Bruce dans la série " Les Seventies " de Tom Hanks

Après The Eighties (sept volets diffusés par CNN au printemps dernier) et en attendant The Nineties, la chaîne Histoire nous replonge dans les années 1970 aux Etats-Unis. La série documentaire décennale coproduite par Tom Hanks se distingue par sa profusion d'archives et vise à l'exhaustivité, ce qui est évidemment une gageure sur une durée aussi courte.

Si l'impression de survol et l'absence d'une véritable ligne directrice posent problème avec certaines thématiques (comme le terrorisme la semaine dernière), elles sont moins gênantes quand le sujet est plus léger. C'est le cas ici, et le montage aussi speedé qu'une chanson des Ramones sied bien au récit d'une période — abordée à travers un prisme anglo-saxon plutôt que strictement américain — particulièrement riche et éclatée sur le plan musical.

Au début des seventies, avec les morts de Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison, et la séparation des Beatles, le rock abandonne son insouciance et entre dans l'âge adulte. C'est la grande époque des singers-songwriters introspectifs — dont des figures féminines essentielles comme Joni Mitchell ou Carole King —, des « supergroupes » richissimes installés en Californie (Fleetwood Mac), mais aussi le règne de la Motown et les débuts de Bruce Springsteen, puis la fièvre du disco, du punk, de la new wave...

Pour évoquer cette effervescence, pas de superstars, mais quand même de sacrées pointures comme Nancy Wilson, Questlove, J.D. Souther, Smokey Robinson, Steven Van Zandt ou Giorgio Moroder. Dont on aurait évidemment aimé qu'ils puissent développer un peu plus leurs propos. — Vincent Arquillière