La première impression

....c'est en écoutant il y a quelques jours le cd de Miles Kane éminnement recommandé par ici ces derniers mois, et en lisant par ci par là dans "pile poil" les avis de certains sur la nécessaire "maturation" de leur goût que m'est venu cette idée :

Quelle est la valeur de notre première impression à la première écoute d'un nouveau disque ?

Certains préfèrent écouter plusieurs fois pour découvrir à leur rythme, pour comprendre les intentions de l'artiste, pour appréhender progressivement.
D'autres se font une impression immédiate qui reste la tendance dominante après.
D'autres encore, ne réecouteront jamais un disque s'ils ne le "ressentent" pas la première fois.

La question est de savoir comment on "pratique", mais c'est peut-être (surtout) l'occasion de citer les disques qui nous ont fait une "première impression" tonitruante, et qui sont restés des classiques.
La sensation de découvrir de l'or.

...mais cela peut aussi être l'occasion d'évoquer les albums qui nous ont semblé superbes ,et qui se sont essouflés à la 3é ecoute....vous faites comme vous voulez !!!

Ca depend juste de l'humeur, de l'attente, du style musical...et du skeud

Aucune religion.
Tu parles du Miles Kane? Je l'ai pris en pleine tronche immédiatement à sa sortie et l'ai écouté en boucle et en ai parlé penda,nt une semaine chaque jours.
car les compos sont juste fulgurantes et que c'était mon réveil matin et la suite de la journée.

Le Wilco me prendra plus de temps parce qu'il y a plus de subtilités dans les arrangements et que je refuse à priori d'être déçu.
Et puis ce serait prétentieux de ne pas tenir compte de mon humeur du moment qui n'est pas forcément en adéquation.
Pour Beirut, autre exemple, j'ai mis du temps, parce que je souhaitais plus de punch dans la musique que j'écoutais au moement où j'ai découvert cet album.
D'où le merci à Serge d'avoir insisté dans pile poil...

Bref...aucune religion particulière si ce n'est le plaisir et la non prise de tête

Je me fie toujours à ma premiére impression et à mes emotions ressenties ,elles peuvent s'estomper avec le temps mais rarement en mieux souvent en moins bien .
Mais mon probléme recurrent est d'ecouter en moyenne 4 à 5 nouveautés par semaine
et l'attention que ça demande s'evapore devant ce trop-plein et je passe souvent à côté de belles decouvertes par manque de temps et d'attention .

sergers2000 a écrit:Je me fie toujours à ma premiére impression et à mes emotions ressenties ,elles peuvent s'estomper avec le temps mais rarement en mieux souvent en moins bien .

D' accord avec ça, en nuançant un peu puisque dans mon cas c'est très rarement moins bien.
Mais il est vrai que les albums qui me viennent a l'esprit sont "mes" classiques : Darkness .., London Calling, On the beach, Pretenders, Running on empty, Wish you were here, The 59 sound ...... et pour moi "indémodable".

racontons nos premières impressions "mythiques" ! c'etait plutôt ça l'idée....

Pour ma part, je n'ai pas d'attitude prédéfinie (comme tout le monde en fait tant cela dépend de plein de facteurs, en plus du disque en lui-même) : je suis parfois passé à côté de trucs que j'ai adoré ensuite, d'autre m'ont semblé chiant direct et le sont restés,etc.

Parmi les albums qui m'ont "illuminé", il y a "BERLIN" de Lou Reed.



Je ne connaissais à l'époque que la période Velvet, et Transformer, que j'aimais modérément (problème non résolu à ce jour !)

Je me trouvais à Nice, vacances d'été en famille (j'avais 20 ans, bonjour le rebelle )
Au hasard d'une visite quelconque nous avions pris la tangente, ma soeur et moi, pour rejoindre le centre et la Fnac que nous avions repéré à notre entrée en ville.
On s'etait dit qu'on reviendrait pas sans un petit Cd
Elle a acheté Flashpoint des Stones.
Et moi Berlin, plus pour compléter ma collection.

Sur le chemin du retour, nous avions pris possession de l'autoradio familial et le live des Stones nous avait passablement excité ! Et puis, il restait un bout de route à faire, et plutôt que de laisser la parole à nos parents, j'avais illico glissé "Berlin".
Et là....
Cette ambiance folk, piano-bar, désuete, un peu claudicante, l'apreté des textes et de la voix de Lou.
J'etais subjugué.
Tout cela se mêlait parfaitement à l'ambiance autour de moi, à cette fin de journée d'été sur la route bordant la méditerranée, à mon spleen de post ado, encore obligé de passer ses vacances en famille...

J'avais l'impression que ce disque me parlait. Cela n'a pas changé depuis. L'effet n'a jamais disparu.
J'aime ce disque pour sa cohérence, la prod de Bob ezrin, le caractère radical du propos.
Disque risqué, un peu "concept", mais tellement intéressant, émouvant.
Pour moi en tous cas.

Je pense quand même que la majorité des grands morceaux ont un caractère évident alors qu'on n'imaginait pas 5 minutes avant de l'avoir écouté que ça puisse exister, je sais pas si vous voyez....

Pour une "première impression mythique", j'ai pas vraiment de souvenir précis, je me souviens des endroits où j'ai acheté les 2 derniers Springsteen parce que j'étais en déplacement... mais sinon...

ah si, je me souviens peut être plus de ma première écoute de All Along the watchtower version Hendrix, c'était pendant un "Synergie" de Jean Luc Hees sur Inter...au moment ou sortait un best of (peut être en 90) toujours est il que le lendemain le best of était dans la mienne de main. Ce morceau était et est toujours pour moi un résumé complet de ce qu'on peut faire en rock avec une guitare électrique. Bien entendu, je ne comprenais rien à ce que voulait dire le texte...

Je ne pourrais pas généraliser parce qu'on parle en ce qui me concerne de 35 et quelques années d'addiction rock n rollesque et discographique (tout ça pour dire que je n'étais pas lycéen l'an dernier...), alors il y a sans doute un paquet de souvenirs qui se sont évaporé.
Mais d'une manière générale, je suis un peu long à la détente et à l'inverse je peux m'enthousiasmer un peu trop vite. En clair, la majorité des albums que je considère comme mythiques dans mon classement personnel ont mis du temps à s'imposer, leur première écoute m'a souvent déçu voir ennuyé et il a fallu que j'insiste. Dans certains cas extrêmes, je ne les ai redécouvert et apprécié que des années plus tard. A la louche, Exile On Main Street, Born To Run, London Calling, et quelques dizaines d'autres, les prétendants au "disque qu'on emmène sur une ile déserte". Bizarrement, certains artistes dans leur globalité, voir certains genres musicaux ont produit le même effet. Incompréhension et/ou ennui lors des premières tentatives, puis un jour le déclic définitif.
A l'inverse, un truc qui me scotche à la première seconde s'efface souvent assez rapidement dans le brouillard.