Johnny Hallyday
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Re: Johnny Hallyday
mathis a écrit: Qu'une bonne partie jauge désormais la qualité d'un concert du Boss à l'ambiance phénoménale de ses shows
the time they are changing ...
ta comparaison se tient sur ce point, et c'est bien dommage. C'est une reflexion que je me fais depuis déjà pas mal de temps : dorénavant on va à un show et non à un concert.
Re: Johnny Hallyday
Marc a écrit:
San Siro est vraiment un cas à part (qu'il faut je pense avoir vécu une fois) mais ça s'arrête là, point barre.
alors ok, ça affine mon jugement
...en fait, j'ai en tête depuis pas mal de temps l'idée d'un topic sur le fait que Springsteen a depuis quelques années plus ou moins décidé d'effectuer un virage tranché vers l'identification "dinosaure" du rock. Comme s'il s'était rendu compte qu'il n"était pas reconnu à sa juste hauteur, c'est à dire comme un des mecs du panthéon.
Pendant qu'il faisait des tournées centrées sur la musique, le Reunion tour, les tournées acoustiques, les seegers, shows centrés sur de "vrais" projets artistiques, d'autres commencaient à investir les stades et toute une nouvelle "industrie" et "identification" prenait naissance.
J'ai vraiment le sentiment qu'il a décidé de "sacrifier" une certaine dimension de son rapport à la musique pour "à l'arraché" raccrocher le wagon des Stars bien identifiées (auprès d'un public non averti, le "grand public" dirons-nous) , ce qui justifierait à mon sens ses tournées massives, ses participations aux festivals.
Il cherche à s'exposer en tant que légende.
Et, personnellement, je pense qu'il a raison.
Car à son âge c'est bien légitime : et puis il me semble qu'il n'était en effet pas reconnu à sa juste hauteur par ce fameux "grand public".
Et puis, parce qu'avec tous les tocards ayant réussi à se faire identifier comme des "incontournables" du rock, il me semble pas si mal de reprendre un peu de place (même si c'est en s'abaissant). D'autres (pas les Stones ! ) conservent une éthique par rapport à cela ,et se fichent de la légende (enfin, bon, même Neil Young fait Hard Rock Calling )
bon voilà un peu comment mon esprit divague sur Springsteen ces temps-ci
Re: Johnny Hallyday
jungleland a écrit:mathis a écrit: Qu'une bonne partie jauge désormais la qualité d'un concert du Boss à l'ambiance phénoménale de ses shows
the time they are changing ...
ta comparaison se tient sur ce point, et c'est bien dommage. C'est une reflexion que je me fais depuis déjà pas mal de temps : dorénavant on va à un show et non à un concert.
Je me souviens avoir évoqué ce point voici plusieurs années, dans une salle de dimension normale on va écouter la musique, dans un stade, on participe à une grand-messe, on communie ensemble, on sent l'ambiance vu que mis à part le pit, le reste du public voit le show surtout sur les écrans géants.
J'avais conclu, on disant qu'avant Bruce jouait sa musique , alors que maintenant il l'a met en scène.
Avec des passages obligés, des request, Steve qui fait son solo sur une jambe, Bruce et sa glissade, ETC..., tout ce que le public attend et est heureux de voir finalement.
JH procède de la même façon enfin je suppose, vu que je ne suis jamais allé le voir en live et que je ne suis jamais allé au bout d'un de ses shows à la TV.
Ce n'est pas un jugement, ni une critique juste un constat.
J'avoue, que pour ma part et vu mon grand-âge, j'ai décidé de tirer un trait sur les concerts en stade, préférant les salles à taille humaine, ce qui revient à dire que je ne suis pas prêt de revoir Bruce en concert si je regarde ses choix scéniques !
Re: Johnny Hallyday
De Johnny à Bruce donc...
Springsteen est un des premiers à avoir investi la scène des concerts en stades pour une tournée massive (à la suite des Stones en 82 et de Bowie en 83). Avec un concert beaucoup plus calibré et même chorégraphié qu'il ne l'est aujourd'hui.
Tout ça pour dire, qu'il me semble que le "virage vers la légende" est autant plus une construction imaginaire et un peu facile (le déclin des artistes installés) qu'une analyse qui tient le choc. Elle se base sur une valorisation absolue du passé Springsteenien et d'un procès à charge de son présent.
La Courneuve en 85, c'est bien plus un show - au sens d'une mécanique réglée- que Bercy 2012. C'est aussi que Springsteen maîtrise mieux qu'il ne le faisait le fait de faire un concert pour un public qui s'est de plus en plus éloigné de lui (des clubs au stade). En 85 ou en 88, la réponse est de jouer pour la caméra (ce qui donne le rendu artificiel des vidéos de la tournée BIUSA). Dans les années 2000, il cesse de s'adapter trop visiblement à la caméra et fait que ce sont les caméras qui s'adaptent à lui. Bref, il a gagné en maîtrise de cet environnement, et en naturel.
Je ne crois pas que la contradiction art/ego/succès/intégrité soit nouvelle pour Springsteen. Elle est manifeste depuis au moins 1975 (et le début du succès). Comment tu fais quand tu veux être (vraiment) Elvis Presley sans devenir Graceland.
PS : lorsque l'on parle de Springsteen et de stades, on parle d'Europe.. Parce que Outre Atlantique, la question est à peu près réglée. C'est retour à la case "arena".
Springsteen est un des premiers à avoir investi la scène des concerts en stades pour une tournée massive (à la suite des Stones en 82 et de Bowie en 83). Avec un concert beaucoup plus calibré et même chorégraphié qu'il ne l'est aujourd'hui.
Tout ça pour dire, qu'il me semble que le "virage vers la légende" est autant plus une construction imaginaire et un peu facile (le déclin des artistes installés) qu'une analyse qui tient le choc. Elle se base sur une valorisation absolue du passé Springsteenien et d'un procès à charge de son présent.
