J'ai vu l'avenir de la soul !

Je m'explique.

Depuis quelques années, je trouve que le bonhomme est véritablement émouvant en se glissant dans la peau d'un black et en coloriant son lyrisme rock d'un lyrisme plus soul, blues, rythm and blues. En cela , il déserte le "rock" où il excellait à la fin des 70's et début 80's ( en gros de btr à bitusa ) mais qu'il a du mal à ne pas faire un peu balourd ensuite, pour replonger dans des racines bien plus black (et/ ou traditionnelles irlandaises). Et ça lui va très bien.
A ce titre , la set list de l'apollo est édifiante. Le plaisir de retrouver le Estreet shuffle est évidente, la section de cuivre est fantastique, très black," tenth" est le pilier des shows, le gospel de "lohad" est tout sauf fabriqué, "6345789" lui va comme un gant.

Bruce est décidément un grand chanteur black. ( et, avec cet album et ce tour, le maître de la fusion au sens noble !)

J'ai vu l'avenir de la soul ?

mouais...l'avenir de la soul?
Plutôt scolaire comme approche, même si convaincante.
Mais on est loin de la soul quand même même si son registre vocal lui permet de rendre hommage au genre sans souci.

J'avais posé la question dans la rubrique lors de la découverte de la set list de l'appolo sur le fait qu'il s'agissait là d'une set list qui me semblait fortement influencée par l'hommage au lieu et au genre et pas une set list pérenne pour le E Street...
Sans réponse.

CC Rider a écrit: J'avais posé la question dans la rubrique lors de la découverte de la set list de l'appolo sur le fait qu'il s'agissait là d'une set list qui me semblait fortement influencée par l'hommage au lieu et au genre et pas une set list pérenne pour le E Street...
Sans réponse.

Faut dire que tu nous soul avec tes questions
En plus d'après mes souvenirs pas si lointains, quelques verres de bière et hop, t'es soul

Ceci expliquant pitet cela

Marc a écrit:

CC Rider a écrit: J'avais posé la question dans la rubrique lors de la découverte de la set list de l'appolo sur le fait qu'il s'agissait là d'une set list qui me semblait fortement influencée par l'hommage au lieu et au genre et pas une set list pérenne pour le E Street...
Sans réponse.

Faut dire que tu nous soul avec tes questions
En plus d'après mes souvenirs pas si lointains, quelques verres de bière et hop, t'es soul

Ceci expliquant pitet cela

La moutarde (de Dijon) me monte au nez...tu as de la chance que je t'ai déjà refilé tes ticksons toi...

CC Rider a écrit:mouais...l'avenir de la soul?
Plutôt scolaire comme approche, même si convaincante.
Mais on est loin de la soul quand même même si son registre vocal lui permet de rendre hommage au genre sans souci.

J'avais posé la question dans la rubrique lors de la découverte de la set list de l'appolo sur le fait qu'il s'agissait là d'une set list qui me semblait fortement influencée par l'hommage au lieu et au genre

Je pense que la setlist était un mix entre ce que sera une setlist type de la nouvelle tournée (avec pas mal de titres de Wrecking Ball + Badlands, Sunny Day etc...) plus quelques choix liés à l'endroit (les reprises évidemment mais peut être même Rocky Ground qui sur l'album est réussi mais qui en concert montre ses limites: autant Michelle Moore est convaincante en studio là dans ce concert je trouve son flow poussif... et puis il y a aussi l'autre choriste qui éructe 'I'm A Soldier!!')

Sinon, pour pas faire trop de hors sujet, le côté soul était donc sans doute largement lié au lieu et, si Bruce, se défend il y a quand même une paire de chanteurs blancs plus convaincant dans cette exercice...

CC Rider a écrit: La moutarde (de Dijon) me monte au nez...tu as de la chance que je t'ai déjà refilé tes ticksons toi...

Jaloux va, je suis sur que tu dis ça parce que notre qualification pour les quarts te ronge les sangs

chanteur soul....oui et non.
Pas l'avenir, evidemment, au delà de la boutade lancée par Ragotin.

