Kanye West - The Life Of Pablo

Allez, je lance un petit topic sur Kanye West, mon obsession du moment. Pourtant, me tenant généralement à distance respectable du rap, je suis loin d'être a priori le cœur de cible de son auditoire. Mais, finalement, le monsieur a une approche relativement transversale de la musique et est surtout en mouvement permanent entre rap et pop, influences underground et volonté d'aller déglinguer tout le monde dans le mainstream.
Je tiens également à préciser que je considère le cliché trop souvent répété « j'aime pas le rap » aussi pénible que quelqu'un qui décrèterait « j'aime pas la pop ». Ce sont des univers qui regroupent tant d'artistes – chaque artiste ayant une approche personnelle du genre - que balayer l'ensemble d'un revers de main n'est rien d'autre qu'un geste qui traduit une fainéantise manifeste face à un genre qu'il est effectivement très aisé de caricaturer.

Donc Kanye est grand, très grand. Pour sortir un peu de la subjectivité des goûts de chacun, c'est assurément l'un des artistes qui aura marqué ces dix dernières années. Il va taper des 10 chez Pitchfork tout en vendant des disques, ce qui est une première performance. Il fait parti des rares artistes « rap » à avoir susciter l'intérêt de la presse rock, de la plus mainstream à la plus indé. L'année où il sort un disque, prenez toutes les compilations de « top » qui puisse exister dans ce bas monde, Kanye sera toujours très haut. Toujours. En 2013, alors qu'il sort un album sec comme un coup de trique, violent et animal, il récolte encore quelques lauriers supplémentaires sur son immense couronne. Je ne fais pas le compte, non plus, de ses nominations et victoires aux Grammys, ce serait indécent. Ni la liste des artistes qui se jettent à ses pieds et qui le citent comme une influence importante.
Donc voilà un petit préambule important pour illustrer le fait qu'il se passe objectivement quelque chose. Et même le premier de ses détracteurs ne pourra nier qu'il est un artiste important de l'époque.

J'ai longtemps eu l'image d'un mec qui était un peu con et c'est probablement pour ça que je me suis longtemps tenu loin de sa musique. Bon, il est probablement un peu con. Fou, surtout. Mégalo et égocentrique. C'est son moteur. Il est prétentieux, sûr de lui...comme bien d'autres grandes gueules du grand cirque musical. Moi j'adore ce type de personnalité too much. Faut juste apprendre à connaître le bonhomme pour sentir le second degré qu'il y a souvent dans les grandes déclarations tapageuses.

Alors les disques. Je vais faire simple, pour balayer sa carrière en donnant pour chaque album une chanson à écouter. Une seule. Six chansons de quatre minutes, ça vous prendra pas beaucoup de temps et vous en sortirez peut-être amoureux. Qui est partant pour une bonne claque dans la tronche dès le premier jour de 2014 ?

College Dropout



Après avoir sauvé la carrière de Jay-Z – faut pas oublier que KW est à la base un immense producteur – l'ourson se lance en solo. Résultat ? Un pur disque de rap old school, gavé de soul, archi-mélodique. D'aucun lui reprocheront son flow approximatif, moi je trouve que c'est sa grande force : son rap respire, vit et ne ressemble pas à un étalage de technique parfaite en mode jeux du cirque.
Je vous propose d'écouter « Jesus Walks ».



Late Registration



Le même, en mieux. Toujours dans une veine Old School, mais avec une science quasi diabolique du sample. Du grand art et un premier chef d'oeuvre. Bon, il y a du classique au kilomètre sur celui-là, difficile d'en choisir un seul. Mais je respecte la règle que je me suis imposé tout seul et je vous propose « Drive Slow ».



Graduation



On sort du pur esprit rap pour aller vers quelque chose de beaucoup plus pop. Il y a même Chris Martin en guest, c'est vous dire. Album de pur entertainment, archi-accessible. Des tubes, des tubes, des tubes. Comme tout le monde connaît son « Stronger » basé une chanson des Daft Punk, je vous mets la chanson avec Chris Martin, pas la meilleure du disque mais peut-être celle qui parlera à la majorité d'entre-vous.
Homecoming.