La Courneuve en 85, c'est bien plus un show - au sens d'une mécanique réglée- que Bercy 2012. C'est aussi que Springsteen maîtrise mieux qu'il ne le faisait le fait de faire un concert pour un public qui s'est de plus en plus éloigné de lui (des clubs au stade). En 85 ou en 88, la réponse est de jouer pour la caméra (ce qui donne le rendu artificiel des vidéos de la tournée BIUSA). Dans les années 2000, il cesse de s'adapter trop visiblement à la caméra et fait que ce sont les caméras qui s'adaptent à lui. Bref, il a gagné en maîtrise de cet environnement, et en naturel.
Je ne crois pas que la contradiction art/ego/succès/intégrité soit nouvelle pour Springsteen. Elle est manifeste depuis au moins 1975 (et le début du succès). Comment tu fais quand tu veux être (vraiment) Elvis Presley sans devenir Graceland.
PS : lorsque l'on parle de Springsteen et de stades, on parle d'Europe.. Parce que Outre Atlantique, la question est à peu près réglée. C'est retour à la case "arena".
Fabrice- Admin
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Bah moi j'étais à son concert de Bercy
Moi j'étais au concert de Bercy samedi dernier, celui qui était diffusé sur TF1 en direct.
Personnellement, je ne suis pas un grand fan de Johnny mais ses chansons m'ont marqué quand j'étais petit et j'étais quand même impressionné par son sens du spectacle (notamment en voyant à la télé le concert du Stade de France 1998, La Tour Eiffel en 2000 ou le Parc des Princes en 2003).
J'aime bien les chansons de Johnny, mais selon les périodes. La période 1969 "Je suis né dans la Rue" avec à l'époque Mick Jones (futur Foreigner) à la guitare, je trouve que ça avait de la gueule.
Après les chansons écrites par Goldman ou Michel Berger, voire l'album "Sang Pour Sang" de 1999 sont, à mon sens, loin d'être catastrophiques.
Après il est clair que le public n'est pas le même qu'à un concert de Springsteen, mais on observe bien la même communion entre l'artiste et son public. Et malgré des duos pitoyables (Amel Ben't) ou
pathétiques (Charles Aznavour), Johnny est toujours une bête de scène, même si d'un autre côté je trouve qu'il ne faudrait pas qu'il tarde à raccrocher car la fatigue commence à se faire sentir.
Sinon c'est vrai que la faute de français "Vous êtes génials" ne m'a pas aussi échappée et m'a gêné. Après est-ce que Johnny voulait dire "Vous êtes un (public) génial"... Enfin c'est vrai qu'il a pas assuré sur ce coup.
Personnellement, je ne suis pas un grand fan de Johnny mais ses chansons m'ont marqué quand j'étais petit et j'étais quand même impressionné par son sens du spectacle (notamment en voyant à la télé le concert du Stade de France 1998, La Tour Eiffel en 2000 ou le Parc des Princes en 2003).
J'aime bien les chansons de Johnny, mais selon les périodes. La période 1969 "Je suis né dans la Rue" avec à l'époque Mick Jones (futur Foreigner) à la guitare, je trouve que ça avait de la gueule.
Après les chansons écrites par Goldman ou Michel Berger, voire l'album "Sang Pour Sang" de 1999 sont, à mon sens, loin d'être catastrophiques.
Après il est clair que le public n'est pas le même qu'à un concert de Springsteen, mais on observe bien la même communion entre l'artiste et son public. Et malgré des duos pitoyables (Amel Ben't) ou
pathétiques (Charles Aznavour), Johnny est toujours une bête de scène, même si d'un autre côté je trouve qu'il ne faudrait pas qu'il tarde à raccrocher car la fatigue commence à se faire sentir.
Sinon c'est vrai que la faute de français "Vous êtes génials" ne m'a pas aussi échappée et m'a gêné. Après est-ce que Johnny voulait dire "Vous êtes un (public) génial"... Enfin c'est vrai qu'il a pas assuré sur ce coup.
Bruce95- Messages : 42
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j'étais pas à Bercy le 15 juin mais au Stade de France...
Sans être une fan de Johnny, je peux juste dire que le "pappy" est encore en forme pour son âge...
Je ne connais que les vieux titres, les nouveaux euh boff... mais je respecte ceux qui l'aiment !
Pendant que je m'éclatais au Stade de France avec DM, d'autres ont du passer un sacré moment à Bercy !!
Je ne connais que les vieux titres, les nouveaux euh boff... mais je respecte ceux qui l'aiment !
Pendant que je m'éclatais au Stade de France avec DM, d'autres ont du passer un sacré moment à Bercy !!
madmen- Messages : 144
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Re: Johnny Hallyday
Fabrice a écrit:De Johnny à Bruce donc...
Springsteen est un des premiers à avoir investi la scène des concerts en stades pour une tournée massive (à la suite des Stones en 82 et de Bowie en 83). Avec un concert beaucoup plus calibré et même chorégraphié qu'il ne l'est aujourd'hui.
Tout ça pour dire, qu'il me semble que le "virage vers la légende" est autant plus une construction imaginaire et un peu facile (le déclin des artistes installés) qu'une analyse qui tient le choc. Elle se base sur une valorisation absolue du passé Springsteenien et d'un procès à charge de son présent.
La Courneuve en 85, c'est bien plus un show - au sens d'une mécanique réglée- que Bercy 2012. C'est aussi que Springsteen maîtrise mieux qu'il ne le faisait le fait de faire un concert pour un public qui s'est de plus en plus éloigné de lui (des clubs au stade). En 85 ou en 88, la réponse est de jouer pour la caméra (ce qui donne le rendu artificiel des vidéos de la tournée BIUSA). Dans les années 2000, il cesse de s'adapter trop visiblement à la caméra et fait que ce sont les caméras qui s'adaptent à lui. Bref, il a gagné en maîtrise de cet environnement, et en naturel.
Je ne crois pas que la contradiction art/ego/succès/intégrité soit nouvelle pour Springsteen. Elle est manifeste depuis au moins 1975 (et le début du succès). Comment tu fais quand tu veux être (vraiment) Elvis Presley sans devenir Graceland.
PS : lorsque l'on parle de Springsteen et de stades, on parle d'Europe.. Parce que Outre Atlantique, la question est à peu près réglée. C'est retour à la case "arena".
