Sister Ray" avec tout le monde sur scène, qui dure, dure, dure, avec le son qui monte, monte, monte à la limite de l’explosion sonore avant la fin qui survient comme une délivrance.
Dans ce genre d’évènement la succession des invités n’est pas évidente, mais John Cale ne perd pas son temps à les présenter.
Une mention à Mark Lanegan, impérial dans ses morceaux, les Libertines ont été parfois dans le rouge, Daho a montré ses limites vocales, Lou Doillon a su s’adapter à la situation et puis bien sûr John Cale, en chef d’orchestre, fidèle à lui-même qui démontre si besoin que Lou Reed n’était pas le seul créateur du Velvet.

On ne remercie pas la caméra au long bras télescopique qui est passée sans arrêt dans notre champ de vision.

CC Rider Mar 5 Avr 2016 - 8:41

Très bon concert de Feu! Chatterton hier soir au Trianon.
Le dernier d'une série de concerts mensuels commencés en janvier dans cette salle.
Le dernier des 4 donc.
C'est super réjouissant de voir ce groupe évoluer.
Timides et un peu gauche malgré une force évidente et un souffle positif (un genre de vent dans le dos) en début d'année, les dates dans cette salle et ailleurs les ont fait grandir joliment sur scène.
Aujourd'hui c'est beaucoup plus maitrisé. leurs titres sont pour certains retravaillés pour le format live et plus convaincants encore que sur l'album.
J'adore le chanteur, son côté Mouloudji, tailleur Egyptien ou tout simplement chanteur oriental top classe.
Un côté "classique" qui détonne et pourtant si cohérent avec ce que propose le groupe musicalement.
Il est toujours dans son monde et plane sur l'univers si particulier de ces jeunes gens, entre chanson "classique" et dance floor frénétique, en fusion avec un public lui aussi grandissant.

J'y retournerais si l'occasion se présente.
J'ai appris qu'ils seraient sur le parvis de l'Hotel de Ville cet été sur la scène de Fnac Indétendances qui se déroulera sur un we à partir du 13 Juillet.

Ca pourrait être une chouette soirée pour ceux qui seront sur Paris à ce moment là pour le défilé des anciens combattants du NJ et qui ont prévu de rester un WE par exemple? Smile

CC Rider Mar 5 Avr 2016 - 13:16

Petite chronique complète des festivités New Yorkaises de ce we à la vilette

En marge de l'expo Velvet Underground, deux concerts confrontaient ce week-end le rock à sa mémoire. Television a rejoué sans chaleur son classique “Marquee Moon”, et John Cale, entouré d'invités, ranimé les débuts de son ancien groupe. Bilan mitigé.

Le rock est entré dans l'Histoire et la Culture en fracturant la porte de derrière et en se fichant de leurs majuscules. Maintenant qu'il est âgé d'une soixantaine respectable, on lui offre un fauteuil ici, une expo là, des livres à la tonne, des médailles du mérite et des commémorations. Les musées s'ouvrent à son pas titubant mais digne et ce ne sont pas toujours des tombeaux. En marge de la « New York Extravaganza », célébrant le Velvet Underground un demi-siècle après, le week-end était ponctué de deux concerts dont l'intitulé seul faisait bouillonner la mémoire collective rock, étendue maintenant à trois générations.
Television joue Marquee Moon, ce n'est pas tout à fait la révolution. Suivant la mode récente et la pente fatale d'une créativité en berne, Tom Verlaine s'est résolu à faire de son grand classique une rente. Sorti en février 1977, cet album noir aux guitares ciselées fut affilié au mouvement punk (un autocollant orné d'une épingle à nourrice estampait le pressage français !), tout en se démarquant de sa brutalité primitive – morceaux longs, structures et riffs empruntés au jazz, lyrisme lapidaire…

Combien d’anciens combattants dans la foule ?