808s & Heartbreak



Alors là c'est le gros pétage de plomb. La rappeur qui se la joue cœur brisé. Qui rappe presque plus mais qui a décidé d'explorer toutes les possibilités offertes par l'auto-tune. Les fans de la première crient à la trahison. De nouveaux convertis se disent que le monsieur en a quand même dans le pantalon. « 808s & Heartbreak » est un album majestueux, je vous le dis. Vénéneux. On dirait un folkeux qui s'essaie au hip-hop en composant des refrains pop. Un ovni, une merveille. Deuxième chef d'euvre.
Je vous mets un lien vers « Amazing ».




My Beautiful Dark Twisted Fantasy



La synthèse.
La consécration.
Une orgie.
Un pur disque de producteur.
Il met tout ce qu'il sait faire dans cet album, et cette fois le monde est vraiment à ses pieds. Kanye won. C'est probablement le meilleur album pour commencer, sauf pour un public vraiment « rap » qui préfèrera ses deux premiers efforts.
En écoute, « Runaway », une chanson qu'on fera écouté dans vingt ans à nos petits-enfants.




Yeezus



Définitivement mon disque de l'année 2013. Et de loin.
Cet album est un missile. Quand tu le vois de loin, tu le trouves moche et t'as peur de te le prendre dans la tronche. Il est saturé de partout. Physiquement violent - minimalisme agressif.
Pourtant, les titres finissent par être incroyablement catchy. "Hold My Liquor", "New Slaves", "Bound 2" ou "Blood On The Leaves" sont quasiment toutes mes chansons de l'année. Sérieusement. C'est un exploit d'être à la fois radical et outrancier mais de ne pas perdre le fil de l'efficacité. C'est aussi un exploit de s'entourer d'autant de collaborateurs pour faire au final un disque aussi dense et homogène.
Finalement, à force de vivre avec, de me le passer tout le temps, de le manger par morceau, je trouve ce disque lumineux.
Il faut toujours un noir profond pour faire jaillir une belle lumière. Et bien c'est le résumé de Yeezus. Dans le genre, le break de "New Slaves" est probablement le moment de musique qui m'aura le plus marqué cette année. Écouter cet album, c'est se balader seul, de nuit, dans un quartier qui fout les jetons et entrevoir de temps en temps un truc qui te rassure, qui te réchauffe un peu et qui t'évites de flipper totalement.
Et au premier rayon de soleil : Bound 2.







Voilà, en gros.
Pour ceux qui seraient intrigués par ces quelques liens et qui ont une petite heure devant eux, je vous propose ce concert, enregistré à Abbey Road à l'époque de «Late Registration » et dont le visionnage donne une bonne idée de qui est vraiment Kanye West. C'est pas du flan, quoi. Ca tape haut, très haut.

Que dire de plus ?
Merci pour ce topic et comme pour d'autres artistes qui comptent: ça m'ennuie toujours de ne pas pouvoir découvrir à nouveau

7 albums en moins de 10 ans et en continuant à produire d'autres artistes. J'hésite entre "antenne' et "éponge" pour son signe astrologique tellement il capte, tellement il absorbe et rend tout en se renouvelant. Malgré ce rythme e composition et de production je cherche encore les redites. Je serais bien incapable de citer toutes ses productions mais en plus de Jay Z (qui lui doit beaucoup sur The Blue Print et depuis) je me permets de signaler ses productions pour Nas, Lil' Wayne ou Common (j'aime beaucoup Common).
Je trouve que l'intérêt de ces productions c'est qu'il n'écrase par l'artiste dans le son West. Et pourtant on "sent" son travail. Difficile à expliquer mais je me comprends D'ailleurs il n'est pas rare que ses productions se retrouvent aussi dans la liste des Grammy Awards.

Complètement ok pour les albums. Je mets "Graduation" en retrait (et encore). Je n'i toujours pas fini de faire le tour de "My Beautiful Dark Twisted Fantasy", "Yeezus" prend le même chemin et oui: "808s and Heartbreak" est un chef d'oeuvre. Par contre tu ne mets pas "Watch The Throne" dans sa discographie ?

Manon Manon a écrit:

Par contre tu ne mets pas "Watch The Throne" dans sa discographie ?

Je ne le connais pas encore. Il est là, près de la chaîne, encore sous cellophane. Il attend le bon moment. Je n'écoute Kanye que depuis quelques mois. J'ai digéré sa discographie d'une traite, probablement trop rapidement. C'est la dernière pierre qui me reste inconnue, alors je prends mon temps.
Jay-Z et Kanye, quand même.