Euh les shows dans les stades c'est quand même avant....cf les tournées de Led Zeppelin aux USA dans les seventies par exemple !
Re: Johnny Hallyday
Bruce95 a écrit:
Après les chansons écrites par Goldman ou Michel Berger, voire l'album "Sang Pour Sang" de 1999 sont, à mon sens, loin d'être catastrophiques.
je suis bien d'accord.
A mon sens, aucun artiste français actuel ne serait foutu de sortir un album du "niveau" (relatif, ok, mais quand m^me) de "Sang pour sang". Un truc quand même très très bien torché pour de la VF.
Si ça avait été un disque de Manset ou de Dominique A on aurait hurlé au chef d'oeuvre (enfin, télérama du moins )
Re: Johnny Hallyday
Puisque l'on est à refaire l'histoire.
Je maintiens que les Stones sont les premiers à avoir organiser une tournée en stades de grande ampleur en 1982. Bowie en 83 suivra le modèle.
Je ne dis pas qu'il n'y a jamais eu de concerts en stades auparavant. L'exemple de Led Zeppelin est particulièrement intéressant. Les tournées américaines comprennent certes une petite poignée de stades (j'en compte 4 sur 44 dates en 77) mais les concerts ont eu lieu très majoritairement en salles. C'est à titre exceptionnelle que des concerts ont lieu en stades ou en plein air (Kneborth au R-U).
Springsteen est donc l'un des premiers à organiser une grande tournée des stades en Europe et aux USA (avec les frères Jackson d'ailleurs à la même époque) en 1985.
Je maintiens que les Stones sont les premiers à avoir organiser une tournée en stades de grande ampleur en 1982. Bowie en 83 suivra le modèle.
Je ne dis pas qu'il n'y a jamais eu de concerts en stades auparavant. L'exemple de Led Zeppelin est particulièrement intéressant. Les tournées américaines comprennent certes une petite poignée de stades (j'en compte 4 sur 44 dates en 77) mais les concerts ont eu lieu très majoritairement en salles. C'est à titre exceptionnelle que des concerts ont lieu en stades ou en plein air (Kneborth au R-U).
Springsteen est donc l'un des premiers à organiser une grande tournée des stades en Europe et aux USA (avec les frères Jackson d'ailleurs à la même époque) en 1985.
Fabrice- Admin
- Messages : 5511
Date d'inscription : 15/06/2011
Localisation : London, ON
Re: Johnny Hallyday
Fabrice a écrit:les Stones sont les premiers à avoir organiser une tournée en stades de grande ampleur en 1982. Bowie en 83 suivra le modèle.
...et Simon & Garfunkel à la même époque, juste après les Stones, dans la foulée de leur double "Live at Central Park".
Mais je me rappelle aussi que juste avant on avait eu droit à une tournée "mixte" de Marley, stades, Open air ou salles en 80.
Avec le Bourget en point d'orgue pour les hexagonaux.
CC Rider- Messages : 6876
Date d'inscription : 14/06/2011
Age : 104
Re: Johnny Hallyday
CC Rider a écrit:Fabrice a écrit:les Stones sont les premiers à avoir organiser une tournée en stades de grande ampleur en 1982. Bowie en 83 suivra le modèle.
...et Simon & Garfunkel à la même époque, juste après les Stones, dans la foulée de leur double "Live at Central Park".
Mais je me rappelle aussi que juste avant on avait eu droit à une tournée "mixte" de Marley, stades, Open air ou salles en 80.
Avec le Bourget en point d'orgue pour les hexagonaux.
Je les avais oublié ceux-là.
Fabrice- Admin
- Messages : 5511
Date d'inscription : 15/06/2011
Localisation : London, ON
Re: Johnny Hallyday
je crois que ce sont les beatles qui ont ouvert la voie avec le shea stadium...
santig du- Messages : 288
Date d'inscription : 30/07/2012
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Re: Johnny Hallyday
Fabrice parlait de tournées, il me semble, pas uniquement de shows ponctuels.
CC Rider- Messages : 6876
Date d'inscription : 14/06/2011
Age : 104
Re: Johnny Hallyday
santig du a écrit:je crois que ce sont les beatles qui ont ouvert la voie avec le shea stadium...
Oui, sans doute.
Mais je crois que l'on parle de choses différentes : des événements à caractère unique (comme les Beatles au Shea, les Stones à Altamont ou à Hyde Park) qui sont des anomalies à l'émergence des tournées en stades en tant qu'industrie "estivales" régulières et qui n'ont plus de caractère exceptionnelle. La chose s''est banalisé.
Et ça, ce sont les années 80 y compris avec l'émergence de festivals comme Werchter, Roskilde, etc..
Pour en revenir à Springsteen, il s'adapte et s'intègre très vite à cette nouvelle donne "économique" et est un des premiers à construire une tournée en stades sur 3 continents en 1985.
Fabrice- Admin
- Messages : 5511
Date d'inscription : 15/06/2011
Localisation : London, ON
Re: Johnny Hallyday
...en étant le premier à utiliser dans cette configuration là un nouveau système de son, celui avec les enceintes suspendues au dessus de la scène en éventail.
Parce que les expériences des Stones ou de Bowie, les deux années avant, avait été de sacrés purges auditives.
Ca a aussi beaucoup "joué" dans l'impact de cette tournée à l'époque.
Parce que les expériences des Stones ou de Bowie, les deux années avant, avait été de sacrés purges auditives.
Ca a aussi beaucoup "joué" dans l'impact de cette tournée à l'époque.
CC Rider- Messages : 6876
Date d'inscription : 14/06/2011
Age : 104
Re: Johnny Hallyday
"Sang pour sang" / Manset.
Vraiment ?
T'as le sens de l'imagination, Mathis
Vraiment ?
T'as le sens de l'imagination, Mathis
Blind Boy Grunt- Messages : 306
Date d'inscription : 07/07/2012
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Re: Johnny Hallyday
Blind Boy Grunt a écrit:"Sang pour sang" / Manset.
Vraiment ?