Quelques mois après, Television présentait son ovni (refusé par un grand label car pas assez « terrestre ») sur la scène de l'Olympia de Paris. Faute de déchirer leurs tee-shirts, Verlaine et ses acolytes faisaient saigner les tympans en jouant très, très fort. La moitié du public était aux anges et l'autre furieuse. Combien de ces anciens combattants se mêlaient à la foule venue quêter un morceau d'histoire du rock la Cité de la musique ? Et qu'allait donner le Television 2016 en prime de la simple exécution de son chef-d'œuvre en une petite heure chrono ?
Television joue Marquee Moon à la Philharmonie de Paris.
Après un prologue instrumental, manière d'enrober la chose qui ne s'est heureusement pas reproduite à chaque pause entre deux titres, les accords de See no evil déclenchent la machine à remonter le temps. Le tempo est poussif, la section rythmique – Fred Smith à la basse, Billy Ficca à la batterie – émoussée par les ans. Les voix manquent de souffle, mais Tom Verlaine ne s'est jamais prétendu chanteur – plutôt un guitariste qui chante. Et du côté des guitares, le son est intact.
Seul le comparse a changé : Richard Lloyd a définitivement coupé les ponts avec le groupe qui lui valut son heure de gloire, et Jimmy Rip, second couteau fidèle de Verlaine, l'a remplacé depuis sept ans. Même si son style est un peu plus rond et coulant, Rip n'a aucune peine à faire le job : la musique de Television est tirée au cordeau, son leader se ménageant parfois une marge d'improvisation.

Du bleu plutôt que du rouge, et tamisé si possible

Tom Verlaine n'étant pas le plus communicatif des performers, on ne s'attendait pas à le voir exprimer l'émotion des retrouvailles. De fait, il se contente de présenter les musiciens, d'esquisser quelques sourires et d'interpeller l'éclairagiste parce qu'il veut du bleu plutôt que du rouge, et tamisé si possible. Au public est laissée la charge de manifester quelque effusion. De là à s'embraser… Alors, il y a, dans un ordre différent de celui de l'album – ô, fantaisie ! – des éclats d'abolition du temps, et des soufflés qui retombent, aussi.
La guitare, dans les mains de Verlaine, reste un des plus fascinants instruments qui soient : elle fait le violon, l'orgue ou la flûte, et rend le synthétiseur inutile. On guette le génial chant d'oiseau suraigu qui cascade à la fin de Marquee Moon (le morceau), il ne vient qu'étouffé. Les solos de Torn curtain et de Prove it sont renversants, celui de Venus, bizarrement escamoté, renvoie le pur joyau de l'album à une plus banale ballade néo-Byrds.
Tant que les doigts du guitariste échapperont à l'arthrite, on entendra se dispenser la magie de ce curieux Pierrot qui rêvera sans doute encore de Mars quand les derniers punks auront fini de s'égosiller. Il serait bon que soit aussi un jour ravivé tout ce qu'il a fait de bien en solo – même si la matière est dispersée sur pas mal d'albums inégaux. Ranimer la flamme du monument Marquee Moon est un tour de force qui a son revers : il y manque l'énergie de l'instant, celle qui avait porté presque malgré lui Television, groupe sans pareil à la descendance hasardeuse.

Le feu sacré ne se commande pas toujours

Impressionné par ses références jazz (John Coltrane, Albert Ayler…) on oubliait parfois ce que le style de Verlaine devait à la flamboyance de Neil Young (ou John Cipollina), à la rigueur plus sobre de Richard Thompson. Un classique du rock n'accouche pas forcément de standards. En bonus au programme, un Persia dévidant ses arabesques plus cérébrales que sensuelles, fut étiré à vingt minutes. Cela donnait à l'ensemble une durée plus conforme (contractuelle ?), mais rappelait aussi que le feu sacré ne se commande pas toujours.
Au menu du dimanche, le très fameux album à la banane du Velvet Underground, décongelé en public, mesdames et messieurs, par John Cale en personne. Le Gallois de New York devait forcément s'y coller : à part Maureen Tucker, plus ou moins ostracisée depuis l'aveu de ses penchants pour le Tea Party, et fuyant de toute façon les mondanités, il est le dernier survivant de la bande, roc ultime et dépositaire du mythe.
Ça fera sourire ceux qui ont suivi vaillamment ses pérégrinations post-Velvet, sublimes ou erratiques, à coups d'albums ignorés, de concerts dans des trous à rats avec un groupe recruté la veille. En 1968, John Cale a fui le Velvet autant qu'il en a été viré par Lou Reed. Plus tard, quand son meilleur ennemi semblait accaparer la légende d'un groupe enfin reconnu dans toute sa splendeur obscure, Cale a dû s'agacer. Maintenant que l'autre n'est plus, on lui remet le machin entre les pattes, à toi de jouer, vieux.