Ok Tu me diras. Album de l'un ou album de l'autre ? Ou album des deux ou d'aucun des deux ? Bonne découverte

Il y a un truc qui résume pas mal l'ami Yeezie, en tous cas qui en illustre la face sensible à côté des interviews où il joue les gros bras.
Sur "Late Registration" figure une chanson qui s'appelle "Hey Mama". Vous devinerez qu'il s'agit d'un hommage à sa mère. Lorsque celle-ci meurt, en 2007, il ressort la chanson mais en livre une version radicalement différente. A Paris, il fond même en larme pendant l'interprétation. Il joue aussi cette version aux Grammys en 2008, une des vidéos que j'ai le plus regardé ces dernières semaines. Il y a tout.

Merci Baptiste pour le focus sur cet artiste que je ne connais pas du tout (à peine de nom, c'est dire)
Je vais prendre le temps ce soir d'écouter attentivement ce que tu nous conseille.

Ce forum est vraiment superbe quand il sert à ça ! ....chaque topic d'artiste dans "the stage" devrait commencer comme ça, histoire de planter le décor :-)

mathis a écrit:Merci Baptiste pour le focus sur cet artiste que je ne connais pas du tout (à peine de nom, c'est dire)
Je vais prendre le temps ce soir d'écouter attentivement ce que tu nous conseille.

Génial.
Bon voyage !

Mais que c'est bon ces topics découverte!
Sache mon cher BBG que le KW est bien au chaud suite à tes nombreux commentaires et mes interrogations sur Pile poil.
Pas encore sur la platine (Dylan oblige ces jours ci ), mais juste à côté.

Comme le dit Mathis: merci pour ces partages les zamis

Merci pour votre curiosité. J'ai hâte de lire vos retours. Mais prenez votre temps, il le mérite.

J'ai beaucoup écouté (et aimé) The College Dropout à l'époque, une époque où, pour une raison ou une autre, j'allais peu à peu complètement m'éloigner du hip hop et je n'y suis d'ailleurs quasiment jamais retourné...

Je suis donc passé à côté de The Late Registration (que de toute façon -et sans savoir évidemment- je considérais alors comme une simple redite du précédent) et de ce qui a suivi, donc merci pour le résumé des épisodes manquants...  

Parce qu'entre temps je suis revenu à Kanye West par un chemin détourné. Quand la bande annonce du dernier Scorsese était apparu, au début de l'été dernier, j'étais assez scotché, d'abord parce que je suis resté un gros fan de Scorsese, ensuite parce que les extraits semblaient plutôt prometteurs mais aussi à cause de 'Black Skinhead' qui en constituait la bande son. Du coup, je suis allé jeter une oreille à Yeezus qui m'a emballé pour son côté assez radical un peu comme si Suicide avait fait un album avec Grandmaster Flash. Par ailleurs, je constatais que Yeezus était produit avec Rick Rubin, ce qui, si je l'avais su, aurait probablement suffi à m'inciter à tenter une écoute de toutes façons.   

La manière dont tu décris 808s & Heartbreak m'incite éventuellement à m'y frotter aussi puisque justement, comme moi ces temps ci, il semble assez éloigné du rap.  

Si tu as aimé "College Dropout", "Late Registration" est clairement fait pour toi. Je le trouve personnellement un cran au-dessus, mais de toute façon tu te sentiras à la maison.
Après, si t'as aussi accroché à "Yeezus", j'ai l'impression que tu tiens les deux bouts de la ficelle et que "808s & Heartbreak" pourrait te causer. Mais je l'ai bien précisé, cet album est un ovni. Sa mère venait de mourir et sa gonzesse de le quitter. Il se sentait probablement plus trop capable de faire le malin et de jouer à qui a la plus grosse avec 50 Cent. Il baisse la tête, quoi. Oublie un peu le rap game et pose son bide sur la table.
Il est clair que le mec allergique à l'auto-tune aura du mal à rentrer dedans. Mais il l'utilise de manière très créative. C'est un album qui m'a saisi dès la première écoute. Pris à la gorge. Tu sens l'album gris, lourd mais en même temps le Kanye est malin et le Kanye sait qu'il a des auditeurs à contenter. Un mélange étonnant entre un certain lâcher prise, une vraie honnêteté et un savoir-faire qui fait que le mec recherche quand même une certaine efficacité dans ses prod.  

La chronique des Inrocks, à l'époque.
Je trouve dommage qu'elle s'attache davantage à ce que le disque peut représenter dans le paysage de l'époque plutôt qu'à ce qu'il est réellement, mais ça donne quand même des pistes pour choper le truc.