T'as le sens de l'imagination, Mathis
oui, avec le recul, je m'emballe un peu ! ....disons "aurait comporté des chansons écrites par Manset"
...je signale deux excllentes chansons dont les textes sont signés Miossec sur cet album :
Notre histoire
Remise de peine
vraiment deux super titres (bien orchestrés, bonnes mélodies aussi)
Re: Johnny Hallyday
Moi aussi j'adore la période "je suis né dans la rue". On a regardé un moment le concert aussi, puis on a décroché, ça ramait trop. De plus j'aimais pas du tout le jeu du batteur, d'ailleurs quand David H. a pris les commandes ça à donné une autre dimension à l'histoire. Qu'est-ce qu'elle avait Amel Bent accrochée à son micro, elle était bourrée !?Bruce95 a écrit:Moi j'étais au concert de Bercy samedi dernier, celui qui était diffusé sur TF1 en direct.
Personnellement, je ne suis pas un grand fan de Johnny mais ses chansons m'ont marqué quand j'étais petit et j'étais quand même impressionné par son sens du spectacle (notamment en voyant à la télé le concert du Stade de France 1998, La Tour Eiffel en 2000 ou le Parc des Princes en 2003).
J'aime bien les chansons de Johnny, mais selon les périodes. La période 1969 "Je suis né dans la Rue" avec à l'époque Mick Jones (futur Foreigner) à la guitare, je trouve que ça avait de la gueule.
Après les chansons écrites par Goldman ou Michel Berger, voire l'album "Sang Pour Sang" de 1999 sont, à mon sens, loin d'être catastrophiques.
Après il est clair que le public n'est pas le même qu'à un concert de Springsteen, mais on observe bien la même communion entre l'artiste et son public. Et malgré des duos pitoyables (Amel Ben't) ou
pathétiques (Charles Aznavour), Johnny est toujours une bête de scène, même si d'un autre côté je trouve qu'il ne faudrait pas qu'il tarde à raccrocher car la fatigue commence à se faire sentir.
Sinon c'est vrai que la faute de français "Vous êtes génials" ne m'a pas aussi échappée et m'a gêné. Après est-ce que Johnny voulait dire "Vous êtes un (public) génial"... Enfin c'est vrai qu'il a pas assuré sur ce coup.
J'ai pas trouvé ça pathétique en revanche avec Charles Aznavour, ça m'a fait de la peine, mais c'est quand même bien qu'il soit là tout de même.
Johnny
Sur l'ancien forum j'avais lancé le sujet... Que d'insultes avaient fusé. Aujourd'hui tout cela semble s'être apaisé. C'est bien.
Moi j'aime johnny et Bruce... J'essaie de les voir à chaque passage parisien... Pour Johnny depuis 1982 et pour Bruce depuis 1988. Aujourd'hui j'approche les 45 balais ....
Et je dois dire que je suis ravi de ce que ces artistes différents m'ont apporté. Je ne cherche pas à les comparer, je les aime parce qu'ils me touchent.
Une chose tout de même à mettre au crédit de Jh...Johnny vit ses chansons sur scène, il les interprète comme un acteur. Une chanson triste et son visage exprimera la tristesse, parfois jusqu'aux larmes ( ne me quitte pas en 84 au zénith )!
Quant à Bruce je me faisais la réflexion au sdf, il semble ne pas vivre de la même façon ses titres, son visage restant souvent identique. Un exemple? I'm going down est un titre à connotation triste et pourtant Bruce pendant son interprétation souriait...et que dire de sa propension à chanter en fermant les yeux? Avez vous remarqué cela? Je me suis fait la réflexion plusieurs fois, lors de plusieurs concerts...
J'adore ces artistes et je vous livre simplement mon impression.
Moi j'aime johnny et Bruce... J'essaie de les voir à chaque passage parisien... Pour Johnny depuis 1982 et pour Bruce depuis 1988. Aujourd'hui j'approche les 45 balais ....
Et je dois dire que je suis ravi de ce que ces artistes différents m'ont apporté. Je ne cherche pas à les comparer, je les aime parce qu'ils me touchent.
Une chose tout de même à mettre au crédit de Jh...Johnny vit ses chansons sur scène, il les interprète comme un acteur. Une chanson triste et son visage exprimera la tristesse, parfois jusqu'aux larmes ( ne me quitte pas en 84 au zénith )!
Quant à Bruce je me faisais la réflexion au sdf, il semble ne pas vivre de la même façon ses titres, son visage restant souvent identique. Un exemple? I'm going down est un titre à connotation triste et pourtant Bruce pendant son interprétation souriait...et que dire de sa propension à chanter en fermant les yeux? Avez vous remarqué cela? Je me suis fait la réflexion plusieurs fois, lors de plusieurs concerts...
J'adore ces artistes et je vous livre simplement mon impression.
David des ardennes- Messages : 55
Date d'inscription : 20/06/2011
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Re: Johnny Hallyday
David des ardennes a écrit:
Quant à Bruce .....................et que dire de sa propension à chanter en fermant les yeux? Avez vous remarqué cela? Je me suis fait la réflexion plusieurs fois, lors de plusieurs concerts...
Il ne ferme pas vraiment les yeux, il les baisse pour lire le prompteur ...
bbj- Messages : 672
Date d'inscription : 14/06/2011
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Re: Johnny Hallyday
bbj a écrit:David des ardennes a écrit:
Quant à Bruce .....................et que dire de sa propension à chanter en fermant les yeux? Avez vous remarqué cela? Je me suis fait la réflexion plusieurs fois, lors de plusieurs concerts...
Il ne ferme pas vraiment les yeux, il les baisse pour lire le prompteur ...
...alors que Johnny lui, les garde bien ouverts pour lire son prompteur !
Re: Johnny Hallyday
On ne peut pas faire grief à Bruce de lire son prompteur vu le nombre de titres différents qu'il interprète lors de chaque tournée...je pensais qu'il fermait les yeux parce qu'il était géné par les spots...