Entre tentation académique et goût du sabotage

Il faudrait pouvoir se mettre à la place de John Cale devant ce travail de commande – mission impossible. Partagé entre la tentation académique qui ne l'a jamais vraiment lâché, et ce goût du sabotage qui n'a cessé de dessiner les contours brisés d'une étrange carrière. C'est un type capable de recréer les fastes de son chef-d'œuvre (néo-classique) Paris 1919 avec un orchestre symphonique à la Salle Pleyel. Puis de réenregistrer son autre chef-d'œuvre (autistique) Music for a new society, lesté d'effets électroniques pesants.
Face à un public dont peut-être une moitié le voit pour la première fois sur scène, il a l'air d'être sur la crête entre ces deux démarches. On est dans la grande salle de la Philharmonie, que diable. On manipule un déchet nucléaire irradiant, le premier Velvet, devenu fétiche culturel. Mais ça reste du rock, bordel. De l'espèce sale et disssonnante, mélodieuse par défaut, séduisante sans souci de plaire, excitante par sa morgue et ses excès.
Le traitement infligé à Waiting for the man laisse présager une soirée morose. Traité au choc électro deux ans et quelque après sa mort, Lou Reed a dû faire un triple salto dans sa tombe. Sur plusieurs morceaux, John Cale prend le parti de rayer pratiquement les guitares qui signaient le son d'époque, au profit d'un nappage synthétique, de déflagrations percussives ou robotiques. Rage ou audace, on ne sait. Ça ne marche pas trop, sauf curieusement sur les titres qui portent le plus évidemment sa marque : Venus in furs, All tomorrow's parties (plutôt bien chanté par Mark Lanegan), et surtout Lady Godiva's operation, du deuxième album. Car la banane seule ne suffisant pas, White Light / White Heat sera joué aussi presque en totalité.

Farandole d’invités et zonzon de fête foraine

John Cale est au milieu d'une scène écrasée par le permanent magma lumineux d'un écran géant diffusant des images flashantes. Devant lui, un petit arsenal de claviers et ordis. Comme d'habitude, il n'en fait jamais trop pour réchauffer l'atmosphère. Autour, un groupe de base pour l'assise rock, et la farandole des invités. Là, c'est un peu la loterie. Sur ordre du patron (?) les deux garçons d'Animal Collective changent There she goes again en zonzon de fête foraine.
Débarquant tels les acteurs éméchés d'une pièce de Beckett qui se jouerait à côté, les Libertines Carl Barât (solide, ennuyeux) et Pete Doherty (débraillé, à peine audible) sont autorisés à molester European Son. Ils reviendront deux fois, et juste quand on se dit : oh non, pas encore eux, Carl et Pete ne sont pas loin de fiche enfin le feu à la salle avec un Run run run très garage-rock.

Saul Williams est arrivé tel le sauveur désinhibé qu'on n'attendait pas.

Il était temps : tour à tour guindée et bancale, testant l'acoustique impeccable du lieu à coup de saturations variées, la cérémonie semblait dans l'incapacité de prendre corps. Puis, saisissant contraste avec les apparitions timides d'Etienne Daho (I'll be your mirror) et Lou Doillon (Femme fatale), tous deux visiblement minés par le trac, Saul Williams est arrivé tel le sauveur désinhibé qu'on n'attendait pas, faire de Heroin un morceau de bravoure naturellement attendu au tournant, mais inespéré à ce degré d'intensité.
Dire que le revenant du slam a donné l'un des rares grands moments de la soirée, c'est aussi ramener l'événement annoncé à sa simple dimension : un programme déroulé, avec à sa tête un maître d'œuvre en manque d'une complicité réelle avec sa troupe (jamais été son point fort) et d'idées fortes pour actualiser le son d'un groupe dont l'estimation complète a pris des décennies.

Karaoké géant, entre ferveur et dérision

La séance finale de karaoké géant sur Sister Ray, avec tout le monde sur la scène éclairée de violet, brassait un perturbant mélange de ferveur et de dérision. Désormais perdu au milieu, comme voulant se laisser dépasser enfin par un événement qu'il n'a jamais pu vraiment contrôler, John Cale est à la fois secoué dans la transe et figé dans une posture. Derrière lui, les ectoplasmes de Lou Reed, d'Andy Warhol, de Nico, ont cessé d'onduler sur l'écran. Il est seul maître à bord et il préférerait ne pas.