Le quatrième album du producteur et rappeur de Chicago est une oeuvre majeure qui se ressource dans la pop synthétique des 80’s pour mieux révolutionner les années 2000.

Les trois mois qui ont précédé la sortie de 808s & Heartbreak, le quatrième album de Kanye West, ont ressemblé à une étrange chasse au trésor. Fier et mystérieux, Kanye West annonçait à la fin de l’été la sortie imminente d’un nouvel album, dévoilant au compte gouttes d’étonnantes informations sur le projet. L’album, nous prévenait-on, avait été enregistré quelques mois seulement après la mort de sa mère, mais aussi après sa rupture avec la styliste américaine Alexis Phifer. Un disque forcément sombre, que West annonçait entièrement retravaillé à l’AutoTune, ce nouvel appareil qui vous fait chanter comme Phil Collins.

Un virage plutôt inattendu dans la carrière du rappeur, qui donnerait ainsi suite à ce que l’on conçoit aujourd’hui comme sa trilogie estudiantine – entamée en 2004 avec The College Dropout, poursuivie en 2005 par Late Registration et conclue en 2007 par Graduation. Durant les trois mois qu’a duré l’attente de 808s & Heartbreak, Kanye West n’a cessé d’attiser les désirs sur son blog, revenant sur sa démarche, ses choix (en matière d’artwork ou de son), offrant demos ou versions définitives de la moitié des titres, et retravaillant ses morceaux en suivant les critiques émises dans le champ des commentaires.
Une stratégie commerciale ultra-moderne, bien huilée qui, au vu de la qualité des premiers titres mis en ligne (Love Lockdown, Coldest Winter, Heartless, singles ultra-profil bas mais complètement imparables), a eu pour effet de créer une demande incroyable.

Une démarche honnête aussi, et plutôt généreuse, qui a permis au public du rappeur de reconstituer le puzzle de ce fascinant 808s & Heartbreak, titre par titre, comme chacune des pièces de ce déjà fameux coeur brisé posé sur la pochette d’un disque tout simplement bouleversant, et idéal pour finir l’année seul et loin du monde. Un disque qui va diviser, laisser beaucoup de ringards et de grincheux à quai – et on ne s’en plaindra pas. 808s & Heartbreak est une oeuvre fondatrice, un pivot dans la production musicale actuelle, et surtout le coup de génie d’un des artistes les plus importants de ce début de millénaire. Avec ses futurs classiques, le disque est un savant mélange d’électronique, de variété classe, de hip-hop cold wave et de downtempo. Des carrés pastel qui bordent la pochette et rappellent New Order au son très synthétique qui évoque les Korgis ou 10CC, c’est tout un monde froid, glacial et mélancolique que Kanye West investit avec une classe folle, ouvrant grand derrière lui le spectre du hip-hop mondial.

Diane Lisarelli & Pierre Siankowski

(petit aparté : j'adore l'affiche postée par Bill Horton ....anecdote marrante : en la voyant sur mon "mur" facebook (je te l'avais peut-être piquée là-bas, Dom , un programmateur de radio a définitivement entériné ma "candidature" pour un live radio -à venir le 19 janvier- comme quoi....!)

bon alors Kanye....écoutes très très attentives ce soir, mais je pense que la restriction posée judicieusement (un titre par album) m'a limité un peu dans mon appréciation : ce qui est bon signe, à mon sens !
spontanément, j'ai beaucoup apprécié l'extrait du 2e album, Drive Slow. Tout à fait mon truc (alors que j'écoute très très peu de Hip-Hop)
Apprécié également "Homecoming" (jamais entendu auparavant, je suis devenu ringard, c'est affligeant )
et un peu moins la suite.
Pourtant à la lecture de tes commentaires je vais essayer "My Beautiful Dark Twisted Fantasy" d'office.
Et le dernier aussi "Yeezus", validé par toi, Bill Horton et Scorsese, P...y a interêt à ce que j'aime

....par contre, la vidéo que tu as postée de la chanson sur sa mère me laisse totalement froid. Je l'ai regardé 3 fois, je comprends le message et l'émotion personnelle, mais ça reste pour moi un type qui parle, d'une certaine manière certes en termes de débit, sur une nappe de synthés derrière. Là, je n'ai pas de repère suffisant peut-être pour comprendre ou est la créativité du truc. J'ai l'impression d'un piano-voix.
Ca ne me touche absolument pas. Alors que je sens sur les vidéos précédentes une sorte de "rythme" , de "fond sonore" vachement plus puissant, qui me donne envie d'explorer cela.