Quant à Jh sa mémoire est tellement défaillante que le prompteur l'assiste jusque dans le listing de ses musiciens...et lui ne nous présente pas une setlist différente chaque soir..lol
Quant à Jh sa mémoire est tellement défaillante que le prompteur l'assiste jusque dans le listing de ses musiciens...et lui ne nous présente pas une setlist différente chaque soir..lol
David des ardennes- Messages : 55
Date d'inscription : 20/06/2011
Age : 56
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Re: Johnny Hallyday
Salut tout le monde,
Il est rassurant de constater l'apaisement actuel de ce topic.. (est-ce-que çà va durer ?) j'avais essayé d'apporter une ou deux fois très gentiment mon soutien à David des Ardennes, car il est vrai que çà devenait gênant parfois ces moqueries un peu faciles..
Je trouvai pour ma part que David avait quand même un regard assez objectif sur l'artiste, n'étant jamais dans la fan-attitude dont souffrent pas mal de gens face à Johnny.
Tout en étant le grand admirateur de Springsteen que je suis depuis 30 ans, j'ai été également depuis mon plus jeune âge fan de Johnny Hallyday.. cela n'a jamais été une tare pour moi, et je crois que fan de Johnny=bourrin est souvent mal approprié. (même si les cas existent malheureusement).
Alors oui nous sommes dans un autre contexte, dans un autre monde.. je ne saurai pas dire si l'on peut les comparer à un certain moment, et franchement je ne pense pas.. mais je ne dirai qu'une chose, ces deux gars m'ont fait rêver longtemps.. pour Bruce çà continue (pas plus tard qu'hier soir devant le film) pour Johnny j'ai décroché il y a quinze ans pour des raisons diverses..
l'homme vieillit mal dans ces choix artistiques, il vieillit tout court, physiquement et moralement.. je n'arrive plus à être objectif devant les derniers concerts, je me suis fait chier littéralement devant ce dernier Bercy, chez TF1 çà devient insupportable ces duos qui n'apportent rien, F Pagny en présentateur non merci !! Amel Bent en duo, on vas où ??
et cette machine fatiguante dure depuis 15 ans.
Mais je garde toujours ce pincement au coeur quand je le vois.. ce mec à plus de 50 ans de scène derrière lui, une carrière de dingue, des collaborations fabuleuses, des shows monstrueux comme le Stade de France 98, le bercy 87, Zenith 84.. j'ai assisté à tous ces concerts et je peux dire qu'ils m'ont fait rêver.. et qu'on ne me dise pas que Johnny n'est pas une bête de scène !! un mec qui à toujours mouillé sa chemise, une voix redoutable dans les années 70, 80, et 90, et un charisme sans faille.
Quelques albums inoubliables, souvent très variétés (oui Johnny est surtout un très bon chanteur de variétés avant d'être un rockeur, et c'est dans ce registre que je l'ai le plus souvent apprécié, car souvent quand Johnny chante du rock ben je me fais chier...)
Mais on peut le détruire, le ridiculiser (et il le fait lui-même très souvent) Johnny est un monument qu'on le veuille ou pas...
c'est l'ancien et vieux fan nostalgique qui parle.
Allez-y les gars ! détruisez-moi avec vos réponses, j'assume totalement..
Je pourrai écrire la même chose sur le boss, mais le topic n'est pas approprié.
Il est rassurant de constater l'apaisement actuel de ce topic.. (est-ce-que çà va durer ?) j'avais essayé d'apporter une ou deux fois très gentiment mon soutien à David des Ardennes, car il est vrai que çà devenait gênant parfois ces moqueries un peu faciles..
Je trouvai pour ma part que David avait quand même un regard assez objectif sur l'artiste, n'étant jamais dans la fan-attitude dont souffrent pas mal de gens face à Johnny.
Tout en étant le grand admirateur de Springsteen que je suis depuis 30 ans, j'ai été également depuis mon plus jeune âge fan de Johnny Hallyday.. cela n'a jamais été une tare pour moi, et je crois que fan de Johnny=bourrin est souvent mal approprié. (même si les cas existent malheureusement).
Alors oui nous sommes dans un autre contexte, dans un autre monde.. je ne saurai pas dire si l'on peut les comparer à un certain moment, et franchement je ne pense pas.. mais je ne dirai qu'une chose, ces deux gars m'ont fait rêver longtemps.. pour Bruce çà continue (pas plus tard qu'hier soir devant le film) pour Johnny j'ai décroché il y a quinze ans pour des raisons diverses..
l'homme vieillit mal dans ces choix artistiques, il vieillit tout court, physiquement et moralement.. je n'arrive plus à être objectif devant les derniers concerts, je me suis fait chier littéralement devant ce dernier Bercy, chez TF1 çà devient insupportable ces duos qui n'apportent rien, F Pagny en présentateur non merci !! Amel Bent en duo, on vas où ??
et cette machine fatiguante dure depuis 15 ans.
Mais je garde toujours ce pincement au coeur quand je le vois.. ce mec à plus de 50 ans de scène derrière lui, une carrière de dingue, des collaborations fabuleuses, des shows monstrueux comme le Stade de France 98, le bercy 87, Zenith 84.. j'ai assisté à tous ces concerts et je peux dire qu'ils m'ont fait rêver.. et qu'on ne me dise pas que Johnny n'est pas une bête de scène !! un mec qui à toujours mouillé sa chemise, une voix redoutable dans les années 70, 80, et 90, et un charisme sans faille.
Quelques albums inoubliables, souvent très variétés (oui Johnny est surtout un très bon chanteur de variétés avant d'être un rockeur, et c'est dans ce registre que je l'ai le plus souvent apprécié, car souvent quand Johnny chante du rock ben je me fais chier...)
Mais on peut le détruire, le ridiculiser (et il le fait lui-même très souvent) Johnny est un monument qu'on le veuille ou pas...
c'est l'ancien et vieux fan nostalgique qui parle.
Allez-y les gars ! détruisez-moi avec vos réponses, j'assume totalement..
Je pourrai écrire la même chose sur le boss, mais le topic n'est pas approprié.