Le rock'n'roll ne sera jamais une musique classique, dont le répertoire se perpétue avec un bonheur égal au gré des réinterprétations. On ne le commémorera jamais sans la terrible impression d'un manque. Alors John Cale, pratiquement muet toute la soirée, prend le micro et de sa voix tonnante lance à la foule un message inattendu : « Paris don't forget Paris don't forget Paris don't forget Paris… tout ira bien tant que vous garderez le cœur ouvert… » Mais Paris, satisfait du rituel, quittait déjà la place.

mathis Mar 5 Avr 2016 - 19:28

taker5962 a écrit:Petit retour sur hier.
Premièrement, salle pleine à craquer, 5 000 personnes, pour le premier des deux soirs à Lille (complet également pour la seconde date). Public très âgé, ça m'avait beaucoup moins choqué à Thiefaine par exemple. Soit, pas un problème en soi.
4ème rang, dans la rangée du milieu, j'ai pu amener mon matos pour enregistrer.

Alors comme Bucheron, j'ai beaucoup d'admiration pour son travail en général. Même si In Extremis parait mou, les morceaux passent l'étape du live correctement. Par contre, c'est sur les classiques que ça craint un peu. Encore et encore à l'acoustique, pareil pour la Dame de Haute Savoie, une version revisitée de la Corrida... à l'accordéon en guise d'intro... Alors sur certains classiques ce n'est pas choquant du tout (C'est écrit, Je t'aimais je t'aime et je t'aimerai, Petite Marie)... Mais parfois, choquant, et un peu désolant.

Sans compter un public d'abrutis fini, 4 gros c*ns qui hurlaient à la mort chaque refrain au début du show, heureusement que la sécurité a fait en sorte qui se taisent. Couplé à ça, un son vraiment épouvantable (visiblement une constante au Zénith de Lille) : très faible, un écho désagréable...

Un peu mitigé pour le moment. Heureux d'avoir pu le voir une fois, tant je l'ai écouté. Mais sans doute la dernière fois. Sinon, qu'il précise la prochaine fois sur l'affiche que c'est une tournée acoustique =D (je n'ai jamais aussi PEU entendu un batteur...)

je l'ai vu en 2006 ou 2007 sur une précédente tournée, et je m'étais fait les mêmes réflexions : qu'est ce que c'est mollasson en live le père Cabrel ! je m'étais terriblement ennuyé. Le principe du concert acoustique me semble permanent chez lui, de fait.

peter pan Mar 5 Avr 2016 - 22:19

http://gconcertcesoir.com/2016/04/04/at-the-drive-in-au-trianon-le-29-mars-2016-2/

peter pan Mer 6 Avr 2016 - 9:40

http://gconcertcesoir.com/2016/04/06/louise-attaque-lille-aeronef-22-mars-2016/

#nicola# Jeu 7 Avr 2016 - 13:44

CC Rider a écrit:

J'y retournerais si l'occasion se présente.
J'ai appris qu'ils seraient sur le parvis de l'Hotel de Ville cet été sur la scène de Fnac Indétendances qui se déroulera sur un we à partir du 13 Juillet.

Ca pourrait être une chouette soirée pour ceux qui seront sur Paris à ce moment là pour le défilé des anciens combattants du NJ et qui ont prévu de rester un WE par exemple?

Cool pour le festival Fnac, parce que les vidéos que tu as posté m'ont donné envie d'en écouter plus. J'y serais.

#nicola# Ven 8 Avr 2016 - 7:39

Petite info : samedi 16, Joseph Arthur et deux autres groupes passent au Trianon (Paris) pour le Disquaire Day. Les places (gratuites) sont à récupérer chez les disquaires partenaires.
Son concert l'an dernier avec Mike Mills (rem) avait été vraiment cool. La je crois qu'il tourne en solo mais je suis pas sur sur.

taker5962 Lun 11 Avr 2016 - 7:21

DeWolff hier à La Péniche de Lille.
PowerTrio néérlandais, les jeunes loups nous ont bottés les fesses en mode violent. J'ai fait des centaines de concerts, mais alors LA ! Quelle claque bon sang ! Fort de 5 albums, les bonhommes nous ont sorti un set psyché/rock/prog de 2h (pour 12 morceaux, sans temps morts !). Quelle claque. Ils sont en tournée en France cette semaine, foncez !!!