Mais sortir des sentiers balisés du rock, pourquoi pas ?
et puis à l'origine le ESB est un groupe assez varié. Dans l'ancien forum, revenait souvent la conversation sur le style un peu jazz-rock-soul du ESB en 1974 (epoque wild & Innocent).
Et bien, oui, pourquoi pas ?

en tous cas, tout cela n'est possible en ce moment que pour une seule raison : la présence d'une section de cuivres.

Franchement, la version de "E Street Shuffle" chez Fallon avec The Roots est fantastique !
Et celle de l'Apollo avec le percussioniste assez bluffante, non seulement en termes de qualité, mais aussi en termes de liberté donnée à des musiciens (nous qui reprochons souvent au boss de ne pas assez exploiter les talents autour de lui).

Donc, soul, peut-être, musical au delà du rock, oui !

En me répétant, je vois ça comme un moyen d'aérer le show tant dans le style que dans le propos...
Il cite souvent Elvis et Dylan, mais James Brown complète le triumvirat...

mais James Brown complète le triumvirat...

L’annonce de l' apollo est clairement un clin d'oeil au live mythique de mr dynamite en ces lieux non ?

....est-ce lui qui l'a décidé toutefois ?
n'est ce pas Sirius qui a proposé le lieu ?

Sinon, pour rejoindre Yvvan, je suis d'accord sur le lien avec James Brown notamment dans l'énergie scénique.
....et peut-être même surtout pour la pugnacité qu'il manifeste dans ses rapports pro avec ses musiciens

"Pay the Cost to be the Boss" ?

Ou plus simplement, un retour (ou une re-mise en relief) du 'roll' dans son rock...

Bruce et les musiques noires franchement je ne suis pas convaincu. Sociologiquement il y a un fossé entre les prolos du NJ et le monde de la musique noire de Memphis, Chicago ou Philadelphie. Après c'est vrai que l'apport de David Sancious a contribué à l'approche de le musique funk ou soul de Springsteen mais ça reste loin d'en faire un point d'orgue dans sa vision musicale.

Qu'il soit devenu par la suite attiré par ce monde je ne le conteste point mais son mode de composition en reste bien éloigné malgré tout. Lorsqu'il tente de quitter le rock ou la folk il se dirige naturellement vers une pop blanche très classique (cf WOAD) et non pas vers les musiques noires. Il a toujours repris en concert des standards noirs (cf Boom Boom) mais ça restait des hommages live, non pas un style de composition

Quel rapport trouver ensuite ? sa voix ? ce n'est pas une voix soul, on est loin de Wilson Pickett ou Sam Cooke. L'énergie scénique ? certainement plus vrai cette approche à la James Brown du monde de la scène. mais ça reste le show dont on sait que Springsteen a toujours été un des maitres, comme les Stones par exemple. Mais cela fait il de la soul ?

Quel rapport trouver ensuite ? sa voix ? ce n'est pas une voix soul, on est loin de Wilson Pickett ou Sam Cooke.

pas faux

[quote="ragotin"]

Quel rapport trouver ensuite ? sa voix ? ce n'est pas une voix soul, on est loin de Wilson Pickett ou Sam Cooke.

En même temps, les 2 sont déjà très loin l'un de l'autre, Cooke faisait dans l'élégance et la souplesse, limite jazz, là où Pickett passait davantage en force...

Je dirais même que Springsteen est plus proche de Wilson Pickett que ne l'était Sam Cooke!

Je dirais même que Springsteen est plus proche de Wilson Pickett que ne l'était Sam Cooke!

pas faux

la vache, ça fait peur, je suis d'accord avec tout le monde.

ce que je voulais dire c'est qu' on sent le plaisir immense qu'il prend à se glisser dans les habits du soulman , avec ce qu'il faut de distance, mais avec aussi la chaleur réelle du véhicule, cuivres en avant. Il pourrait, lui, le rocker blanc , être ridicule. Mais il a plutôt la classe.

ceci dit, le blanc bec qui chantera comme otis, il n'est pas encore arrivé ... Si ?

theo a écrit:Ou plus simplement, un retour (ou une re-mise en relief) du 'roll' dans son rock...