Re: Johnny Hallyday
J'ai sorti les pincettes d'usage pour remonter ce topic
C'est un extrait d'un très long entretien paru ce jour dans télérama, le journal des profs
C'est un extrait d'un très long entretien paru ce jour dans télérama, le journal des profs
Sorti du coma, le retour aux sources
« Longtemps, surtout chez Universal, j’ai été poussé à faire des disques dont la seule finalité était le potentiel commercial. Ça m’a moralement anéanti. Je ne veux pas être catalogué chanteur de variétés. C’est tout ce que je ne suis pas. A mon âge, j’ai décidé de revenir à ce que j’aime depuis toujours : le rock. Fini les compromis. C’est le seul moyen d’être heureux. Rien de cela n’était clair dans ma tête jusqu’à mon accident, il y a cinq ans. J’ai passé trois semaines dans le coma. A mon réveil, quelque chose a basculé. Et j’ai fait le ménage dans mon entourage. J’ai toujours un doute sur tous ces gens qui gravitent autour de moi. »
La vie à Londres, un drame familial
Abandonné par ses parents, le petit Jean-Philippe Smet est élevé par sa tante Hélène et ses cousines Menen et Desta.
« Vers l’âge de 4, 5 ans, je vivais à Londres dans une pension de famille, parce que Desta et Menen avaient été engagées à l’Opéra là-bas. C’est là que j’ai rencontré Lee Ketcham, un Américain aux allures de cow-boy, qui avait pris comme nom de scène Halliday [avec un i, NDLR]. Il me fascinait. Lui jouait dans la comédie musicale Oklahoma. Avec les filles, Lee a monté un numéro de danse acrobatique. Jusqu’à ce que Menen file avec un chorégraphe noir, Fleming, qu’elle aimait. Elle s’est suicidée, parce que c’était mal vu. Je n’ai jamais compris le racisme. »
Son père, « alcoolique, séducteur, incontrôlable »
« De lui, je n’ai connu que les pires aspects. L’abandon petit, puis les factures ou les frais d’hôpitaux à régler, la déchéance. On le trouvait ivre mort, écroulé au milieu de la rue. C’était dur, douloureux de n’avoir que ça de lui. Le manque de père a hanté ma vie. Jusqu’à sa mort, en 1989, à Bruxelles. Je ne souhaite à personne de finir ainsi. A son enterrement, j’étais seul. Pas une femme qui l’aurait aimé, pas un ami. Juste moi, son fils, qui ne l’avais pas connu. J’étais confronté à la solitude absolue : celle non pas de vivre seul, mais de mourir seul. »
Sur Bob Dylan, « génial, mais bizarre »
« En 1966, je vivais à Neuilly. Dylan passait à l’Olympia et logeait au George-V. En coulisse, il me dit que trop de gens l’emmerdent à l’hôtel et me demande s’il peut habiter chez moi. Et le voilà qui débarque avec, sous le bras, sa discographie complète. Il n’a fait que ça : écouter ses propres disques. Toutes les nuits. Quand je me levais, il allait se coucher. Le soir, il partait chanter à l’Olympia. Puis il rentrait et se mettait à réécouter ses disques. Un matin, je me suis levé, il n’était plus là, disparu sans dire merci, et je ne l’ai plus revu. »
Au bordel avec Jacques Brel
Dans les années 1970, l'auteur du Plat Pays pilote un petit avion avec lequel il vient débaucher Johnny, en pleine tournée.
« A 9 heures du matin, autant dire l’aube pour un couche-tard comme moi, il me réveillait pour m’emmener déjeuner puis me ramenait au spectacle, attendait la fin pour m’embarquer à nouveau, cette fois dans un bordel. Il ne touchait jamais aux filles, mais, dans tous les bordels de France, les filles connaissaient bien Jacques. Il leur offrait le champagne, buvait avec elles. Ensuite, de retour à l’hôtel, on sifflait des bières. Jusqu’à ce que, écroulé de fatigue, j’aille me coucher. Mais, dès 9 heures du mat, le téléphone sonnait de nouveau et je l’entendais hurler : “T’es levé ? Allez, on décolle !” Et c’était reparti… Au bout d’une semaine, j’étais lessivé. »
Monument national
« Etre Johnny Hallyday, c’est un métier. Je le fais sérieusement, en essayant de mon mieux de faire plaisir aux gens. Mais quand je ne travaille pas, je suis Jean-Philippe Smet. J’ai appris à dissocier les deux, même si j’ai mis longtemps. Je suis discret de nature, pudique, je n’aime pas parler de moi. Tout ce que je sais, c’est que je ne pourrais pas chanter avec autant de conviction si je n’avais pas vécu cette vie-là. »
Esprit rock, es-tu là ?
« L’argent, c’est sûr, a pas mal pourri le rock ‘n’ roll. C’est devenu un business dont je fais partie. Le rock ‘n’ roll, le vrai, celui des origines, n’est plus. Le rock ‘n’ roll authentique s’est arrêté avec Eddie Cochran, Gene Vincent et ces gars-là. Depuis, il existe une musique inspirée de lui, qui en découle. Mais aujourd'hui, on qualifie de rock ‘n’ roll un peu n’importe quoi. Pour être honnête, la musique d’aujourd’hui, ce que j’entends dans son ensemble, me gonfle un peu. Je ne parle pas de Stromae que j’ai vu en concert. C’est bien ce qu’il fait, mes filles adorent. Mais ce n’est pas ma musique.