Pour le dépouillement, j'ai Bob Dylan
(comprendre : j'ai des réflexes trop connotés pour ne pas faire la comparaison : réflexes à combattre je l'admets....)

mathis a écrit:
....par contre, la vidéo que tu as postée de la chanson sur sa mère me laisse totalement froid. Je l'ai regardé 3 fois, je comprends le message et l'émotion personnelle, mais ça reste pour moi un type qui parle, d'une certaine manière certes en termes de débit, sur une nappe de synthés derrière. Là, je n'ai pas de repère suffisant peut-être pour comprendre ou est la créativité du truc. J'ai l'impression d'un piano-voix.

Peut-être que pour capter l'émotion qui s'en dégage il faut connaître la version originale de la chanson...Peut-être.

Autant je pense que tu peux t'essayer à "Late Registration" et "Dark Fantasy" sans problème - au fait, t'as aimé Runaway ? - autant je te conseillerai de te tourner vers "Yeezus" dans un second temps. Il n'est pas produit aussi finement que ses autres albums, et c'est pas son album le plus accessible. Pour moi, c'est plutôt le disque que t'écoutes en fin de parcours, quand t'es familier avec le bonhomme. Mais en même temps, si une pulsion t'amène à cet album, pourquoi résister ?

Je pense que je vais me faire "Watch The Throne", ce matin   

Je découvre "Yeezus" depuis 10 jours et les premiéres ecoutes m'ont donné l'impression d'un immense collage de sons et je me perdais ...puis j'ai decidé d'entendre chaque titre à part.
Et là c'est tout autre chose  comme une revelation .J'aime cet univers que je ne connais pas où tous les schemas musicaux qui m'ont eduqués explosent .
Alors merci encore pour cette deroutante decouverte!!!

sergers2000 a écrit:Je découvre "Yeezus" depuis 10 jours et les premiéres ecoutes m'ont donné l'impression d'un immense collage de sons et je me perdais ...puis j'ai decidé d'entendre chaque titre à part.
Et là c'est tout autre chose  comme une revelation .J'aime cet univers que je ne connais pas où tous les schemas musicaux qui m'ont eduqués explosent .
Alors merci encore pour cette deroutante decouverte!!!

J'ai eu le même rapport au disque. Mes premières écoutes de l'album en intégralité m'avaient laissé hagard. Je ne savais pas comment le prendre. Il a fallu que l'album entre dans l'ipod, que je picore une chanson ici ou là pour réellement l'apprécier. Aujourd'hui, je l'écoute à nouveau en entier, sans rien zapper, et je n'imagine d'ailleurs plus l'écouter autrement.

Déroutante découverte, je te rejoins. Depuis que j'écoute Kanye à haute dose, mes repères ont sensiblement bougé. J'ai du mal avec tous les trucs que j'adorais avant. Je m'ennuie. Tiens, j'ai essayé à nouveau Jacco Gardner ce matin. A la base, c'est ma came. Et bien je n'y arrive pas, ça ne me cause pas, je m'ennuie. Par contre, je réécoute pas mal de jazz, genre dont je m'étais un peu éloigné. C'est bien, de temps en temps, de trouver le mec qui te bouscule un peu, qui te prend par la main et qui t’emmène ailleurs.

[quote="Blind Boy Grunt"]

mathis a écrit:
je te conseillerai de te tourner vers "Yeezus" dans un second temps.  

ok

...j'avais beaucoup aimé "the blueprint" de Jay-Z, à mes premières écoutes il y a ...3 ans -oui, j'aime bien avoir 10 ans de retard musicalement !
J'avais tenté ce disque suite à l'écoute du "mash-up" JayZ Vs The Beatles, effectué par Danger Mouse : ce genre de tentatives me plait assez au passage (et c'est l'occasion de signaler que quelque part dans les limbes de ce forum, feu "Charles Ingalls" dit "Almanzo" avait ouvert un superbe topic Hip-Hop, permettant de comprendre plein de choses)..