Oui, c'est un retour qui se trame depuis quelques temps déjà.. Cela a été mis en lumière par The Promise.
J'ai le sentiment que le fait que Darkness n'ait pas été The Promise marque une "rupture" dans la carrière de Springsteen (qu'il a expliqué d'ailleurs dans son speech d'Austin en faisant référence à l'émergence de la musique punk et au besoin de la prendre en compte).

Il a grandi en écoutant la radio : les tubes. Que ce soit Elvis, les Beatles, la Motown, Phil Spector, les Beach Boys, les Animals, James Brown. Un sacré melting pot musical. Bref le top 40 des années 60.
C'est bien après (à la fin des années 70) qu'il découvre le folk de Guthrie, la country de H. Williams).
Sans doute pas de jazz ou pas de blues non plus dans ces jeunes années.

Cet univers musical de jeunesse marque les trois premiers albums et pour ce qui est de la tendance "rythm' blues" se manifeste dans la tournée de 77 (avec les cuivres..)... et dans ce qui sera "The Promise" (l'album que Darkness aura été en 76/77, dans la lignée de BTR).

Mais bon, Darkness, puis The River, Nebraska, BIUSA, la musique de Springsteen se "blanchit". Période de grand succès populaire aux USA, avec l'émergence de l'image de "prolo rocker" du NJ.

Et voilà qu'au détour des années 2000 (même si la chose l'a un peu grattée pendant la tournée 92/93), notre Bruce réécoute les chutes de studio de BTR (et est renversé par les cordes symphoniques spectoriennes de Jungleland) puis celle de Darkness. Il vieillit, connaît le deuil d'amis proches, se tourne vers son passé.

C'était sans doute la source du projet (en bonne partie nostalgique) de certains titres de WOAD.
Retrouvailles qui se poursuivent avec le dernier (qui plus est la thématique des voix marginales de l'Amérique y contribue avec sans doute de cohérence que pour WOAD).

Springsteen, chanteur soul? Sans doute pas. Plutôt un petit gars qui a grandi en vibrant avec Otis Redding et les Beatles, à fond sur sa radio AM (avec son pater en colère en arrière fond). Et qui s'en souvient.

Fabrice a écrit:

theo a écrit:Ou plus simplement, un retour (ou une re-mise en relief) du 'roll' dans son rock...

Oui, c'est un retour qui se trame depuis quelques temps déjà.. Cela a été mis en lumière par The Promise.
J'ai le sentiment que le fait que Darkness n'ait pas été The Promise marque une "rupture" dans la carrière de Springsteen (qu'il a expliqué d'ailleurs dans son speech d'Austin en faisant référence à l'émergence de la musique punk et au besoin de la prendre en compte).

Il a grandi en écoutant la radio : les tubes. Que ce soit Elvis, les Beatles, la Motown, Phil Spector, les Beach Boys, les Animals, James Brown. Un sacré melting pot musical. Bref le top 40 des années 60.
C'est bien après (à la fin des années 70) qu'il découvre le folk de Guthrie, la country de H. Williams).
Sans doute pas de jazz ou pas de blues non plus dans ces jeunes années.

Cet univers musical de jeunesse marque les trois premiers albums et pour ce qui est de la tendance "rythm' blues" se manifeste dans la tournée de 77 (avec les cuivres..)... et dans ce qui sera "The Promise" (l'album que Darkness aura été en 76/77, dans la lignée de BTR).

Mais bon, Darkness, puis The River, Nebraska, BIUSA, la musique de Springsteen se "blanchit". Période de grand succès populaire aux USA, avec l'émergence de l'image de "prolo rocker" du NJ.

Et voilà qu'au détour des années 2000 (même si la chose l'a un peu grattée pendant la tournée 92/93), notre Bruce réécoute les chutes de studio de BTR (et est renversé par les cordes symphoniques spectoriennes de Jungleland) puis celle de Darkness. Il vieillit, connaît le deuil d'amis proches, se tourne vers son passé.