Sinon, le « rock ‘n’ roll man » absolu reste sans conteste Mick Jagger. Et puis, il y a aussi Bruce Springsteen, même si son travail est beaucoup plus axé sur les textes, qui reste, dans l’esprit, un pur rocker. Mais je n’en vois pas beaucoup d’autres. »
Premiers modèles
« Au début, à part les évidents Elvis Presley, Gene Vincent ou Eddie Cochran, j’écoutais l’Anglais Marty Wilde. Le père de Kim, qui chantait Endless Sleep. Et puis le tout premier rocker britannique, Tommy Steele, avec Rock with The Caveman et Singing the Blues. Mais l’autre que j’appréciais énormément, c’était Lonnie Donnegan. Il ne faisait pas du rock, mais du skiffle. “Sweet sixteen goes to church, just to see the boys”… “Does your chewing gum lose its flavor on the bedpost overnight ?”… et tous ces trucs-là. Déments. On ne jouait pas trop de skiffle en France, avec la planche à laver et tout ça, mais j’adorai. En plus, Donnegan était un véritable showman. J’avais vu un show de lui, un petit film tourné au Palladium de Londres, et c’était assez rock ‘n’ roll, ce qu’il faisait sur scène. »
Ce radin de Maurice Chevalier
« Ma tante connaissait, je ne sais pas comment, Maurice Chevalier... Je l’ai rencontré adolescent alors que je jouais un peu de guitare en chantant des petites chansons comme Davy Crockett. Ma tante m’avait amené chez lui à Marnes-la-Coquette pour qu’il m’entende et me conseille. Il m’avait invité à déjeuner. Mais il était réputé pour sa radinerie. Et j’ai pu le constater. Déjà, il avait un pianiste attitré, son seul musicien, qui l’accompagnait sur scène, qui faisait aussi office de majordome, à plein temps, dans sa maison. On me sert des pâtes puis le majordome propose : “Vous prendrez du fromage après ?” Chevalier l’arrête net, furieux : “Vous n’êtes pas fou, il y avait déjà du fromage sur les pâtes ! Ça suffit amplement !” Il m’a tout de même dispensé gracieusement ce conseil : “Petit, tout ce que j’ai à te dire si tu veux faire de la scène : soigne ton entrée, soigne ta sortie et au milieu, et bien, tu te démerdes !” Je n'ai pas trop retenu la leçon, parce que je crois qu'il faut tout donner du début jusqu'à la fin. Mais je suis quand même ressorti émerveillé par sa belle maison avec un parc, alors que nous habitions à cinq dans une seule pièce à Paris. J’ai pensé : “Un jour, j’aurai une maison pareille.” Aujourd’hui, lorsque je suis en France, je vis effectivement dans une propriété à Marnes-la-Coquette, à trois maisons de celle où il habitait. J’avais environ 12 ans. Et quand même un peu de suite dans les idées. »
Rocker mais obéissant
« Ma carrière a démarré sur les chapeaux de roue, puis j'ai dû faire mon service militaire. A l’époque, c’était mal vu de ne pas faire son armée. J’avais un manager qui s’appelait Johnny Stark, qui me disait qu’il ne fallait pas faire comme Jacques Charrier qui, en ne faisant pas son service, avait sabordé sa carrière. C’est vrai, ça a été fini pour lui après. Stark me disait : “Tu débutes, tu ne va pas tout foutre en l’air.” J'ai obéi, parce que je n’étais qu’un môme. Tout le monde faisait son armée à l'époque, alors pourquoi pas moi ? Maintenant, bien sûr, je trouve ça ridicule, le service. De toute manière, j’ai toujours été contre la guerre. Et contre les religions, toutes. Les guerres viennent toujours des religions, non ? »
Place de la Nation, 1963
« Tout s’est fondu dans l’inconscient. C’était le début de Salut les Copains, j’étais devenu le chouchou de la revue, qui allait fêter son premier anniversaire avec un concert place de la Nation. Je tournais le film D’ou viens-tu Johnny ? quand on m’appelé et ramené à Paris. Mais il n’y avait pas que moi. C’était vraiment le premier festival. Nous étions nombreux à chanter deux ou trois chansons, devant cette foule immense. C’était la première fois, en France. Plus de 100 000 personnes. On était encore loin de Woodstock. Et il y avait tous ces gamins, très jeunes, qui montaient dans les arbres. Impressionnant, forcément. J’étais dedans, au milieu, et je ne réalisais pas ce que cela signifiait. A l'époque, il n’y avait pas vraiment de salles de spectacles pour cette musique. Il y avait L’Olympia à Paris mais, dès qu'on allait en province, on jouait surtout dans des salles de cinéma. C'était les débuts du rock ‘n’ roll en France, c'est tout. »
Elvis, la déception
« J'ai arrêté d'aimer Elvis à partir de ses films sur Hawaï et compagnie... Après l'armée, il est devenu autre chose, ce n'était plus le Elvis que j'appréciais. Il est tombé dans ce système américain de Vegas, la formule familiale destinée à un public qui vient voir un mythe plus qu'un artiste. La voix était toujours là, intacte, fabuleuse, mais il n'y avait plus d'enjeu, d'investissement de sa part. Il n'offrait plus qu'un divertissement rodé, sans surprise. Tout ça parce qu'il était coincé aux Etats-Unis, à cause du colonel Parker, son manager, qui lui avait interdit de quitter le pays, de voyager. Parce que Parker n'avait pas de papiers. Je crois qu'Elvis en a été très malheureux. Quel dommage. Ça aurait été génial de pouvoir le voir en Europe. Qui sait ? L'histoire aurait peut-être été complètement différente… »
Jerry Lee Lewis, sidérant
« Jerry Lee Lewis, c'était quelque chose. Je l’ai vu en concert à Nashville, dans les années 70. Il donnait deux concerts, un en matinée, un en soirée. Il m’a sidéré. Il arrivait sur scène avec un magnum de whisky. Déjà, il avait toujours son piano monté sur ressort, de sorte que lorsqu’il jouait, l'instrument bougeait, tanguait tout le temps. Et puis, il avait un magnum de whisky qu'il sirotait pendant tout la durée de son set d'une heure et quart. A la fin, le magnum était vide. Je me demandais comment il tenait. Après le premier show, je vais dans la loge avec Sam Philips, le patron de Sun Records, qui m’avait invité à le rencontrer. Là, Jerry Lee avait une autre bouteille de whisky qu’il buvait sans discontinuer. Et deux heures plus tard, il remontait sur scène avec un nouveau magnum, plein, sous le bras et recommençait. Hallucinant. »
Mon copain Jimi
« J’avais rencontré Jimi Hendrix dans une boîte à Londres, en 1966, un soir où je dînais avec Otis Redding. J'y croise Chas Chandler, des Animals, dont j’avais adapté la version de The House of the Rising Sun pour le Pénitencier. Il était là avec le poulain qu’il manageait désormais, un guitariste venu d’Amérique. Là-dessus, on l’entend jouer, dans la pièce à côté. On pousse la porte et je le vois, pile au moment où il mangeait sa guitare, quand il jouait avec ses dents ! Je trouve ça incroyable et demande à Chas d'où il sort. Et il me l’amène boire un coup avec nous après son set. Le courant passe. Je lui propose de se joindre à la tournée qui démarrait la semaine suivante. C’est ainsi qu’il a monté son groupe en catastrophe, avec Mitch Mitchell et Noel Redding. Dans le club, il jouait encore tout seul.