Bref, en cherchant des infos sur mon nouveau pote Kanye, ce matin, je suis tombé sur un Mash Up avec les Beatles : j'ai forcément pensé à toi cher Blind Boy Grunt, en tant que cheville ouvrière d'un forum consacré aux fab four
je ne sais pas ce que ça vaut (et je suppose que c'est pas trop ta came, intuitivement) mais l'artwork m'a fait rire, je me permets d'en parler, rapidement







Que cela ne nous éloigne pas du centre névralgique de ce topic toutefois !
Impatient d'écouter mes nouveaux disques donc ! j'en reparlerai

Blind Boy Grunt a écrit:Déroutante découverte, je te rejoins. Depuis que j'écoute Kanye à haute dose, mes repères ont sensiblement bougé. J'ai du mal avec tous les trucs que j'adorais avant. Je m'ennuie. Tiens, j'ai essayé à nouveau Jacco Gardner ce matin. A la base, c'est ma came. Et bien je n'y arrive pas, ça ne me cause pas, je m'ennuie. Par contre, je réécoute pas mal de jazz, genre dont je m'étais un peu éloigné. C'est bien, de temps en temps, de trouver le mec qui te bouscule un peu, qui te prend par la main et qui t’emmène ailleurs.

C'est le surtout le jazz (et aussi le dub) qui m'a "amenée" au hip hop et docn au rap. Autant j'ai du mal avec le jazz rock qui ne me touche pas (je trouve que trop souvent les musiciens n'ont retenu que la performance technique ou les leçons d'harmonie apprises à l'université, la démonstration) autant je retrouve dans le rap des utilisations de "sons" ou de structures (le "collage" comme dit plus haut) des passerelles évidentes le jazz.
Je trouve dans le rap (pas dans tout le rap bien sûr ça serait aussi vain que dire: je n'aime pas le rap ) un des espaces ouverts actuels qui permet d'expérimenter, de mélanger de proposer loin de toute orthodoxie. Pareil pour l'électro. Ca ne m'empêche pas d'avoir envie de découvrir toujours dans le rock et je vais donc me pencher sur Jacco Gardner que je ne connais pas du tout

Enfin pour Mathis, et pour rester dans le sujet, en tiiiirant par les cheveux, une clef pour le "Hey Mama": c'est une réécriture de l'originale comme Dylan revisite son répertoire

mathis a écrit:
je ne sais pas ce que ça vaut (et je suppose que c'est pas trop ta came, intuitivement) mais l'artwork m'a fait rire, je me permets d'en parler, rapidement

C'est vrai que ces artworks sont très drôles. Je jetterai une oreille au contenu, à l'occasion.

Beau travail, Mr blind boy.   
J'ai beaucoup aimé Drive slow, moins Homecoming mais ce que tu en dis donne envie d'aller plus loin, merci pour les conseils.

http://www.mix961.com/articles/trending-104650/bruce-springsteen-is-a-kanye-west-11983491/

Bibi Jean a écrit:http://www.mix961.com/articles/trending-104650/bruce-springsteen-is-a-kanye-west-11983491/

Alors qu'il se laisse produire par lui !

Un échange entre le réalisateur Steve McQueen et Kanye West dans le magazine Interview:

Steve McQueen / Kanye West

Le site Fluctuat en fait écho (en français):

Fluctuat McQueen / West

Manon Manon a écrit:Un échange entre le réalisateur Steve McQueen et Kanye West dans le magazine Interview:

Steve McQueen / Kanye West

Le site Fluctuat en fait écho (en français):

Fluctuat McQueen / West

Dommage que l'on n'ait pas la traduction complète, l'interview a l'air très intéressante.

Kanye West gagne toujours, mais pas avec moi.
Suite à vos passionnants échanges j'ai glissé depuis un moment le dernier album sur mon I pod.
Il vient d'en ressortir car je n'ai franchement pas adhéré.
Les sons et la manière dont il arrange ses chansons ne me touche absolument pas.

 

gagnera, gagnera pas ?

pour l'instant je mène un corps à corps hésitant entre le judo et le tango avec "My beautiful dark twisted fantasy"
Y a du bon (le titre "So appalled" en multi-voix m'a accroché tout de suite : mais c'est surtout la voix de Jay-Z qui le fait)
et des choses qui me passent au dessus....impossible de me connecter, je reste "en dehors".
J'essaie, j'essaie. Mais c'est pas "naturel" : vu mes réflexes auditifs, ça me surprend pas, d'où l'insistance pour "saisir" le truc.

Mais comparativement, j'ai plus vite apprécié "the blueprint" (écouté pour la 1ere fois il y a 4 ans )
ou au delà, par The Roots (premiers albums) , même si on s'éloigne...

Je pense essayer de remonter aux deux premiers, avant de tester Yeezus