C'était sans doute la source du projet (en bonne partie nostalgique) de certains titres de WOAD.
Retrouvailles qui se poursuivent avec le dernier (qui plus est la thématique des voix marginales de l'Amérique y contribue avec sans doute de cohérence que pour WOAD).

Springsteen, chanteur soul? Sans doute pas. Plutôt un petit gars qui a grandi en vibrant avec Otis Redding et les Beatles, à fond sur sa radio AM (avec son pater en colère en arrière fond). Et qui s'en souvient.

Très exactement
Et une impression de grande liberté, plus rien à prouver, plus rien à perdre, juste une vie entière qui éclate dans un patchwork musical assez émouvant. Serein et flamboyant. L'âme en bandoulière .
Soul man, donc...

Je crois pour ma part que Springsteen est un sacré synthétiseur, qui passe allégrement et avec une facilité déconcertante d'une influence soul à la James Brown à un rock rageur à la Joe Strummer, d'un acoustique dépouillé à un grand barnum, d'un folk celtique à un rock à texte dylanien, d'un rockabilly antique à une country en mode Cash. L'influence soul existait dès ses premiers concerts, 10th avenue en 99-2000 créait déjà une ambiance similaire, et ses concerts sont gorgés de reprises soul, notamment ses concerts caritatifs. C'est en raison de cette polyvalence aussi qu'il est populaire: tout le monde y trouve son compte, et elle empêche toute monotonie dans ses shows, dans sa carrière: en fonction de ton humeur, de tes goûts du moment, tu pioches ici ou là. Cette capacité déconcertante à jongler avec les influences multiples est l'une des choses qui me fascinent chez lui, car il arrive à produire du vrai, du crédible, pas du pastiche comme bien d'autres, dans la plupart des cas. Pas toujours, notamment dans les derniers albums, mais bien souvent sur scène. Springsteen, c'est 10 chanteurs en un. Au sens premier du terme, c'est donc un chanteur qui prône la variété... du rock (ouf)!

arizona a écrit:Je crois pour ma part que Springsteen est un sacré synthétiseur, qui passe allégrement et avec une facilité déconcertante d'une influence soul à la James Brown à un rock rageur à la Joe Strummer,

certainement tout çà, mais dans ce topic il est plusieurs fois évoqué James Brown comme point d'argumentation pour démontrer le côté soul de Bruce.
D'autres peut être et plutôt des "shouters" (Mytch Ryder, Picket), mais pas James Brown.
Le boss manque quand même sérieusement de funk, de groove animal, pour être comparé au Godfather of Soul.
non?
Un peu comme Bob Seger d'ailleurs.

CC Rider a écrit: Le boss manque quand même sérieusement de funk, de groove animal, pour être comparé au Godfather of Soul.
non?

Sans doute yep, mais il lui reste encore un peu de temps pitet pour s'y mettre sérieusement.

A mon humble avis il en a encore pas mal .... soul'capot

CC Rider a écrit:

arizona a écrit:Je crois pour ma part que Springsteen est un sacré synthétiseur, qui passe allégrement et avec une facilité déconcertante d'une influence soul à la James Brown à un rock rageur à la Joe Strummer,

certainement tout çà, mais dans ce topic il est plusieurs fois évoqué James Brown comme point d'argumentation pour démontrer le côté soul de Bruce.
D'autres peut être et plutôt des "shouters" (Mytch Ryder, Picket), mais pas James Brown.
Le boss manque quand même sérieusement de funk, de groove animal, pour être comparé au Godfather of Soul.
non?
Un peu comme Bob Seger d'ailleurs.

On pourrait faire des remarques comparables (et à juste titre) sur Dylan ou Presley sur pas assez ci ou trop ça... sur le coté punk... ou je ne sais quoi... tout dépend à quel point on met le curseur...
Le coté soul est-il vraiment à démontrer?