C’est à cause de lui que j’ai enregistré Hey Joe. Il le jouait sur scène. Quand il a enregistré le titre, à Londres, il m’a appelé pour me dire qu’il fallait absolument que j’en fasse la version française. Nos deux versions sont sortie en même temps, le même jour. Lui était N°1 en Angleterre, moi en France.
A Paris, il a logé chez moi. Et il dormait avec sa guitare, en la serrant dans ses bras. Je lui disais : “Mais tu ne préfères pas dormir avec une fille ? Tu sais, tu peux en ramener une ici si tu veux.” Il me répondait : “Non non, je suis mieux avec ma guitare.” C’était un garçon très attachant. Sa mort d'overdose m'a terriblement attristé. »
Mon pote Jim
« J'ai beaucoup vu Jim Morrison juste avant sa mort. Je le retrouvais tous les soirs au Rock ‘n’ roll Circus, la boîte de Sam Bernett. On y passait la nuit, jusqu'à la fermeture, à 7 heures du matin. Jim et moi, on se retrouvait sur le trottoir, un verre de whisky dans la main et deux Mandrax dans l'autre. Mais il parlait peu, il n’y arrivait plus. Il marmonnait dans sa barbe, grommelait comme un fauve de sa voix très grave. A un moment, il se levait et disparaissait je ne sais où jusqu’au lendemain soir… Un soir, on l'a retrouvé mort, dans les toilettes de la boîte. C'est longtemps resté un secret. Pour que la boîte n’ait pas d'ennuis, il avait été transporté chez lui. Il est mort après avoir ingurgité une dope qu’il n’aurait pas dû. Il avait avalé par erreur des cachets qui étaient destinés à sa compagne... Quel gâchis. Il était dans très un sale état. Mais ce type écrivait des textes et des chansons incroyables. Quel groupe, les Doors ! Avec les grands poètes du rock, je n'ai pas eu de chance. Entre un Dylan mutique et l’autre qui grommelle puis casse sa pipe… »
La drogue, l'alcool
« Tous les gens qui se droguent, soi-disant pour faire du rock ‘n’ roll ou à cause du rock ‘n’ roll, c’est une fausse excuse. Dans le milieu de la musique, c’était beaucoup plus facile de trouver de la dope, et du coup d’être tenté. Ne serait-ce que pour faire comme tout le monde. C’est une question d’époque aussi. Il y avait un vrai phénomène de mode autrefois. Et beaucoup sont tombé dans l’excès juste pour être dans le coup, alors qu'ils n'en avaient pas réellement besoin. Et encore moins la constitution. Keith Richards, par exemple, est quelqu’un d’intelligent. Il sait très bien ce qu’il fait, quand il faut s'arrêter. Brian Jones, à l’inverse, a été incapable de se maîtriser, de poser des limites.
Mais c'était un temps où le monde du rock était coupé de la réalité. Ceux qui se droguent aujourd'hui juste pour imiter leurs idoles d'autrefois, ce n’est pas très intéressant. Ça n’a plus de sens. Au fond, la seule substance qui ne s’est jamais démodée est l'alcool. Quand on voit tous ces gamins qui se mettent dans des états minables aujourd’hui. L’incertitude de la vie y est pour beaucoup, j’imagine. Ils ont besoin de quelque chose pour oublier leur peur matérielle de l’avenir. »
A Nashville avec... Kiss !
« Nashville, c’est incroyable comme ça a changé. Quand j'enregistrais mes albums là-bas, il y a longtemps, il n'y avait que des petites maisons. Aujourd'hui, avec ses buildings, on dirait downtown Los Angeles ! Mais à l’époque, j’aurai aimé y vivre. Eddy Mitchell me disait toujours : “Là-bas, c'est dément, tu donnes un coup pied dans une poubelle, il y a trois guitaristes qui en sortent !” Une fois, j’étais dans cet hôtel à Nashville, avec une piscine en forme de guitare. J’étais en ville pour enregistrer. Un jour, j'ai été réveillé en sursaut. Le groupe Kiss était en ville pour un concert et s'était installé dans le même hôtel. Le bordel que c'était ! Ça courait dans tous sens, de chambre en chambre, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J’ouvre une porte au hasard, et je tombe sur ces mecs déguisés, entourés d'une horde de nanas à poil ! C’était une soirée mémorable, on va dire… Evidemment, le mobilier a fini dans la piscine. »
La Star Ac', The Voice, La Nouvelle Star, etc.
« C'est terrible ces émissions de télé-réalité où l’on dit à des gamins qu'ils sont les nouveaux James Brown, Aretha Franklin ou Kurt Cobain. C’est n’importe quoi. Personne ne remplace personne. Et surtout pas ceux-là. On est soi-même ou bien juste un sosie, un imitateur. En leur faisant croire aux étoiles, en réalité, on leur casse leur rêve. Ça dure quoi, un an au mieux ? Après, c’est fini. Depuis le temps, il y en a beaucoup qui ont gagné, mais ils sont où ? Il reste qui ? Jenifer, Nolwenn... C'est maigre. Bon, il y a aussi Julien Doré qui a écrit un titre pour moi. Lui est plus malin que les autres. Il fait beaucoup de choses, il est un peu comédien aussi. Mais personne n’apprend à personne. Il n’y a que la volonté et se frotter au public qui permet de découvrir et montrer ce que l’on a dans le ventre, de quoi on est capable, qui on est vraiment. Les conseils, ça va cinq minutes… »
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