11/4 : Paris, 12/4 Nantes, 13/4 Niort, 14/4 Roche sur Yon, 15/4 Biarritz, 16/4 Bordeaux

Sinon quelques festivals, dont le 4 Juin à St Omer (62) avec les Sticky Boys... J'y serai car on est TOUS devenus addict hier !

La claque musicale de l'année, voilà, c'est fait !

CC Rider Lun 11 Avr 2016 - 9:33

taker5962 a écrit:DeWolff hier à La Péniche de Lille.
PowerTrio néérlandais, les jeunes loups nous ont bottés les fesses en mode violent. J'ai fait des centaines de concerts, mais alors LA ! Quelle claque bon sang ! Fort de 5 albums, les bonhommes nous ont sorti un set psyché/rock/prog de 2h (pour 12 morceaux, sans temps morts !). Quelle claque. Ils sont en tournée en France cette semaine, foncez !!!

11/4 : Paris, 12/4 Nantes, 13/4 Niort, 14/4 Roche sur Yon, 15/4 Biarritz, 16/4 Bordeaux

Sinon quelques festivals, dont le 4 Juin à St Omer (62) avec les Sticky Boys... J'y serai car on est TOUS devenus addict hier !

La claque musicale de l'année, voilà, c'est fait !

noté, merci!

Vos concerts à venir (et vos impressions) - Page 32 3641590030

taker5962 Lun 11 Avr 2016 - 10:09

j'ai enregistré le concert, si certains sont intéressés...
le son est excellent (hormis la voix sous-mixé ... mais très peu de chant dans ce concert ... surtout de la musique de furieux !)
Ce sera sur Dime ce soir ou demain...
lien wetransfer si vous préférez...

peter pan Mar 12 Avr 2016 - 16:27

https://gconcertcesoir.com/2016/04/11/les-wampas-a-soissons-le-1er-avril-2016/

CC Rider Mer 13 Avr 2016 - 15:17

Vos concerts à venir (et vos impressions) - Page 32 00000010

reservé

solo Sam 16 Avr 2016 - 12:21

Les Dixie Chicks ce soir au Lotto Arena d'Anvers

Very Happy

peter pan Mer 20 Avr 2016 - 11:53

https://gconcertcesoir.com/2016/04/20/television-plays-marquee-moon-a-la-philarmonie-de-paris-le-2-avril-2016/

devil59620 Ven 22 Avr 2016 - 22:01

Ben Poole MJC Espace Athena St Saulve c'était ce soir et c'était vachement bien Smile

Vos concerts à venir (et vos impressions) - Page 32 6737801280014510953516471973815051678831627125898n

devil59620 Sam 23 Avr 2016 - 11:37

Une nouvelle belle soirée hier avec le jeune mais non moins talentueux Ben Poole...
On pense un peu à Jonny Lang ou Kenny Wayne Shepherd....lui, nous a déclaré son amour pour Gary Moore hier...
...trois musiciens l'accompagnent, Craig Bacon à la batterie, Mat Beable à la basse et Stevie Watts aux claviers...
un style blues, blues rock aux sonorités assez modernes, teinté de soul de la par la voix de l'intéressé...
un set qui fait la part belle aux titres du dernier album, "Time has come" avec notamment le superbe "Time might never come", morceau que j'ai le plus apprécié, "Lying to me" ou "Longing for a woman"...
....très belle version de "Have You Ever Loved A Woman" avec une intro guitare solo de plusieurs minutes de Ben Pool, affichant ses talents de "guitar hero" et montrant également une belle complicité avec le claviériste quand celui-ci enchaine son solo sur le morceau....
Le set fini par deux titres acoustiques "As the crow flies" pour le 1er puis un instrumental lorgnant vers des sonorités hispanisantes...
Les musiciens reviennent à nouveau sur scène...il démarre le dernier titre "Hanging in the balance" acoustique, pour le finir électrique après une pause pour remercier chaleureusement l'assemblée...

Un jeune talent à suivre de près pour ceux qui aime Jonny Lang, Bonamassa ou Kenny Wayne Shepherd...

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